Nul besoin n’est d’être politologue, pour savoir que le P.M. est un fusible du président surtout en cas de haute tension, comme il en a été au soir du 29 juin, où le peuple a, semblerait-il, envoyé un message codé au pouvoir. Et comme on est loin du temps où les présidents s’adressaient au peuple avec leur fameuse phrase « je vous ai compris… », de nos jours, la meilleure expression est de remanier son gouvernement, le faire en profondeur ou mieux, dégommer le capitaine d’équipe, à savoir le Premier Ministre.
Mais changer de P.M. n’est pas forcément changer de politique, car la continuité de l’Etat peut aller même au-delà du changement de régime.
Cependant, à tort ou à raison, beaucoup de libéraux entrevoient, à travers le départ de Mme Mimi Touré, la fin de traque des biens mal acquis. Cette lecture, une voix bien autorisée au sein du PDS l’a d’ailleurs exprimée hier à la télé, au micro de nos confrères de la TFM.
Pour ce qui est des affaires Aïda Diongue, Oumar Sarr et même Samuel du même nom, certains des détracteurs du désormais ex P.M. les avaient attribuées à tort ou à raison à Mimi, qui pourtant ne semblaient refléter que la position du Président Macky Sall.
Et pourtant, la question de la fin de la traque bute sur des faits qui prédisent le contraire. Par exemple, à travers sa mise en demeure, un signal avait été lancé à l’actuel maire de Ziguinchor, à moins qu’il n'ait été émis (chose qui serait grave) en guise d’intimidation pour saper son moral.
Celles annoncées de Samuel et Oumar Sarr rangées aux oubliettes pourraient ne pas jouer en faveur de Macky, même en signe de décrispation. Car l’autre leçon à tirer des joutes locales est le fort taux d’abstention : 60%, un taux record qui pourrait être perçu comme un désaveu des populations envers les politiques.
Avoir agité deux ans durant la traque des biens comme un acte fort de Bonne Gouvernance, jeter en pâture des adversaires politiques, pour revenir reconnaître (même de bonne foi) s’être trompé sur toute la ligne, ne serait pas sérieux aux yeux des populations.
L’autre raison et pas des moindres, est l’équation de la libération de Karim, que ses proches tout en la réclamant, clament que leur camarade et futur candidat (qualifié au tour deuxième face à Macky, selon un ‘’certain sondage’’) est déjà jugé et condamné, avant même sa comparution. Alors le voir du jour au lendemain libéré sans un procès équitable qui rassurerait sur sa culpabilité ou sur son innocence, pourrait confirmer le sentiment des détracteurs du Chef de l’Etat : Macky ne fera qu’un mandat.
Alors question : Peut-on percevoir le départ de Mimi de la primature comme la fin de la traque ? Comme dirait l’autre, nous serions tentés de répondre :
« Jean D’août (j’en doute) vous salue bien ! »
Autres articles
-
Popenguine / Bassirou Diomaye rassure la communauté chrétienne: « Notre engagement à vos côtés est sans ambiguïté… pour le triomphe du vivre-ensemble »
-
Le PR Bassirou Diomaye Faye à la FIARA: « Nous ambitionnons de faire de l’agriculture, le fer de lance de notre économie…
-
FIARA 2024: Le président Bassirou Diomaye est arrivé au CICES pour une visite guidée
-
Popenguine / Mgr Benjamin Ndiaye au PR: « Nous sommes conscient de votre volonté de parachever l’œuvre de votre prédécesseur… »
-
Immigration clandestine : 164 candidats dont 11 femmes et 18 mineurs interceptés à Gorée