« Sur un air de Campagne » : les 500 000 emplois de Macky au cœur du débat entre Ibrahima Sène et IDY2019


Invité à l’émission « Sur un air de Campagne »,  Ibrahima Sène de Benno bokk yakaar a résumé la politique d’emploi de Macky Sall, après que son vis-à-vis de IDY2019, Omar Ba, a défié le gouvernement de prouver que 500 000 emplois ont été effectivement créés le temps d’un septennat. « Ils ont procédé à un toilettage du fichier de la Fonction publique pour dire partout qu’ils ont créé 10 000 emplois. L’emploi qui est fléché et budgétisé existe déjà », fait tourner en bourrique le conseiller de Idrissa Seck qui propose « une assurance de couverture » en cas de perte d’emploi. » Qui peut vous dire aujourd’hui qui est chômeur au Sénégal ? L’Etat n’a jamais fait un état des lieux réel et exhaustif de la problématique du chômage au Sénégal », s’interroge M. Ba.

Réponse du berger à la bergère, Ibrahima Sène réplique : « Tous les économistes au monde s’accordent à dire que pour créer des emplois de façon durable, il faut un taux de croissance de 7% stable sur plusieurs années. C’est à partir de 2016 que l’économie sénégalaise a commencé à générer véritablement des emplois. On est venu avec un taux de croissance de moins d’1 %. En 2017, le nombre d’emplois dans le secteur formel a été augmenté de 7%. C’est sûr et certain que si on continue à maintenir le taux de croissance autour de 7%, on viendra à bout du chômage. La base de l’évaluation de l’emploi a changé de 2011 à nos jours. Depuis les Programmes d’urgence des années 80-90 à 2011, on calculait le taux de chômage à partir de la population âgée de plus de 10 ans. A partir de 2014, la base de calcul s’est rétrécie car elle partait de 15 ans et plus. En 2014, le taux de chômage était à 18% ; aujourd’hui il est à 15 %. Ni la France, ni les Etats-Unis n’ont réglé la question afférente au chômage. Le taux, nous ne le réglons pas simplement à partir de l’emploi salarié, nous le réglons aussi à partir de l’emploi non salarié, à travers l’entreprenariat et les domaines agricoles communautaires, par une modernisation de l’agriculture à travers la maitrise de l’eau et des facteurs techniques de production. Nous le faisons sans toucher encore aux dividendes du pétrole et du gaz qui seront une réalité à partir de 2021  quand nous aurons encore plus de possibilités ».

Le représentant de IDY2019 revient à la charge et parle d’une croissance qui ne profite qu’aux entreprises étrangères. « C’est très grave d’entendre dire qu’on n’a pas d’entreprises compétitives. Pourquoi n’a-t-on pas encadré les entreprises locales ? On a laissé filer parce que tout simplement on dépend d’une politique extérieure assujettie  à des contreparties. Le chômage peut se régler de deux façons : soit l’Etat intervient dans l’investissement en donnant aux entreprises une commande exhaustive pour que ces dernières embauchent les jeunes ; soit il encadre le secteur privé réellement sans investir », renchérit M. Ba  qui milite pour l’existence de joint-ventures entre ces entreprises étrangères et les entreprises locales.

« Les grandes entreprise qui créent la croissance font un chiffre d’affaires minimum de 2 milliards F Cfa. Au Sénégal, ces grandes entreprises ne font que 3 %. Ces 3% créent 95 % de la richesse et 63 %% des grandes entreprises sont sénégalaises. L’étranger ne représente que 25% », répond Sène du Pit. Ce dernier se réjouit de l’augmentation, sous le magistère de Macky Sall, de l’impôt sur le chiffre d’affaires des grandes sociétés tandis que celui appliqué aux petites et moyennes entreprises a connu une baisse.

 
Mercredi 20 Février 2019




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