Rapport IGE 2016 : Les incohérences des agences en charge de la grande muraille verte et de la recherche appliquée.


Rapport IGE 2016 : Les incohérences des agences en charge de la grande muraille verte et de la recherche appliquée.
Au chapitre 2 sur la gouvernance administrative et de celle financière du rapport 2016 sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes, l’Inspection Générale d’État (Ige) a relevé des incohérences dans le fonctionnement de certaines agences et structures de l’État. Les différentes interventions des enquêteurs aussi bien en matière d’audit que de vérification laisse apparaître un besoin de redéfinition  car, insiste le document, il y a une inadéquation des missions. 

Le rapport avance les cas de l’Agence nationale de la grande muraille verte (ANGMV) et l’Agence Nationale de la Recherche Scientifique Appliquée (ANRSA). Selon les enquêteurs, les résultats atteints par l’ANGMV, s’ils peuvent être considérés comme louables  dans un contexte de contrainte de ressources, restent cependant faibles au regard des ambitions. L’ANGMV n’a réalisé de 2008 date de son entrée en vigueur par décret à 2013 que 27.850 hectares de reboisement pour un projet de grande muraille verte de 817.500 hectares soit 3,41% de taux de réalisation en cinq (5) années d’activité et de 5.254 hectares en moyenne annuelle, en dessous des objectifs assignés. Avec cette moyenne annuelle, il faudrait 95 années pour réaliser toute la partie sénégalaise de la grande muraille verte, explique l’Ige. Le rapport des enquêteurs recommande par conséquent de procéder à l’évaluation technique et financière de l’ANGMV en vue de prendre les initiatives utiles pour accroître ses capacités d’intervention et améliorer ses performances pour atteindre les objectifs fixés.

Quant à l’Agence nationale de la Recherche Scientifique Appliquée (ANRSA) créée par le décret n•2008-513 du 20 mai, elle mérite une redéfinition dans ses missions. En effet, l’ANRSA en son article 3 du décret susmentionné se fixe pour mission de superviser et de coordonner sur toute l’étendue du territoire la recherche scientifique appliquée en veillant à favoriser l’application des découvertes réalisées en recherche fondamentale dans le monde économique et notamment dans le monde agricole et industriel. Il apparaît ainsi que l’agence n’a pas pour vocation de faire de la recherche. Aux yeux des enquêteurs de l’Ige, elle est une structure d’impulsion et de coordination se situant essentiellement en amont du processus de la recherche. Elle doit donc être en relation avec tous les instituts de recherche fondamentale ou appliquée existant.

Pour l’Ige, la formulation lacunaire de la mission a rendu difficile sa mise en oeuvre et complexifie les relations entre l’ANRSA et les instituts de recherche. Une formulation plus précise du mandat de l’agence lui aurait permis de jouer plus efficacement son rôle. Par conséquent, les enquêteurs de l’Ige recommandent que les priorités gouvernementales en matière de recherche appliquée, de vulgarisation et d’application des résultats, soient précisées dans une lettre de mission adressée à l’agence.
Mardi 14 Juillet 2020




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