Visite à Tivaouane sur fond de crise socialiste : Entre Macky et Khalifa, Abdou a choisi son SALL

Dans cette guerre fratricide entre Ousmane Tanor Dieng et Khalifa Sall, la voix de Abdou Diouf, en fléaux de la balance, ne compte pas, elle pèse. Si, comme les cancans le lui prêtent, l’ex-patron du Ps a, depuis Tivaouane, sollicité des prières pour Macky Sall, ce soutien signifie que le maire de Dakar, jadis dioufiste jusqu’à la moelle des os, n’a pas la bénédiction du chef de famille. Ce dernier, en quittant le pouvoir en 2 000, avait promis de ne plus regarder même dans le rétroviseur. La dernière actualité indique que c’est lui qui tient le volant en direction de 2019.


La fusillade de Baffo, ayant engendré la mort de treize personnes, a eu lieu concomitamment à l’exécution d’une partition très importante de la guerre entre socialistes, marquée cette semaine par la réouverture-suspension du procès de Khalifa Sall ; celui par qui la boîte de Pandore a été ouverte. En effet, il est prêté au président Abdou Diouf d’avoir, ce samedi, sollicité de son vénéré hôte, le khalife général des Tidianes, des prières pour Macky Sall.

Ousmane Tanor Dieng a donc raison quand il disait, toujours à Tivaouane, à la veille l’édition du Gamou de décembre 2016 : « Je me perds souvent en conjectures lorsque, pour citer le chef de l’Etat Macky Sall, je dis Abdou Diouf. C’est parce que ma relation avec Abdou Diouf date de très longtemps et nous avons toujours d’excellents rapports. Il m’a confié d’ailleurs que le président Macky Sall est un grand travailleur, qu’il souhaiterait que nous entretenions des relations très huilées ».

Alea jacta est ! On comprend mieux pourquoi Bamba Fall a récemment déclaré que « le silence de Abdou Diouf sur l’affaire Khalifa Sall est criminel ». « Le Parti socialiste et le Sénégal lui ont tout donné. Khalifa Sall lui est resté fidèle ; il ne mérite pas ce qui lui arrive. Le silence d’Abdou Diouf est mortel », avait encore dénoncé le maire de la Médina. Embouchant la même trompette que Mme Aminata Diallo, chef de cabinet du maire de Dakar.

Pourtant, il a longtemps été attribué à l’ex-chef d’Etat le rôle de médiateur de l’ombre soucieux de ramener la paix entre Ousmane Tanor Dieng et Khalifa Sall, même si, à cet égard, la plupart des racontars ont soutenu que l’ancien président de la République, en prenant son bâton de pèlerin, souhaitait cette entente dans le sens de la consolidation de la majorité incarnée par Macky Sall.

C’est dire que le parrain du centre international de conférence de Diamniadio rend bien au chef de l’Etat les honneurs qu’il reçoit de celui-ci. Quitte à mettre fin à la diète communicationnelle sur les affaires intérieures du Sénégal qu’il s’est imposée pendant douze ans de magistère de Abdoulaye Wade. A la différence du pape du Sopi, Abdou Diouf, qui est moins populiste que son ex-rival, manœuvre en sous-sol pour atteindre son but. Toute la question est maintenant de savoir si ce retour de Diouf ne trahit pas un désir de revanche, nourri en tapinois, sur le leader du Pds.
Lundi 8 Janvier 2018




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