
DAKARACTU.COM Dans les cercles plutôt bien informés qui gravitent autour du pouvoir libéral, on évoque de plus en plus la possibilité que Me Wade ne se représente pas à sa propre succession. Du fait de l’invalidation possible de sa candidature d’abord, ensuite du fait des pressions qui ne manquent pas de s’exercer sur lui et son entourage dans le souci du maintien de la paix sociale. Et même si d’aucuns disent qu’il n’y a pas de « Plan B » en gestation, il n’en demeure pas moins que on s’agite beaucoup aux alentours du palais de la République pour pallier cette possible absence d’Abdoulaye Wade aux prochaines joutes électorales. D’autant qu’un grand dignitaire de la confrérie mouride a dépêché un émissaire au palais pour transmettre au président ses vœux de ne pas le voir rempiler et de lancer Souleymane Ndéné Ndiaye dans le grand bain et de le soutenir. Va-t-il le faire ? Le cas échéant, sera-t-il suivi par la machine du PDS ? Il y a un axe du refus à cette idée tracé entre Karim Wade, le fils du président, Mamadou Seck, président de l’Assemblée Nationale, et Habib Sy, directeur de cabinet du président Wade qui sont opposés à un tel schéma. Celui-ci se heurte à un obstacle dur à franchir, qui est l’entourage de familial de Wade lui-même. Car, en dehors de Karim qui n’a jamais supporté l’indépendance d’esprit de Souleymane Ndéné à son égard ni les nombreux signes de défiance à son égard, quand l’habitude est à l’aplatissement devant le fils, il y a la sévère animosité que Viviane Wade éprouve à l’égard du Premier ministre, ne pouvant pas le voir en peinture. Enfin, il est à craindre que cette perspective de la candidature de Souleymane Ndéné Ndiaye pour les couleurs du PDS, soutenu par Wade lui-même, sonne l’hallali des libéraux et consacre officiellement la fuite et la migration des cadres de ce parti vers les enfants dissidents du parti que sont Idrissa Seck et Macky Sall. Les signes de transhumance étaient jusque là nocturnes, aujourd’hui, les reptations politiques s’opèrent au grand jour par déclarations interposées. D’autant que l’on sait que si Wade ne va pas à l’élection, son fils Karim ne peut pas y aller, et servirait d’épouvantail pour tout candidat qui en ferait son soutien politique principal. Souleymane Ndéné Ndiaye est celui qui serait sûr de partir au combat sans le soutien encombrant du fils préféré de Maître Abdoulaye Wade, le si impopulaire Karim Wade. C’est un atout. Le soutien de Wade au chef du gouvernement relève du choix cornélien. Un des choix les plus difficiles à faire de toute sa tumultueuse carrière.
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