Autrefois symbole éclatant du tourisme balnéaire africain, Mbour et sa côte rayonnaient de vie. Le Club Aldiana de Nianing, le Domaine de Nianing, le Savana, l’Espadon ou encore le Téranga incarnaient l’âge d’or du Sénégal touristique, celui des plages animées, des soirées rythmées et de l’hospitalité légendaire. Aujourd’hui, ces lieux mythiques ne sont plus que des vestiges d’un passé glorieux. Les murs fissurés résonnent du silence des saisons mortes, tandis que la nature, implacable, reprend ses droits sur ce qui fut jadis le joyau du littoral.
Pourtant, dans l’ombre de ces ruines, la vie résiste. Les artisans, guides et vendeuses d’art continuent d’y croire, refusant que leur terre devienne un simple souvenir de carte postale. Sans moyens, mais avec fierté, ils entretiennent la flamme de la Téranga, cette hospitalité si chère au cœur des Sénégalais. Une tournée du ministére du Tourisme et de la Société d'Aménagement et de promotion des côtes et des zones touristiques (Sapco) a permis de faire l'état des lieux. Entre cases abandonnées et nouveaux complexes modernes, ils perpétuent l’âme du pays, celle qui ne se mesure pas en étoiles d’hôtel, mais en chaleur humaine.
À Mbour, le vent, la mer et le sable n’ont pas effacé les rêves. Ce qu’ils attendent aujourd’hui, c’est un sursaut collectif « de l’État à travers le Ministére du Tourisme, des investisseurs, des collectivités » pour redonner à cette côte son éclat d’antan. Car ici, la Téranga ne meurt jamais : elle sommeille, prête à renaître dès qu’une main tendue rallumera la lumière du tourisme sénégalais.