Signe de son prochain départ? Abdoulaye Wade cherche à caser ses gardes du corps dans la police (Par Cheikh Yérim Seck)

DAKARACTU.COM  Abdoulaye Wade est-il sur la sortie? Les signes de son départ du pouvoir se multiplient. Pour protéger certains de ses proches, il les nomme dans la diplomatie, leur trouve des points de chute dans les institutions internationales, les case dans la fonction publique... Parmi les fidèles à sécuriser pour l'avenir, il y a les hommes qui ont partagé son intimité et veillé sur lui tout au long de ses années au pouvoir: ses gardes du corps. Sur instruction du chef de l'Etat, le ministre d'Etat chargé de l'Intérieur, Ousmane Ngom, a écrit le 18 mars 2011 à son homologue de la Fonction publique, Abdoulaye Makhtar Diop. Dans ce courrier estampillé "confidentiel", le premier flic du pays écrit: "Pour permettre à mon département de régulariser la situation des membres de la garde rapprochée de M. le président de la République ci-dessous cités, une décision de recrutement dans la fonction publique s'avère nécessaire:
- Lamine Faye
- Bocar Niang
- Souleymane Guèye
- Alassane Ka
- Baye Moussé Ba (alias Bro, NDLR)
- Latyr Dione
- Souleymane Cissokho
(...)
Il conviendra en conséquence de procéder d'abord à leur recrutement dans la fonction publique comme agents décisionnaires mis à la disposition du ministère de l'Intérieur pour servir à la direction générale de la police nationale. Celle-ci se chargera, suivant les besoins, de les détacher à la garde rapprochée du chef de l'Etat."
Après réception de cette lettre, le ministre d'Etat chargé de la Fonction publique a écrit le 11 avril 2011 au Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, avec ampliation au ministre de l'Intérieur.
Voici ce qu'il lui dit: "Par lettre citée en référence, M. le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, a bien voulu me saisir, aux fins de régularisation, du recrutement dans la fonction publique de membres de la garde rapprochée de M. le président de la République.
Les intéressés, qui sont au nombre de sept (7), bénéficient actuellement de contrats spéciaux dans la fonction publique ainsi que d'un commissionnement dans la police nationale.
Cependant, compte tenu de leur âge avancé - plus de cinquante (50) ans - ils ne peuvent être recrutés que par le biais d'une régularisation d'engagement."
Ceci n'est qu'une excuse diplomatique de la part d'un ministre qui ne voulait pas se "mouiller". D'autant que certains comme Lamine Faye et Souleymane Guèye n'ont pas 50 ans au vu des copies de leur carte nationale d'identité jointes au courrier d'Ousmane Ngom.
Dakaractu va revenir sur le casse-tête du recasement des bodyguards de Wade et sur les vrais motifs du blocage.