Il est treize heures passées de quelques minutes. Nous sommes à quelques heures de la prière du vendredi, ce 22 mai. Encore pas mal de monde marche sur l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba, la plupart se dirige vers Colobane.
Devant la grande mosquée Masalikoul Jinaan, rares sont ceux qui n'ont pas un tapis de prière en main. Des hommes en noir régulent les entrées des fidèles, pour s’assurer que tout le monde porte un masque.
À côté, des membres du Dahira Mouhadimatoul Hidma sont debout devant la porte. Ils distribuent des gouttes de gel alcoolisé. La grande mosquée mouride de Dakar vit encore comme aux beaux jours.
Du gel hydroalcoolique à l'entrée, des dispositifs de distanciation physique
En ce vendredi de fin de Ramadan, l'afflux a eu lieu essentiellement vers ce lieu de culte. D’autres foyers religieux ont appelé à maintenir les mosquées fermées, malgré l’assouplissement des mesures restrictives.
La prière du vendredi à Masalikoul Jinaan sonne pour certains fidèles la possibilité de retrouver de nouveau ses coreligionnaires autour de la « Salat aljumu'a ». Mais, cela ne signifie pas la fin des « gestes barrière ».
En effet, des dispositifs de distanciation physique sont encore en vigueur à l’intérieur et à l’extérieur du lieu de prière. La Covid-19 reste présente à Dakar et oblige à veiller au respect de ces gestes barrière.
De nouvelles règles d'hygiène ont été adoptées pour prier en toute sécurité. « Nous allons continuer à vivre avec ces mesures, avec cette fameuse distance physique, avec l’arrêt des contacts humains, des embrassades, des mains serrées », assure Mbackiou Faye.
Même si la tentation est forte, il est conseillé d'oublier toute embrassade pour se saluer à la fin de la prière. «Restez au minimum à un mètre de distance, idéalement deux mètres les uns des autres», insiste le représentant du Khalife général des mourides à Dakar.
Sans trop de surprise, il recommande de se laver les mains avant de rentrer dans l’espace destiné à la prière. Le dignitaire mouride recommande de conserver son masque sur le visage jusqu'à la fin de la prière.
Des tapis de prière individuels
L'idée est bien évidemment d'éviter que deux personnes se tiennent debout sur un même tapis de prière. Les membres du Dahira Mouhadimatoul Hidma ont rappelé également l'importance d'avoir sa propre natte et de ne pas la laisser à quelqu’un d’autre.
Si aucune étude à ce jour ne prouve que les tapis de prière sont vecteurs de contamination, cela reste tout de même probable. Lorsque le fidèle est en position courbée, il respire, le nez et la bouche snifant l’ouvrage textile posé sur le sol. S’il est porteur du virus, il peut bien le déposer dessus.
Désinfection de la mosquée après le départ des fidèles
Fastidieux mais nécessaire. Après chaque prière, « on désinfecte les surfaces utilisées et touchées par les fidèles », a-t-on appris auprès d’un membre du Dahira Mouhadimatoul Hidma.
Bien avant cela, l’Imam Serigne Bassirou Lo a déclamé la « khutba », le prêche d’avant prière du vendredi, qu’il a encore dirigé au grand bonheur des fidèles.
La grande mosquée Masalikoul Jinaan continue à accueillir les fidèles pour les cinq prières quotidiennes, avec toutes les adaptations qu’impose la lutte contre l’épidémie.
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