Webinaire ministériel sur la pharmacopée traditionnelle, valeurs du sport et Covid-19 : Matar Ba en croisade contre le « Dopage naturel »


En sa qualité de Ministre des Sports du Sénégal et de Vice-Président du Bureau de la 7ème conférence des parties à la Convention internationale contre le dopage dans le sport, le ministre des sports, Matar Ba, a pris part ce mardi au webinaire ministériel autour de la thématique : « Pharmacopée traditionnelle », valeurs du sport et COVID 19 : une perspective africaine. » C’est donc sur une invitation de Mr Yao Ydo, le directeur régional et représentant de l’UNESCO en Afrique de l’Ouest que le patron du sport Sénégalais s’est prononcé par visioconférence, sur le thème décliné ci-dessous.
 
Lors de sa prise de parole Mr Ba de souligner que : « Une réflexion prospective sur ce sujet est d’une brûlante actualité dans la perspective de prendre en charge les implications médicales, juridiques, sociales et sportives de la pharmacopée traditionnelle africaine, particulièrement en cette période de crise de COVID 19. Les enjeux économiques de la pandémie sont tout aussi cruciaux dans quasiment tous les secteurs de la vie sociale, particulièrement dans le domaine du sport devenu, de plus en plus, un secteur qui appelle d’importants investissements. Et, il est essentiel de tout mettre en œuvre, dans ce cadre, pour préserver la santé des athlètes, obligés, eux aussi, de réaliser de hautes performances pour conserver leur statut, mais aussi leurs sponsors. » Il précisera à ce propos que bien souvent, des athlètes, des dirigeants, des encadreurs véreux ont fait ou tenté de faire du dopage en utilisant la pharmacopée traditionnelle. 
 
Toujours selon le ministre Sénégalais qui s’exprimait devant Ana Paula Da Silva Do Sacaramento, Ministre de la Jeunesse et des Sports d’Angola, Daouda Azoupoiou, Ministre des Sports et des Loisirs du Burkina Faso, Ibrahim Nyelenkeh, Ministre des Sports de la Sierra Leone, Zoegar Wilson, Ministre de la Jeunesse et des Sports du Liberia, le président du Bureau de la Convention internationale contre le dopage, Georges Alfred Ki-Zerbo, Représentant de l’OMS en Guinée etc... de rappeler :« l’Union Africaine avait adopté par décision AHG/DEC 164, un plan d’actions de la décennie de la médecine traditionnelle (20002010) avec comme objectif majeur, la reconnaissance de la médecine traditionnelle. »
Poursuivant son argumentaire Matar Ba de dévoiler les statistiques révélatrices suivantes : « Au Sénégal, pays où plus de la moitié de la population, de l’ordre de 70% à 80%, utilise la pharmacopée traditionnelle, le Conseil Economique, Social et Environnemental avait émis un avis (lavis n°2016.03 du 30 mai 2016) et par lequel, il recommande au Gouvernement la législation de la pratique de la médecine traditionnelle, la normalisation et la promotion de la pharmacie traditionnelle, l’immatriculation et le renforcement des capacités des praticiens.
Ces mesures et ces recommandations sont d’autant plus importantes qu’elles constituent, en vérité, une réponse opportune à la marginalisation plus ou moins prononcée dont est victime la médecine traditionnelle et ses praticiens. 
Et cela, dans un contexte d’interrogation sur le système de santé d’origine occidentale dont les failles et les insuffisances n’ont jamais été aussi visibles qu’avec la COVID 19. »
 
Enfin, il terminera par faire remarquer que : « Cette situation, il faut le reconnaître, tend à augmenter les dangers pour les athlètes qui peuvent être amenés à utiliser la pharmacopée traditionnelle, surtout par le fait que les mesures de protection contre les produits dopants font souvent défaut dans nos pays du Sud ; lesquels pays manquent aussi, souvent, de moyens adéquats pour lutter contre les addictions. » D’où la nécessité de tendre vers l’élaboration d’un cadre juridique protecteur et approprié à cet effet.
 
Mardi 23 Juin 2020




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