
DAKARACTU.COM Les Sénégalais attendent, avec de plus en plus d’indifférence d’ailleurs, tant leur ballet devient tragi-comique, que les opposants de Benno Siggil Senegaal (BSS) révèlent le candidat qui devra représenter et incarner les espoirs de changement de millions d’entre eux. Depuis maintenant plusieurs mois, les discussions s’étendent et semblent avoir atteint aujourd’hui un blocage que les meilleures bonnes volontés n’arrivent pas à défaire. La situation est en effet loin d’être éclaircie. Pour une raison simple : les deux hommes qui se proposent d’être les candidats de l’opposition ont chacun des raisons de se prévaloir indispensable favori. Ousmane Tanor Dieng a pour lui et selon lui la légitimité politique, estimant que le Parti socialiste est le plus fort et le plus représentatif et bénéficie d’un plus large ancrage national que le concurrent progressiste. Ses lieutenants ne cessent de clamer urbi et orbi que le PS est le seul parti de Bennoo qui s’est toujours opposé à Abdoulaye Wade depuis 2000, contrairement au reste de l’attelage hétéroclite de BSS qui a peu ou prou travaillé avec celui qu’aujourd’hui ils veulent détrôner de son fauteuil présidentiel. Au sortir des Assises nationales par contre, et selon le pacte passé dans les critères de désignation du candidat unique de Bennoo, Moustapha Niasse est le candidat de la légitimité démocratique. D’une part parce que les membres de la coalition dans leur écrasante majorité ont choisi Niasse comme candidat, mais qu’en plus le comité de facilitation l’a choisi et a proposé un vote des instances dont ils savent que le leader progressiste sortira vainqueur. Ce scénario, les socialistes le refusent mordicus et campent sur leurs positions. Le mécanisme de désignation du candidat unique de Bennoo est boqué, au moins sérieusement grippé, et on attend impatiemment le patriarche des Assises nationales, Amadou Mahtar Mbow, qui devrait arriver de son repos en France ces jours prochains, pour qu’il joue le rôle de juge de paix, ou au moins celui du pompier. Car c’est la maison de l’opposition toute entière qui risque de prendre feu. Ce que Tanor et Niasse, les ennemis intimes de la politique sénégalaise, risquent en fait, c’est de désespérer les Sénégalais qui avaient fondé sur eux et sur leur stratégie leurs espoirs de changement. Quand on voit que, parmi les adversaires importants de Bennoo à l’élection présidentielle, Macky Sall et Idrissa Seck ont déjà mis les gaz, et pris le top départ de la rude et longue route qui mènera au 26 février, il devient pour la coalition de l’opposition très urgent de trouver une porte de sortie de ce triste mélodrame politique, et de dire aux Sénégalais quel est son programme pour les sortir de la nasse dans laquelle les ont mis, selon leurs dires, douze années de régime libéral. Sinon, la sanction sera de ne même pas être au deuxième tour, alléchés que seront ceux qui auront eu le loisir d’entendre et d’apprécier les « fils » de Wade qui déjà leur parlent et peut-être les convainquent. Il ne servira alors à rien de courir après le temps perdu, il aurait fallu juste être parti à temps.
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