Résolution finale du congrès d'investiture de And-Jëf/Pads


- L’ordre mondial qui a prévalu depuis la conférence de Berlin (1884-1885) et qui a vu l’Occident garder l’initiative et dicter sa volonté aux pays du Sud est à présent entrain de s’écrouler par pans entiers dans ce nouveau millénaire ; 
  
- à l’opposé, dans ce qui était jadis le Tiers-monde, davantage de pays émergent économiquement et changent les données dans la distribution des parts de marché ; 
  
- ces deux méga tendances susmentionnées poussent l’Occident à de la résistance tantôt ouverte et/ou violente (regroupements centripètes tel le Groupe des Sept Pays industriels (G7) en 1997, guerres d’Irak, d’Afghanistan, de Libye, etc.), tantôt diffuse en lâchant du lest comme avec la mise en place du Groupe des Vingt (G20) timidement en 1999 et plus fonctionnel à partir de la crise de 2008 lorsque la moitié de ses membres sont issus des pays émergents du Tiers-monde ; 
  
- les pays du Sud de leur côté initient des regroupements qui remettent sérieusement en question l’unilatéralisme de l’Occident. À l’avant poste de cette dynamique se situent les BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Sud Afrique) si sollicités par les autres pays du Tiers-monde au point qu’ils sont devenus les BRICS-Plus ; 
  
- au plan économique et financier, en Occident c’est aussi la fin des certitudes doctrinales depuis la crise de 2008 où le “mieux d’Etat” est revenu à “plus d’Etat” pour voler au secours des banques et des sociétés au bord de la faillite ; 
- en même temps l’Occident s’est adonné à l’hégémonisme avec l’utilisation d’intermédiaires terroristes mais également en réchauffant des outils de la chasse gardée comme la Françafrique ; 
  
- de ces remises en cause où le nouveau émerge et bat en brèches l’ordre mondial obsolescent imposé par l’Ouest, hélas, notre pays a été méconduit en 2012 en portant à sa tête le Parti APR/Macky ; 
  
- telle une foudre, la machine APR a fait volé en éclats toutes les velléités nationalistes et panafricaines de la première alternance; 
  
- comme des chargés de mission, Macky et l’APR avec BBY ont fait revenir au galop les grands groupes français, la base militaire française, signé des contrats léonins bazardant les ressources minières et énergétiques, transformé le pays en marché d’écoulement en l’amarrant aux Accords de “Partenariat” Économique APE 
  
- Macky a mis en place une économie extravertie où une croissance de 6 à 7% pour les multinationales étrangères correspond à un étouffement des entrepreneurs nationaux, le rétrécissement des marchés aux travailleurs ruraux, un avenir bouché pour la jeunesse et la famine dans certains départements du pays ; 
  
- le mécontentement populaire s’est clairement exprimé individuellement (poèmes et chants satyriques), en une multitude de petits groupes (réseaux sociaux, marche pour l’eau...), dans de larges luttes collectives avec les élèves/étudiants, les enseignants, les professionnels de la santé, et aussi les appels à la fédération de toutes les frustrations par le projet du “One Million March for Senegal OMMS initié depuis la diaspora ; 
- l’opposition politique réelle n’est pas restée en marge. En plus des batailles à l’hémicycle contre une majorité mécanique, elle a multiplié les les meetings, les sit-in, les marches de protestation et mis en place des cadres unitaires pour marginaliser le Pouvoir tant et si bien que Macky et l’APR ont bien compris que les populations, dans leur écrasante majorité, leur ont retiré leur confiance. De même ils sont conscients que les dispositions démocratiques qui leur ont permis d’accéder au pouvoir, laissées telles qu’elles étaient jusqu’ici, sont des garanties sûres au non renouvellement de leur manda t; 
  
- dès lors, armés de pics, de burins et de ciseaux, ils se sont employés à faire et défaire des lois, à tailler et retailler la constitution au point d’instaurer un système dictatorial capable à leurs yeux de leur assurer un hold-up électoral. C’est l’instrumentalisation de la justice avec l’emprisonnement puis la déportation de Karim M Wade, l’arrestation de Khalifa Sall, la condamnation arbitraire de bien d’autres citoyens, la confiscation du processus électoral avec plus de deux millions de cartes d’électeurs non distribuées, un fichier électoral inaccessible à l’opposition, un parrainage étendu aux Partis légalement constitués et son sabotage en même temps par la corruption et la zizanie ; 
  
- Macky et l’APR n’ont cessé de créer le désordre dans les rangs de l’opposition en sponsorisant des partis fantômes, en encourageant la transhumance pour fragiliser l’opposition véritable et empêcher les regroupements forts, capables de les battre ; 
  
- de Vision, Macky et l’APR n’en ont point. A la place, c’est le tâtonnement, le pilotage à vue avec des appellations pompeuses et du vide sonore comme Yoonu Yokkute, SNDES, PSE. Pour eux la seule constance est de se poser en compradors et transformer nos ressources en butins pour l’Occident.  
  
Au regard de toutes ces considérations factuelles, And-Jëf/PADS a la responsabilité historique de s’impliquer de manière éclairée dans le combat pour que notre nation sorte des ténèbres dans lesquelles Macky, APR et BBY le pouvoir veut l’enfouir afin de réussir ses desseins prédateurs.  
  
Sous ce rapport, le Congrès estime que le Secrétaire Général Mamadou Diop Decroix, porté par sa vision du gëm sa bopp qu’il déploie depuis novembre 2013, autour des idéaux du Socialisme, de la Démocratie et du Pan Africanisme, aurait pu, à la tête du pays, propulser les réformes fondamentales dont le pays a besoin. Cependant, convaincu du fait que l’union des forces (partis, syndicats, associations, etc...) est un pré-requis pour gagner des élections au Sénégal, le Congrès donne au Secrétaire général le mandat de ne ménager aucun effort pour contribuer à la construction d’une forte coalition capable de battre Macky Sall dans une élection qui devra être libre, sincère et honnête.  Dans cette optique, les alliés traditionnels de notre parti, regroupés depuis 2012 au sein du Front Patriotique pour la Défense de la République (FPDR) dont le Président Wade est le Président et notre Secrétaire Général le Coordonnateur national, seront nos interlocuteurs privilégiés. 
  
Cette coalition, faut-il le rappeler, aura comme fondement et orientation la défense ferme et résolue des intérêts immédiats et lointains de la nation sénégalaise dans une dynamique panafricaine, pour un développement harmonieux et inclusif garantissant l’épanouissement de chaque fille et fils du pays.  
  
La plate-forme inspirée du document du parti  intitulé ‘Vision pour un nouveau programme alternatif/ Gëm  sa bopp’ sera notre contribution dans les discussions et échanges entre alliés afin que la voie soit balisée pour une union équilibrée et durable au grand bénéfice du peuple qui s’y retrouvera aisément pour jouer pleinement son rôle de contrepouvoir conscient.
Dimanche 9 Décembre 2018




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