Sonko-Mélenchon : La dialectique de la souveraineté, du respect mutuel et de l’égalité


Les deux acteurs très attendus par la foule qui a suffisamment patienté sous la climatisation de la grande salle de l’UCAD 2, sont restés plus de quatre tours d’horloge pour faire le survol du partenariat France/ Afrique. En présence d’autorités universitaires et étatiques, Ousmane Sonko et son hôte Jean Luc Mélenchon ont retenu le public essentiellement composé d’étudiants pour leur livrer leur point de vue, quasi parallèle sur plusieurs questions qui interpellent les deux pays. « Échanges sur l’avenir Europe - Afrique » a été le thème que Sonko et Mélenchon ont abordé sans complaisance. 

 

Déjà, le président de la France Insoumise pense que le monde va bien quand il n’y pas qu’un seul maître. C’est en effet, un monde qui est à réinventer. Le Pastef et la FI peuvent mettre en place un forum pour une nouvelle alternative mondiale, a estimé Mélenchon. 

« Toute l’Afrique vous regarde, vous avez une responsabilité de proposer une direction dont vous faites la démonstration. Vous pouvez faire naître un nouveau « internationalisme » et faire surgir une attention singulière a la production intellectuelle. Le patriotisme, c'est l’amour des siens. La liberté est le contrôle populaire », considère Jean Luc qui parle de politiques d’ajustement structurels qui ont longtemps ruiné l’Afrique. Raison suffisante pour que le continent noir prenne ses responsabilités. « Notre devoir et le vôtre, est un devoir de dignité dans l’action et dans sa conduite », dira Mélenchon devant Ousmane Sonko, président de Pastef.

 

 

Ainsi, aux jeunes étudiants de l’UCAD, Mélenchon estime que les destins se retournent. Ce qu’Ousmane Sonko a réitéré lors de sa prise de parole. « Il nous faut refonder nos relations avec l’occident ». C’est l’essentiel de son discours qui s’articule sur la souveraineté monétaire, la révision des partenariats, le sujet sur le transgenre, la sécurité dans le Sahel et particulièrement au Sénégal avec la présence militaire française.

 

Sur la question de la souveraineté, Ousmane Sonko est sans gants : « Beaucoup de gouvernants européens particulièrement la France, s’appropriaient mal de notre politique souverainiste. Pire, le gouvernement français n’a jamais dénoncé ce qui se passait récemment au Sénégal. Le président Macron accueillait même Macky Sall et le félicitait. C’est une incitation à la répression », a d’emblée, dénoncé le leader des Patriotes. 

 

Le 26 juillet 2023, Ousmane Sonko a écrit quelques lignes avec des collaborateurs, notamment Me Bamba Cissé et Juan Branco. 

Il pense qu’il faut échanger plus efficacement sur les relations entre la France et l’Afrique. « Je souligne l’impératif d’un partenariat… nous devons faire preuve de clairvoyance face aux multiples secteurs qui pourront être atteints suite à un dialogue franc. Il faut un pouvoir de bâtir ensemble un avenir fondé sur la justice, l’égalité, la solidarité et le respect mutuel », ajoute Ousmane Sonko regrettant que les relations ont toujours été au détriment des africains… « elles sont faites d’une singulière ambivalence » s’offusque le leader des Patriotes. 

 

Avec la France, le Sénégal partage l’histoire, un corpus institutionnel et juridique, la proximité géographique, la langue comme l’a dit Mélenchon. Mais Ousmane Sonko tient à dire fermement que le Sénégal travaille aussi à promouvoir sa langue nationale. « La langue nationale est pour nous, significative. Le Sénégal chemine avec la France dans plusieurs domaines notamment, la technologie, l’efficacité énergétique, la transition écologique, le numérique entre autres. Dans tous ces domaines, nous sommes à la traine. Raison de plus pour repenser notre partenariat. 

La promotion de la bonne gouvernance

L’Afrique n’a pas besoin de traitement de faveur mais du respect de ses positions et de sa manière de concevoir son développement dans le respect et l’égalité… », argue t-il. 

Vendredi 17 Mai 2024
Dakaractu



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