La « Déclaration de Dakar » sur l’irrigation, adoptée par les six pays du Sahel réunis au Forum de haut niveau sur l'irrigation au Sahel (le 31 octobre 2013), appelle à des efforts renouvelés pour
intensifier le développement de l'irrigation et améliorer la performance du secteur de l'irrigation dans les six pays du Sahel afin de contribuer à la sécurité alimentaire au niveau régional dans les
limites des ressources naturelles disponibles.
Dans un tel contexte, il est nécessaire de mettre en place, premièrement, une dynamique politique pour accomplir les changements institutionnels et deuxièmement, une capacité
renforcée d’intervention pour améliorer la performance des systèmes irrigués et l’efficacité économique en matière d’investissements dans les projets d’irrigation. L’amélioration du
développement et de la gestion de l’irrigation passe donc par des changements de paradigme dans les programmes/projets d’irrigation. Il s’agit concrètement de tirer les leçons et les expériences des interventions d'irrigation menées dans le passé ou en cours au Sahel, en vue de
mettre en place des méthodes, des outils, de la connaissance pratique, des structures nécessaires
pour que les investissements d’irrigation soient performants et durables.
Suite à ce forum de haut niveau sur l’irrigation, les six pays ont mis en place avec leurs partenaires techniques et financiers et les acteurs de l’agriculture irriguée une « Task Force » pilotée par le
Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), chargée d’instruire un programme régional visant à appuyer les six États dans la réalisation des objectifs quantitatifs et qualitatifs fixés par la « Déclaration de Dakar » : l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (2iS). Le
programme en question est détaillé dans le document de Cadre Stratégique pour l’Eau Agricole au Sahel (CSEAS).
Le Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) financé par la Banque Mondiale à hauteur de 170 millions de dollars EU, a été approuvé le 05 décembre 2017 par le
Conseil d’Administration de la Banque mondiale, faisant du PARIIS, une réalité. Il est mis en vigueur en 2018 au niveau régional (CILSS) et dans les 6 pays participants (Burkina Faso, Mali,
Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) pour une durée de 6 ans. Il bénéficie également d’un cofinancement espagnol de 45 millions d’euros pour 3 pays (Mali, Niger et Sénégal).
Le PARIIS vise à préparer les acteurs pour atteindre les objectifs qualitatifs et quantitatifs de la Déclaration de Dakar. Il a pour objectif d’améliorer la capacité des parties prenantes à développer et gérer l’irrigation et à accroître les superficies irriguées dans les pays participants du Sahel. Il
adopte une approche régionale basée sur le concept de « solutions d’irrigation ». À travers cette
approche, le PARIIS met en place les conditions pour l’accroissement, la performance et la
durabilité des investissements dans le secteur de l’agriculture irriguée, prenant en compte les différentes formes de maîtrise de l’eau pour l’agriculture identifiées dans le CSEAS. Cependant le représentant du coordinateur exécutif du Cilss de lancer un cri de cœur : "C'est pas admissible que notre agriculture dépende après 60 ans toujours à 90% de la pluviométrie..." a-t-il lancé... (vidéo)
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