Traite des personnes : le ministère de la Justice exécute un plan d'action financé par la CEDEAO

La Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes au Sénégal déroule, depuis Mars dernier, un plan d’action triennal financé avec 210 millions de francs CFA par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a annoncé mercredi à Kédougou (Sud-est) Awa Ndour du ministère de la Justice.


Traite des personnes : le ministère de la Justice exécute un plan d'action financé par la CEDEAO
DAKARACTU.COM Créée en 2010, la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes est composée de représentants de la société civile, d'agents des ministères dont la mission est liée à cette question et de chefs religieux. Elle doit présenter un rapport annuel au Premier ministre, pour lui faire le point de la traite des personnes au Sénégal. 
 
"Il y a un plan d’action national qui a été élaboré, qui s’articule autour de quatre grands axes : la prévention, le renforcement de capacités, la protection et le partenariat, en raison du caractère transfrontalier de la traite" des personnes, a indiqué Awa Ndour, lors d’une visite au village de Sabodala.
 
La visite s'inscrit dans une caravane d’information et de sensibilisation sur la traite des personnes. Elle a démarré mardi à Kédougou. Y prennent part 15 journalistes. 
 
Organisée par la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, avec l’appui de l’Unicef, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et du Bureau international du travail (BIT), cette tournée a pour objectif de "mettre en lumière" la traite des personnes. 
 
Selon la cellule nationale, qui est placée sous la tutelle du ministère de la Justice, la traite des personnes touche des enfants et des femmes vivant dans les sites d’orpaillage de la région de Kédougou. 
 
Le Protocole contre la traite des personnes des Nations Unies définit la traite en mettant l'accent sur trois éléments que sont l'acte, les moyens et les fins, selon un document de presse. 
 
La traite des personnes est définie comme étant ''le recrutement, le transport ou l'accueil de personnes par la menace de recours ou le recours à la force ou à d'autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d'autorité ou d'une situation de vulnérabilité, ou par l'offre ou l'acceptation de paiements ou d'avantages pour obtenir le consentement d'une personne, aux fins d'exploitation''. 
 
Selon Awa Ndour, responsable du programme de lutte contre la traite des personnes au ministère de la Justice, le plan d’action national a été revisité par la CEDEAO, qui a décidé de le financer avec 210 millions de francs CFA, en trois ans. La cellule nationale travaille sur la question, pour le moment, avec des structures basées en Gambie et en Guinée-Bissau, a-t-elle précisé. 
 
L’instabilité politique qui règne au Mali ne permet pas au Sénégal d'avoir un partenariat avec ce pays voisin, pour combattre la traite des personnes, selon Mme Ndour. 
 
Elle a souligné le "rôle important" de la prévention dans ce domaine. "Nous allons faire des recommandations aux autorités, à la suite de cette visite. Et nous espérons que des résultats seront obtenus", a dit Awa Ndour. 
 
Une étude réalisée par l’Action éducative en milieu ouvert (AEMO) de Kédougou et des partenaires a permis d’identifier, sur les sites d’orpaillage, 177 enfants victimes de traite et 944 potentiellement à risque, a annoncé son coordonnateur régional, Baye Modou Diop.
 
Une cinquantaine d’enfants en ont été retirés des sites, en vue de leur réinsertion scolaire ou socioprofessionnelle, dans le cadre d’un projet-pilote financé pour un an par l’ONUDC et mis en œuvre par La Lumière, une ONG basée à Tambacounda. 
 
Cette ONG a ouvert, depuis décembre 2012 un centre d’accueil, d’orientation et de réinsertion socioprofessionnelle. Le centre se trouve dans la commune de Kédougou, où sont actuellement hébergés 14 enfants retirés des sites d'orpaillage.

Source : Aps
Jeudi 9 Mai 2013
Aps





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