Ziguinchor / Antoine Coly raconte « la vraie version » du meurtre de son frère cadet Vieux Coly


Ligoté et bastonné, c’est le sort qu'a subi le jeune Vieux Coly au quartier Lyndiane de Ziguinchor le week-end. Contrairement à ce qui se dit dans la presse, le jeune ambulant de trente-deux ans, a été accusé de vol par le libanais Victor à qui il a préparé un plat d’escargot qu’ils ont dégusté ensemble. C'est par la suite que cette atrocité s'est produite.  

Antoine Coly, frère aîné de Vieux raconte au téléphone la vraie version des faits que sa maman, sa sœur et les témoins lui ont rapportée.


Mon frère est allé préparer des escargots à manger avec un libanais


« On m'a appelé le dimanche matin pour me dire que Jules est bastonné à mort. Il a été ligoté torse nu. Subitement j’ai quitté Dakar pour Ziguinchor. Ma sœur m’a dit au téléphone que Vieux ne respirait pas quand on l'emmenait à l'hôpital. J'étais à la gare des baux maraichers de Dakar. Le samedi vers les coups de 16 heures, il a dit à ma sœur qu’il va préparer des escargots avec chez un libanais qui s'appelle Victor. Ensuite il est parti. Après la cuisson, ils ont mangé le repas. Jusqu'au petit matin du dimanche, on ne l'a pas vu. Subitement, vers les coups de 6h du matin, quelqu'un est venu à la maison pour informer la maman de ce qui s'est passée. Il a un problème avec le libanais ».

 

Ma maman a découvert son fils bien ligoté torse nu. Toute la pluie du samedi s'est abattue sur lui


Ma maman est partie chez le libanais accompagné de ma sœur et de son petit-fils. Arrivé chez Victor, ma maman a découvert son fils bien ligoté torse nu. Toute la pluie du samedi au dimanche s'est abattue sur lui. Ne pouvant pas supporter la scène, elle a commencé à crier et est tombée par terre en disant « tu as tué mon fils, donne-le moi, je vais l’emmener chez moi » il a répondu en disant « maman attend, votre fils m'a volé. Je vais vous l'amener à bord de ma voiture». C'est ce qu'il a fait. Il était déjà mort. C'est comme ça que la scène s'est passée.

 

Il a accusé mon frère de vol qu'il a envoyé se faire mâter par ses gardiens


Tout est parti d'une accusation de vol de la part du libanais. Le jeune lui a dit, tu m'appelles pour que je te prépare et m'accuse de vol. S'en est suivie une bagarre entre eux. Frustré, le Libanais a appelé ses gardiens qui ont bastonné à mort Vieux. Ils l'ont déshabillé, attaché et mâté à mort. Un certain Aubain est allé avertir la maman. Mais avant, le libanais l'a appelé pour lui dire qu'il a un problème avec Vieux et ça ne va pas. Il s'est fait accompagner d'un ami qui, une fois sur place, a fait savoir au libanais qu'il devrait appeler la police ou la gendarmerie au lieu de le mâter à mort. Et mon frère, qui avait déjà les yeux gonflés, le sang qui sortait dans les oreilles a dit à Aubain, «tu me connais bien et mieux que qui que ce soit. Tu sais que je ne suis pas un voleur », après il est tombé et il est mort le dimanche vers 21 heures. Il était déjà mort à la maison, mais comme la maman était aux urgences, le médecin a attendu son départ pour annoncer la mort de Vieux. Ensuite il a fait son rapport et le certificat de genre de mort et demandé à porter plainte.

 

Le commissaire a appelé ma sœur le lundi matin très tôt. Après l’avoir entendu, le commissaire a instruit ses hommes d'aller cueillir sur le champ trois hommes, les trois hommes qui ont bastonné à mort Vieux. Informé de l'arrestation de ses employés, le libanais a pris la fuite. Heureusement il a été localisé vers Bignona.  C'est là-bas qu’il a été arrêté puis ramené au commissariat. L'un des meurtriers a avoué que c’est eux qui l'ont bastonné à mort. L’autre a raconté que mon frère a cogné sa tête sur le sol  de la maison. L’autopsie a révélé des lésions sur son crâne...

Jeudi 10 Septembre 2020




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