Abdou Mbow, Vice-président de l'Assemblée nationale: «La violence au sein de l’Apr est intolérable et inadmissible»

La situation de l’Alliance pour la République (Apr) à Thiès, la violence politique au sein du parti, la bataille autour du fauteuil de Maire de Thiès, Abdou Mbow vice-président de l’Assemblée Nationale et responsable républicain, se prononce sur toutes ces questions. Analysant la violence qui règne au sein de l’Apr, Abdou Mbow est catégorique : «c’est inadmissible et intolérable». Pour lui, Macky Sall doit prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter ce sinistre spectacle qui n’honore pas notre parti.


Abdou Mbow, Vice-président de l'Assemblée nationale: «La violence au sein de l’Apr est intolérable et inadmissible»
L’AS : A quelques mois des locales aux enjeux politiques énormes, comment se comporte l’Apr à Thiès ?

Abdou Mbow. Je dois d’abord dire que contrairement à l’image que certains retiennent, l’Apr est dans une bonne dynamique à Thiès, avec un travail politique efficace depuis la création du parti. Cependant, il faut reconnaître qu’il y a des difficultés liées à des problèmes d’organisation. Mais malgré cela, les responsables se réunissent et travaillent à une unification de toutes les forces favorables. C’est dans ce cadre que beaucoup de responsables politiques, qui étaient dans d’autres chapelles ont rejoint le parti, comme aussi des personnalités influentes qui n’étaient jusqu’ici dans aucun cadre politique formel. Nous avons un objectif politique à court terme que nous allons atteindre, c’est-à-dire prendre le fauteuil de maire de Thiès. La ville n’est la chasse gardée de personne et nous allons le montrer. Pour atteindre nos objectifs, nous nous investissons grandement dans l’accompagnement des populations, qui sont conscientes des actes posés en leur faveur et qui disent qu’elles vont contribuer à faire de l’Apr la première force politique de Thiès.
 
 
Vous les accompagnez en quoi faisant ?
 
Personnellement, je m’investis au niveau de la commune de Thiès-Est pour aider les jeunes à trouver des emplois et accompagner les femmes dans des activités génératrices de revenus, à travers les financements. Avec des fonds propres, j’ai ouvert un compte dans un établissement financier de la place, ce qui a permis de décrocher un prêt de 2 millions de Fcfa qui ont été octroyés à 4 groupements féminins à raison de 500.000 Fcfa par groupement. Une deuxième opération a permis de décrocher 10 millions de Fcfa et dans ces cas précis, les groupements n’ont à rembourser que la somme empruntée car les intérêts et la caution ont été pris en charge par mes fonds propres. Je crois que c’est une démarche qui permet aux femmes de travailler et de subvenir à leurs besoins en toute dignité. La démarche entre également dans le cadre du social qui est une des priorités du Chef de l’Etat Macky Sall, à l’image des bourses familiales qui sont saluées par toutes les couches de la population. Cette stratégie d’accompagnement des femmes est également dans le sillage de la baisse sur les coûts du loyer et cette politique sociale a reçu l’adhésion totale des Thiessois. Je dois également dire que depuis 72 heures, je suis à Thiès pour rencontrer des personnalités de tous bords, dans un souci d’aller vers une large coalition au niveau de Thiès, pour aller à l’assaut des collectivités locales.
 
 
Le Rewmi, première force politique si l’on se réfère aux dernières élections, a quitté la coalition et se dresse devant vous. N’est-ce pas là un obstacle majeur ?

Le Rewmi ne nous fait pas peur. L’essentiel est que nous travaillions sur le terrain avec les populations qui sont conscientes que Thiès n’a pas de maire de ville et les maires des Communes d’Arrondissement sont inexistants et si leur nom est évoqué quelque part, c’est seulement par la volonté d’un seul homme, en l’occurrence Idrissa Seck. Et Idrissa Seck a déjà montré que les populations thiessoises ne l’intéressent pas et que sa seule obsession demeure le fauteuil présidentiel. Il s’y ajoute que celui qui gère la commune par procuration est décrié par toutes les couches de la population. Et au sein même de Rewmi, les responsables ne trouvent rien de mieux à faire que de passer leur temps à se chamailler autour de sinécures. Thiès ne mérite pas un tel spectacle et c’est un affront que les populations vont à coup sûr laver à travers les urnes. En tout cas il est clair qu’Idrissa Seck a déjà perdu Thiès et nous travaillons à consolider nos acquis sur le terrain.
 
 
Ne craignez-vous pas que vos divergences internes soient un facteur bloquant ?

Aujourd’hui Dr Augustin Tine, Thierno Alassane Sall, moi et tous les responsables travaillons ensemble car nous avons bien compris que sans l’unité, nous ne pourrons jamais atteindre nos objectifs. Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes dit des vérités crues et tout le monde a compris l’enjeu. D’ailleurs, les divergences n’étaient que de façade car on se voyait, on se parlait. Je profite cas de cette occasion pour appeler à un large rassemblement pour aider le président de la République. Et à Thiès, nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’évoluer dans des divergences. Au contraire, nous sommes dans l’obligation d’être ensemble, de tendre la main aux autres forces politiques, à la société civile et aux personnalités indépendantes, pour aller à la conquête de la Mairie qui a trop souffert de la gestion d’Idrissa Seck.
 
 
 
Depuis quelque temps, l’Apr est traversée par des scènes de violence. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?

Je dois d’abord dire que ce sont les mêmes scènes de violence qui ont perdu le Pds. Ensuite, il faut savoir que si les Sénégalais ont porté massivement leur choix sur Macky Sall c’est parce qu’il est décrit comme un homme sage, poli, qui respecte les Sénégalais. De ce point de vue, les responsables de son parti n’ont pas le droit de verser dans la violence. C’est intolérable, inadmissible. J’appelle tous les responsables et militants à se départir de cette violence. Je pense que le Chef de l’Etat Macky Sall prendra toutes les mesures nécessaires pour arrêter ce sinistre spectacle qui n’honore pas notre parti. Le président de la République est en train de faire un travail remarquable, reconnu par le monde entier, comme en attestent les résultats du groupe consultatif. Nous ne laisserons pas des gens saper ce travail par des actes de ce genre.
 
 
Vous avez parlé du groupe consultatif, pensez-vous que le PSE puisse réellement impulser l’émergence du Sénégal ?

Je suis convaincu que le PSE va révolutionner notre pays et le propulser durablement dans la voie de l’émergence économique. C’est ma conviction personnelle. Pour la première fois nous avons un plan qui a été conçu du début à la fin par des Sénégalais. Il compte 27 projets structurants et 130 autres projets connus des bailleurs et présentés aux partenaires techniques et financiers. Vous le savez très bien, les bailleurs ne sont pas des enfants de chœur. S’ils ont accepté de s’engager à accompagner le PSE, c’est d’abord du fait du leadership fort de Macky Sall, mais surtout pour des raisons liées à la cohérence des documents fournis. Il s’y ajoute l’état de notre démocratie qui est chantée partout dans le monde et la bonne gouvernance qui est devenue une surpriorité pour le Chef de l’Etat Macky Sall et son gouvernement. N’oublions pas également qu’en Chine, le Chef de l’Etat a obtenu un don de 8 milliards de Fcfa et un prêt sans intérêt de 20 milliards. Si l’engagement des bailleurs et des partenaires est suivi d’une concorde nationale, il est clair que le problème d’emploi des jeunes sera durablement pris en charge par les nombreux chantiers qui vont sortir de terre. Je voudrais enfin saluer la volonté du Chef de l’Etat de réhabiliter le chemin de fer si cher aux Thiessois et qui est le moteur de tout développement.
 
 
Sur un autre plan, Me Abdoulaye Wade vient encore une fois de se prononcer sur la gestion du pays. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Me Abdoulaye Wade oublie qu’il n’est plus Président de la République. Il a été défait par la majorité des Sénégalais, avec en tête Macky Sall. Je voudrais dire à ce propos qu’il devait avoir aujourd’hui un rôle de sage, de conseiller. Ce n’est que cette posture qui peut l’honorer. Me Abdoulaye Wade doit savoir qu’il appartient à l’histoire et il doit se comporter en conséquence
 
 
Entretien réalisé par Mbaye SAMB
Samedi 8 Mars 2014




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