Ses relations avec les anciens Présidents racontées par le fils : Béchir Ben Yahmed et les loghorrées insupportables de Wade, Senghor "modèle" de Chef d'État.

Intellectuel aguerri, journaliste chevronné et témoin de l'histoire, Béchir Ben Yahmed a fait ses preuves dans l'histoire du journalisme en Afrique et dans le monde. L'ancien secrétaire d'État à l'information du gouvernement tunisien en 1956 et 1957 est certes parti à l'âge de 93 ans, laissant un "vide", mais l'héritage intellectuel et moral qu'il a légué aux générations futures est d'autant plus important qu'il faut s'en féliciter et s'en réjouir.


L'une des personnes les mieux placées pour parler de l'homme de culture, est sans conteste son fils, Marwane Ben Yahmed qui, Éditorialiste également, raconte quelques anecdotes qu'il a eu à savoir dans Jeune Afrique.

 

Dans ce numéro 3101 du mois de Juin 2021, Jeune Afrique met en exergue une multitude de relations liant le Franco-Tunisien aux grands chefs d'État connus tels que Alpha Oumar Konaré, Zine El Abidine Ben Ali, Habib Bourguiba, François Mitterrand, Alassane Ouattara, Mokhtar Ould Daddah, Amadou Toumani Touré, Blaise Compaoré ou encore, les deux chefs d'État Sénégalais, Léopold Sédar Senghor et Abdoulaye Wade. Avec ces deux derniers cités, Marwane Ben Yahmed rappelle que leurs relations avec le journaliste Franco-Tunisien étaient loin d'être identiques.

 

Léopold Sédar Senghor ou l'incarnation du chef d'État Africain modèle 

 

En réalité, le premier président sénégalais depuis les indépendances, fait partie de ceux que Béchir Ben Yahmed a bien connus. "Léopold Sédar Senghor incarnait aux yeux de mon père le modèle parfait de chef d'Etat africain qui respectait les institutions. Il le considérait comme un homme d'une intégrité morale inestimable. Quelqu'un qui était toujours à l'écoute de ses interlocuteurs", rappelle le fils du défunt journaliste. En plus, il souligne toujours dans son édito, que Senghor était quelqu'un qui a su mettre en place une démocratie moderne quand tant d'autres de ses pairs succombaient aux sirènes de l'autocratie.

 

Il y'a une confiance et une proximité réelles qui caractérisaient les deux hommes. La preuve, "Béchir Ben Yahmed fut le premier que le président Senghor informa de son désir de céder la place à son Premier ministre Abdou Diouf en Août 1980, avant même Giscard", ajoutera Marwane.

 

Ce sont de sincères relations de confiance qu'avaient les deux hommes qui ont partagé de grands moments d'échanges et de partage jusqu'à ce que les circonstances contraignantes de la vie les éloignent petit à petit.

 

Abdoulaye Wade et les logorrhées insupportables pour Béchir Ben Yahmed ...

 

Personnage éminemment complexe devant Béchir Ben Yahmed. C'étaient des relations en dents de scie si tel est le terme qu'il faut, pour dire que Wade et Béchir Ben Yahmed  n'étaient pas souvent sur la même longueur d'onde par rapport à certaines idées ou actes à poser. "Wade n'appréciait guère mon père à cause de son caractère indépendant. Toutefois, c'est un homme d'État qui le respecte beaucoup", informe l'Éditorialiste et natif de Paris. 

 

La relation entre deux hommes a pris fin en 2000 quand Abdoulaye Wade menaça de faire appel à l'armée pour contester une éventuelle victoire de Abdou Diouf. "Je vous préviens que je le ferai si Diouf me confisque la victoire. Que cela vous plaise ou non" C'est d'ailleurs ce qu'il fait , à la surprise générale" avance Marwane Ben Yahmed. Ainsi, ce dernier estime que malgré le respect que son père manifestait à l'endroit de l'ancien chef de l'Etat Abdoulaye Wade, le natif de Djerba ne supportait pas l'inévitable logorrhée présidentielle qui lui était destinée.

Dimanche 30 Mai 2021




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