Tueurs à la solde de Yahya Jammeh : Qui est l'inspirateur des junglers ?


Un citoyen italien serait l’inspirateur des Junglers du nom des escadrons de la mort utilisés par Jammeh sous son magistère pour éliminer ses adversaires. La révélation a été faite par un ancien membre de cette brigade de tueurs professionnels qui agissaient sous les ordres de l’ancien dictateur.

Devant la commission Vérité, Reconciliation et Réparations de la Gambie, l’ancien jungler Omar A. Jallow dit Oya a attribué à Francisco Cacaso la paternité de ce groupe de tueurs ayant fait des dizaines de victimes parmi les anciens collaborateurs de Jammeh, des opposants, des journalistes, mais aussi des citoyens simples.

Selon Oya, l’escadron des junglers a été créée au sein de l’armée gambienne en 2004 pour protéger les VIP et pour les opérations antiterroristes.

Propriétaire d’un restaurant qu’il gérait avec son compatriote Tony Catoni qui l’a accueilli en Gambie, renseigne le site Justiceinfo visité par Dakaractu, Francisco Cacaso a fait la connaissance de Almamo Manneh, alors proche collaborateur de Yahya Jammeh.

Mais après l’exécution de ce dernier qui était suspecté de fomenter un coup d’État contre l’ancien homme fort de Banjul, le ressortissant Italien entre en contact avec Abdoulie Gujabi qui était le chef des services secrets à l’époque. Il lui aurait proposé de former la garde rapprochée de Yahya Jammeh. L’idée convainc au sommet de l’État gambien. Ainsi voient le jour les junglers qui, dès les premiers entrainements sont mis au fait de ce qui devrait être leur mission : tuer.

Leur première victime, se souvient Oya qui précise n’avoir pas participé à l’opération, est un présumé trafiquant de cannabis trouvé à la frontière avec le Sénégal. Il a été abattu parce qu’il a refusé de se livrer. Le lendemain, ils ont reçu les félicitations de Francisco Cacaso qui était satisfait d’avoir fabriqué des machines à tuer.

Leur premier crime de masse interviendra une année plus tard, c’est-à-dire en 2005. Un groupe de migrants soupçonné d’être des mercenaires venus en Gambie pour renverser le régime de Jammeh, sera arrêté et exécuté froidement par ces assassins à la solde d’un homme avide de sang.

Selon les témoignages de certains d’entre eux devant la Commission vérité, réconciliation et réparations, le journaliste Deyda Hydara, Haruna Jammeh, les deux citoyens américains d’origine Gambienne, Ebou Jobe et Alhagie Maamut Ceesay et le groupe de Daba Marenah ont tous été exécutés par les junglers.

Les méthodes de ces hommes de main sont aussi diverses qu’horribles. S’ils ne tirent pas à bout portant sur leurs victimes, ils peuvent étrangler, décapiter et ne montraient aucune pitié. Mais aux manettes, il y avait Jammeh. Dont la traduction devant la justice est réclamée par les familles des victimes. Quid alors de Francisco Cacaso ?  
Mardi 20 Août 2019




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