Dakaractu - Touba : Une énième défaite de votre coalition à Touba à l’issue des élections locales … Surprenant ou pas ?
Absolument pas ! Rien de surprenant. Cette défaite est juste une de plus car j’aime rappeler que les mêmes faits donnent les mêmes effets. Quand on répète les mêmes erreurs, on récolte les mêmes conséquences. Notre dernière tête de liste s’est beaucoup battue. Il a même été très courageux. C’est ce qu’il lui a permis de n’avoir été battu que de 800 voix. Mais hélas, le choix a été assez moins bien nourri. Il n'y a pas eu consensus encore moins des consultations. Notre coalition pouvait mieux s’en sortir avec moins de tâtonnements, plus d’emprise et de préparation. La désorganisation était énorme et il n’était pas possible de gagner dans un contexte pareil.
Dakaractu : Le choix Ă©tait-il mauvais ?
Pas forcément ! Le choix était juste non négocié et mal amorti. Nous sommes en politique et en politique, le consensus vaut son pesant d’or. Nous sommes des premiers combats politiques du Président Macky Sall et nous devrions être ses vrais interlocuteurs au plan politique dans la localité de Touba. Hélas !
Dakaractu : Les législatives s’approchent. Que faut-il faire pour permettre à BBY de gagner ?
Nous devons juste apprendre de nos erreurs, savoir que la victoire est assujettie à des comportements responsables et à une unité des forces sans faille. En politique, les erreurs se paient cash. Notre seule victoire à Touba date de 2012. Tout le monde sait que ce succès était davantage dû à une certaine euphorie autour du Président Macky Sall et non à un travail de terrain. Il faut mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. C’est ce que j’ai toujours dit, mais j’ai l’impression que l’on ne comprend pas encore réellement ce que je veux dire. Comment peut-on écarter les leaders qui ont enfanté ce parti. Les vieilles marmites font souvent les meilleures sauces.
Dakaractu : Une victoire, c’est bien. Qu’est-ce que vous allez faire pour cet objectif ?
Cette défaite lors des locales m’a beaucoup écœuré. Là , je viens de prendre un nouvel engagement. Ma préoccupation et c’est la seule que j’ai, désormais, c’est de donner la majorité au Président Macky Sall lors des prochaines joutes. J’ai commencé mes tournées et j’enchaîne les visites de proximité. Il est temps que je reprenne le flambeau car, visiblement, ceux qui sont devant ne sont pas en mesure de résoudre le problème. Les populations ne les connaissent pas. Que ceux qui ont été choisis têtes de liste et qui ont perdu sachent raison garder et vident le plancher. Ils ont été à l’essai et ils ont échoué. Qu’ils cèdent la place! Aucun d’entre ces leaders n’est plus légitime que moi, par exemple. Moi qui me suis toujours investi dans le social.
J’avais annoncé, lors d’un débat qui m’avait opposé à Moubarack LO au lendemain de l’avènement du régime de Macky sall, sur les ondes de la radio Sud FM, que cette histoire de traque des biens mal acquis relevait de la double fumisterie politicienne et de la démagogie populiste. Et qu’en fin de compte, elle se résumerait à cibler trois ou quatre hauts fonctionnaires à jeter en pâture à l’opinion, avide, et à juste titre, de reddition de compte.
Dans ce premier volet, nous traiterons seulement de l’aspect judiciaire du dossier, et qu’on ne nous oppose surtout pas le secret de l’instruction, puisque la CREI a été la première à transmettre à la presse les détails de l’affaire, dans une honteuse tentative de manipulation de l’opinion publique, avec la publication du recensement exhaustif des biens supposés de Mr Tahibou NDIAYE et l’évaluation de leur valeur.
Nous souhaitons que cette série de contributions débouche, in fine, sur un débat national sur la gestion foncière (rappelons au passage que l’audit foncier tant agité au début du règne de monsieur Macky sall a été enterré depuis (???).
Examinons ici simplement les aspects techniques de l’affaire.
Il est reproché à monsieur Tahibou Ndiaye de détenir un patrimoine colossale de sept milliard sept cent quatre millions trois cent cinquante trois mille trois cent soixante onze mille francs (7.704.353.371) ; dont :
Patrimoine immobilier : 4.202.201.815
Parc automobile : 89.500.000
Avoirs financiers : 3.413.092.995
Ces montants ont été obtenus sur la base d’une évaluation fantaisiste et délibérément malhonnête.
Evaluation du patrimoine immobilier :
Dans la forme : précisons d’abord que la volonté d’instruire ce dossier à charge a conduit le parquet à commettre un « expert », le sieur Yade, qui n’est même pas inscrit au tableau de l’ordre des experts immobiiers du Sénégal (n’en ayant probablement pas les références requises).
Ensuite, cet « expert » n’est jamais entré dans aucune des maisons « expertisées », se contentant de prendre des photos du dehors. Je vous laisse apprécier de la crédibilité du résultat.
Dans le fond : le recensement et l’évaluation ont porté :
non pas seulement sur les biens de Mr Tahibou Ndiaye, mais aussi sur ceux de son Ă©pouse et des enfants dont il a la charge ;
sur l’ensemble des biens fonciers et immobiliers de ces derniers
La méthode utilisée ici est non pas celle de l’évaluation mais celle de l’estimation, la première faisant appel à la notion de « valeur marchande » alors que la seconde requiert l’utilisation de données techniques.
Cela a abouti a gonflé la valeur du patrimoine pour en arriver au montant de 4.202.201.815.
La contre expertise qui a été faite, par des experts évaluateurs inscrits, sur demande de Mr NDIAYE, a abouti à une évaluation réaliste qui contredit fortement celle de la CREI.
A titre d’exemple :
- La maison objet du lot n°10 du TF 10644/NGA (cité des impôt), construite en 1988 après acquisition du terrain de la coopérative des impôts et sur prêt BHS, a été estimée à 119 000 000 par la CREI, la contre expertise, qui a consisté à déterminer la valeur à neuf de l’immeuble, a conclu à une valeur de 29 280 000.
- une villa à SOTRAC-Mermoz estimée par la CREI à 254 500 000 et qui, après expertise, est évaluée à 58 900 000.
Ces deux exemples illustren...