Rapport sur la gestion de Macky Sall : La Cour des comptes sous pression


Entre révélations et tensions, le gouvernement à la croisée des chemins
 
Le dernier rapport sur la gestion du régime de Macky Sall fait l’effet d’une bombe. Selon Le Quotidien, les accusations du Premier ministre sur la falsification des comptes publics ont semé un malaise profond, non seulement au sein de la Cour des comptes, mais aussi au sein du gouvernement. Une fracture qui ne cesse de s’élargir, mettant en lumière une guerre d’influence entre impératifs politiques et devoir de transparence.
 
Un rapport sous haute pression
 
L’onde de choc de cette affaire est telle que même la Cour des comptes hésite sur la marche à suivre. Le Quotidien explique que deux camps s’opposent au sein de l’institution : d’un côté, les partisans d’une publication intégrale du rapport, comme cela a toujours été le cas. De l’autre, ceux qui estiment qu’un tel document, en contredisant publiquement les déclarations du Premier ministre, risquerait de fragiliser encore plus la position du gouvernement.
 
Ce dilemme met en lumière une réalité troublante : la transparence institutionnelle est aujourd’hui confrontée à des enjeux politiques qui dépassent largement la simple validation des comptes. Pendant ce temps, l’opinion publique attend toujours des réponses claires.
 
Un gouvernement en eaux troubles
 
Mais la crise ne se limite pas à la Cour des comptes. Selon Le Quotidien, elle s’infiltre aussi au sein du gouvernement, où certaines voix discordantes se font entendre. Certains ministres, visiblement mal à l’aise avec la gestion de cette affaire, semblent prendre leurs distances avec leurs collègues.
 
Un exemple frappant : le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba. Interrogé sur son éventuelle implication dans un scandale financier évoqué par un média local, l’homme a affiché une nervosité inhabituelle. Le Quotidien décrit une séquence où le ministre, visiblement déstabilisé, a eu du mal à contenir son émotion. Sa seule réponse, répétée comme un mantra : « Nous allons continuer à travailler dans la sérénité. »
 
Mais derrière ces mots, le doute s’installe. Pourquoi tant d’hésitation ? Qu’essaie-t-on de cacher ?
 
Un document classé ou un électrochoc ?
 
Aujourd’hui, une question essentielle demeure : ce fameux rapport sera-t-il publié dans son intégralité, ou bien finira-t-il enterré sous la pression politique ? Le Quotidien souligne que pour l’instant, rien n’est tranché. Ce flou renforce le sentiment d’une crise plus profonde, où la communication gouvernementale peine à masquer les fissures internes.
 
Dans un contexte où la transparence est devenue une exigence populaire, l’issue de cette affaire pourrait bien être déterminante pour la crédibilité du pouvoir en place. Publier le rapport dans son intégralité reviendrait à assumer un risque politique majeur. Le censurer, en revanche, ne ferait qu’alimenter les soupçons et renforcer l’idée d’une gestion opaque des finances publiques.
 
L’État joue avec les chiffres, mais aussi avec le feu. Reste à savoir qui, du devoir de vérité ou de la raison politique, aura le dernier mot.
Mercredi 12 Février 2025
Dakaractu



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