S’il n’en reste qu’un, Idrissa Seck sera celui là !

Idrissa Seck est incontestablement, un homme politique controversé. L’homme politique controversé, est celui dont la pensée ne laisse pas indifferent.D’aucuns la louent, d’autres la critiquent. Mais dans tous les cas, elle fait réagir, et réfléchir.
Mais à l’examen du pedigree politique d’Idrissa seck, il est permis de dire que rien ne l’amènera à s’asseoir sur ses idées. Il mourra pour ses convictions, et s’accrochera à la vérité, telle une huitre à son rocher.
Toutes les sorties médiatiques du leader de Rewmi, sont suivis de tirs groupés, d’une horde de plumitifs, et de débatteurs, à la solde de Mack Sall.Nous voici revenu au temps de la dangereuse politique émotionnelle.
Les propos d’Idrissa Seck suscitent passions, et réactions. Le maire de Thiès sait qu’il gêne, et les sénégalais savent, qui il géne.Le plus important réside pourtant au-delà, il faut absolument dépasser cet écran de fumée, pour accéder à l’essence du débat que pose le leader de Rewmi.
Dans le Sénégal, version Macky Sall, l’omerta est le tube en vogue. Dire la vérité est devenu un crime de lèse majesté. Tous les défenseurs de la République se sont convertis en dévots du « mackysme », ce nouvel ordre politique sénégalais. C’est le prix à payer, pour prendre place à la table garnie du prince.
Au contact du pouvoir Macky Sall, s’est déconnecté du réel, et a rompu avec l’humilité. Il n’a véritablement pas bien appris, cet enseignement qui nous vient de la Rome antique.
Quand l’empereur romain paradait dans Rome, et était acclamé par les foules, il avait toujours auprès de lui, un homme, dont la seule fonction, était de lui murmurer à l’oreille : « Souviens toi, tu n’es qu’un homme ».
Idrissa Seck, l’a certainement compris. Adossé à son art consommé de la formule, il avertit Macky Sall, au début de son magistère en ces termes : « Tout leader qui ferme son accès a la vérité tombe ».
Mais fondamentalement qu’est ce que Idrissa Seck a dit, qui ne soit pas conforme, à la vérité ?
Le leader de Rewmi, a entre autres, posé les postulats suivants :
1-La situation économique du Pays est alarmante.
2-Macky Sall, et son régime sont incapables d’apporter des solutions, aux maux du Sénégal.
3-Les sénégalais, constatent, et dénoncent les prémices d’une dynastie Faye-Sall.
Vous conviendrez, que ces points soulevés par Seck, sont irréfutables, et partagés par tous les sénégalais sérieux.
« Deukbi dafa Macky », ce néologisme, qui traduit le mal vivre généralisé des ménages, est venu tout droit des chaumières sénégalaises. Le pouvoir d’achat des sénégalais s’est effondré, le chômage est galopant.
Macky Sall est visiblement dépassé par la situation. La fonction présidentielle, on s’y prépare toute une vie. Au mieux, Macky Sall rêvait de devenir Directeur de la Petrosen. L’autre avait bien raison de dire que, l’ambition dont on n’a pas le talent, est un crime.
Tous les « météorologues » de l’economie, ont donné un avis de tempête .Les indicateurs macro, et micro économiques sont inquiétants. Le taux de croissance du PIB en 2013 était de l’ordre de 3.5%, quand le Burkina, et le Niger font chacun 7% de taux de croissance.
Dirigée par Hervé Joly, la mission du FMI qui a séjourné au Sénégal du 16 au 30 Avril 2014 pour la septième revue de l’accord triennal au titre de l’instrument de soutien à la politique économique(ISPE), a clairement indiqué : « …Ce taux de croissance à 3.5% reflète de faibles niveaux de production dans le secteur agricol, mais également des difficultés dans l’industrie et les industries extractives ».
En 2014, les prévisions les plus optimistes, tournent autour de 4%.Au moment où le gouvernement affiche des moins-values fiscales de l’ordre de 40 milliards.
Ses visiteurs du soir sont formels, Mack Sall a perdu le sommeil, et son légendaire appétit débordant. Désormais, c’est les yeux hagards, qu’il écoute le matin, ses conseillers, et autres gourous, lui donné le pouls du pays. La panique a fini de s’emparer du sommet de l’Etat.
La machine économique nationale, est figée, ankylosée par des chocs endogènes. La bulle PSE, a fini de se dégonfler. L’enthousiasme né après le passage au group consultatif de paris, s’est mu en sceptisisme, face à la pression de la réalite.Visiblement, pour parler trivialement, l’Europe à d’autres chats à fouetter.
En effet, l’Europe ploie toujours sous le joug de La crise économique. La croissance dans la zone Euro est toujours molle. La France, recherche péniblement 50 milliards d’euros de dépenses publiques à économiser.
Pour ne rien arranger, la crise Ukrainienne est venue s’y greffer. La volatilité des marchés, due à la crise en Ukraine, risque de saper la confiance des investisseurs, comme des consommateurs. La banque européenne pour la reconstruction et le développement(BERD), a été obligé de revoir à la baisse ses prévisions de croissance.
Sous ce rapport, il est irresponsable, de s’attendre à une pluie de milliards dans le cadre du PSE. Pour entretenir l’illusion, le régime du président Sall, avec la complicité de la RTS, sert à dose homéopathique, des signatures de conventions de financement. A la vérité, la panne sèche de l’économie sénégalaise, est malheureusement partie pour durer.
Vous le remarquez, le quotidien des sénégalais est précaire, et quand l’omniprésence de la famille présidentielle, s’y mêle, la coupe devient pleine. Mansour Faye, Adama Faye, Homer Seck, Aliou Sall, ont fini d’envahir l’espace public.
Aliou Sall convoite la mairie de Guediaway, à chacun de ses déplacements, il est entouré par un contingent de gardes du corps body buildés.Les journalistes éprouvent beaucoup de difficultés pour couvrir ses manifestations. L’autre jour quand un reporter a lancé à la garde rapprochée du frère du président Sall : « Les gars laissez nous faire notre travail. Lui, c’est juste Aliou Sall ».La réponse des sbires de Aliou sall a fusé : « Rackou Président, mom tamite président la » ! Qui leur a mis cette idée dans la tête ? Allez savoir. En élisant Macky Sall, le peuple sénégalais était loin de se douter, qu’il mettait au pouvoir un homme, sa famille, et sa belle famille.
L’histoire des sociétés politique nous apprend que, la gestion clanique d’un pouvoir démocratiquement acquis, a toujours conduit à des dérives.
En définitive, c’est tous ces manquements que le leader de Rewmi dénonce Malheureusement, le peuple « beige-marron », ne se hisse pas à la hauteur du débat. Pour apporter la réplique à Idrissa Seck , les fédayins de Macky Sall, versent dans l’injure, la calomnie, la stigmatisation.
Ils traitent Idrissa Seck d’assoiffé de pouvoir. Certains vont même jusqu’à s’attaquer à lui, en s’appuyant sur des clichés inacceptables, et bouleversants. Il faut être poilu de partout, pour avoir l’indécence de soutenir certaines thèses.
Sur le long chemin de son destin, Idrissa Seck traversera les épreuves, les injures, et autres calomnies, sereinement, les mains dans les poches.
Simplement parce que, le maire de Thiès a fini de faire sienne, ces propos de Victor Hugo, dans Ultima verba : «J’oublierai Tout-Parmis les éprouvés, je planterai ma tente. Je resterai proscrit, voulant rester debout. Sans chercher à savoir, et sans considerer, si quelqu’un a plié, qu’on aurait cru plus ferme, et si plusieurs s’en vont qui devraient demeurer. Si l’on n’est plus que mille, eh bien j’en suis. S’il en demeure dix, je serai le dixièmement, s’il n’en reste qu’un je serai celui-là».

Abdoulaye Djigo
layemail80@gmail.com