Le ciel judiciaire continue de s’assombrir au-dessus de Moustapha Diop, ancien ministre et maire de Louga. Déjà placé sous mandat de dépôt dans le dossier explosif des Fonds Covid, l’ex-député pourrait faire face à une nouvelle inculpation dans l’affaire dite « Tabaski Ngom », selon des informations rapportées par Libération.
Une convocation qui en dit long
Le 30 octobre dernier, les avocats de Moustapha Diop ont reçu une convocation émanant du juge du cinquième cabinet du Pool judiciaire financier. Celle-ci fixe à ce 6 novembre à 10 heures un interrogatoire de première comparution. L’objet ? L’affaire Tabaski Ngom, du nom de l’ancienne comptable particulière de l’Aprosi puis de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse), inculpée et incarcérée depuis le 23 janvier 2025.
Les charges retenues contre elle sont lourdes : association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, accès et entrave frauduleux à un système informatique.
766 millions de francs CFA dans la tourmente
Au cœur de cette affaire : un trou financier estimé à 766 millions de francs CFA.
Selon Libération, la mise en cause, Tabaski Ngom, aurait déclaré avoir remis une partie de ces fonds à Moustapha Diop. Une version que ce dernier rejette catégoriquement.
Mais cette déclaration a suffi à ouvrir une brèche judiciaire. À l’époque, alors que Moustapha Diop siégeait encore à l’Assemblée nationale, son immunité parlementaire avait été levée, permettant au parquet financier de solliciter son inculpation et son placement sous mandat de dépôt.
Bras de fer judiciaire et rebondissement
Le juge d’instruction s’était initialement déclaré incompétent, estimant que Moustapha Diop, en tant qu’ancien ministre, relevait de la Haute Cour de Justice. Cette dernière l’avait d’ailleurs envoyé en prison via sa Commission d’instruction dans le dossier des Fonds Covid.
Mais l’affaire a connu un nouveau rebondissement : la Chambre d’accusation financière, saisie par le parquet, a infirmé cette décision, rouvrant la voie à une inculpation formelle de Moustapha Diop dans le dossier Tabaski Ngom.
Un réseau d’intermédiaires déjà derrière les barreaux
Toujours selon Libération, plusieurs protagonistes de cette affaire sont déjà sous les verrous.
• Mor Guèye, opérateur économique, recevait les fonds détournés via ses deux sociétés.
• Djim Momath Ba, ancien directeur général de l’Aprosi et actuel maire de Nioro, a préféré consigner 60 millions de francs CFA pour éviter la détention préventive, tout en niant toute implication.
Un cumul de scandales politiques et financiers
Entre le dossier des Fonds Covid et désormais l’affaire Tabaski Ngom, Moustapha Diop semble pris dans un enchaînement judiciaire sans fin.
Le 6 novembre pourrait être une date décisive pour l’ancien ministre, qui risque une double inculpation dans deux affaires distinctes mais liées par un même fil conducteur : la gestion trouble de fonds publics.