Violences verbale, physique et liberté de la presse : Le constat mitigé du bureau des droits humains et du travail du département d’État américain

Le bureau des droits humains et du travail du département d’État américain a publié son rapport 2022 sur les pratiques notées au Sénégal. Un tableau mitigé surtout en ce qui concerne la presse qui n’est pas occultée dans ce rapport.


Le bureau de la démocratie, des droits humains et du travail estime avoir remarqué, notamment à travers l’ONG Reporters sans frontières, une augmentation significative des agressions verbales et physiques à l'encontre des journalistes depuis le début de l'année 2021. Les cas de violence sur les journalistes est un facteur à dénoncer selon le bureau chargé des questions des droits humains. Il est à rappeler d’ailleurs, le cas du reporter de la 7Tv, Pape Malick Thiam, arrêté par la gendarmerie après une altercation avec un agent de sécurité alors qu'il était en mission dans un tribunal de Dakar. 

La directrice générale de la 7TV, Maïmouna Ndour Faye, a déclaré à la presse que les gendarmes avaient sévèrement battu Thiam et que, lorsqu'elle lui avait rendu visite au poste de police, son visage était tuméfié et ses vêtements couverts de sang. Le tribunal a déclaré le reporter « Malick Thiam coupable d'outrage à des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions », même si la peine a été suspendue.  L’autre facteur souligné dans le rapport demeure, la censure et les restrictions de contenu pour les membres de la presse et des autres médias, y compris les médias en ligne.

D’après le démembrement du département d’État américain chargé des questions des droits humains,  les journalistes ont parfois pratiqué l'autocensure, en particulier dans les médias contrôlés par le gouvernement. Les journalistes indépendants ont régulièrement critiqué le gouvernement sans subir de représailles. La radio est le principal moyen d'information de masse et la principale source de nouvelles. Bien qu'une loi administrative régisse l'attribution des fréquences radio, les opérateurs de radio communautaire, d'après le rapport, affirment que le processus manque de transparence.

Bien que le gouvernement ait continué à influencer l'information et l'opinion télévisée locale par l'intermédiaire de la Radiotélévision Sénégalaise (RTS), le rapport constate que les chaînes de télévision privées diffusent de manière indépendante. Dans le cadre de l’assainissement de la presse, le département d’État américain à travers son bureau de la démocratie et des droits humains et du travail, manifeste son satisfecit.

Mais ses inquiétudes demeurent notamment en terme de progrès sur les lois sur le blasphème et la diffamation criminelle qui existent et qui sont parfois appliquées arbitrairement. La loi sur la presse punit les "fake news", en particulier les articles de presse qui "discréditent les institutions publiques".

Le bureau du département d’État américain se rappelle des manifestations du 17 juin organisées par la coalition d'opposition YAW, les partisans de l'opposition ont expulsé les chaînes de télévision affiliées au Groupe Futurs Média (GFM) des manifestations et ont appelé TFM « Télé Faraal Macky ». Dans la même dynamique d’analyse, l’acte de Ousmane Sonko lors du point de presse couvrant la campagne législative de l'opposition, exigeant que les journalistes de la chaîne de télévision nationale RTS soient retirés du pool médiatique qui l'accompagnait ne passe pas sans commentaire chez les américains.

Concernant la liberté de l'Internet, les efforts d’après le bureau du département d’État américain restent entiers. 
Lundi 20 Mars 2023
Dakaractu




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