L'arrestation des journalistes, notamment celles de Maïmouna Ndour Faye (7tv) et de Babacar Fall (RFM) dans l'exercice de leurs fonctions n'est pas passé inaperçue dans les milieux intellectuels. Dans cette lancée, Malang Baldé doctorant en droit public n'a pas manqué de poser un certain nombre de questions relatives à la liberté d'expression et des opinions. La première étant la suivante : "Devons-nous nous inscrire dans la même logique ? Décidément non !"
Nous vous livrons sa réflexion in extenso...
La liberté d’expression constitue sans nul doute cette belle et enrichissante âme qui fait vibrer le débat public. Elle offre aux citoyens la possibilité de s’interroger librement sur la gestion des affaires publiques. Cependant, elle ne demeure pas absolue. Elle ne signifie pas « dire tout ce que l’on veut, comme on le veut ». Elle s’accompagne d’un devoir moral et civique, surtout lorsqu’elle s’opère dans l’espace public.
Son exercice ne doit en aucun cas être confondu avec la sacralité de nos institutions et de celles et ceux qui les incarnent. Autant la Constitution érige la liberté d’expression en principe fondamental, dont les restrictions sont strictement encadrées, autant elle garantit la préservation et le respect des institutions de la République.
Ne confondons pas ! Il est urgent de mettre un terme à cette dérive, à cette hémorragie verbale qui risque de constituer un dangereux précédent pour notre pays.
Quelque soit notre appartenance, nous devons faire preuve de retenue et de rigueur dans nos postures.
Depuis plus d’une décennie, le Sénégal traverse une caricature institutionnelle par des discours politiques haineux, déchirant profondément le tissu social.
Est-ce qu’au nom de la liberté d’expression nous devons laisser abîmer le sceau de la République sous l’autel des politiques ?
Jamais!
Celles ou ceux qui détiennent une parcelle d’influence sur le peuple ont le devoir de sauvegarder le mythe institutionnel.
Nous avons le devoir de léguer à la génération future des institutions responsables respectées et respectueuses, des institutions incarnées par des femmes et hommes valeureux, mais soumis au droit.
Loin de défendre la suppression de la liberté d’expression, mais j’en appelle à la réhabilitation de la responsabilité républicaine.
Nous passerons et les institutions demeureront.