Qui a peur du parrainage citoyen ? (Contribution)


Qui a peur du parrainage citoyen ? (Contribution)
Le débat sur le parrainage continue de soulever l’ire de l’opposition, même après le vote de la loi le 19 avril dernier. Toute une stratégie de communication est mise en œuvre par celle-ci pour enfumer le peuple. Mais malheureusement pour elle, ce peuple au nom duquel l’opposition prétend parler est mature et sait ce qu’il veut et quel leader politique a le meilleur profil pour apporter des solutions concrètes à ses problèmes. Et si l’opposition voulait mesurer son poids ou sa popularité le 19 avril avec son appel pour une mobilisation générale contre la loi sur le parrainage, elle doit avoir le courage de se regarder dans le miroir et reconnaître qu’elle est encore un poids plume. Mais au lieu de cela, elle continue sa fuite en avant en mettant sur pied une structure de résistance, qui n’est en fait que le constat de son impuissance.
Tout Sénégalais soucieux de la bonne santé de notre système démocratique sait que le nombre de partis politiques qui existent actuellement dans notre pays (au nombre de 300) et la multiplication des listes aux différentes élections rend de plus en plus difficile l’organisation d’une élection et mène tout droit au blocage si aucune mesure corrective n’est prise. Et tout le monde a en mémoire, les difficultés rencontrées (choix des couleurs, l’impression des listes, le temps de vote…) lors des dernières législatives de juillet 2017. Ceux-là qui aujourd’hui dénoncent le parrainage citoyen ont été pourtant les premiers à fustiger ces déboires en mettant tout sur le dos de l’Etat en sous-entendant une volonté de manipulation. Le parrainage citoyen existait déjà dans notre pays depuis la loi de juillet 1991, mais il n’était exigé que pour les candidats indépendants à la présidentielle qui devaient présenter 10.000 signatures.
Le président Macky Sall, après avoir pris connaissance de toutes ces critiques, a jugé que gouverner c’est prévoir et qu’il ne fallait pas attendre que le système soit bloqué pour prendre des mesures correctives. C’est pourquoi, il a pris ses responsabilités et proposé le parrainage citoyen dans le but de rationaliser notre système politique. Etant donné qu’augmenter la caution à la présidentielle ne peut résoudre la pléthore de listes, tout d’un donnant l’impression d’une élection censitaire, il a préféré que toute personne qui veut être candidat, aille à la base pour requérir un minimum de signatures pour valider sa candidature. Le pourcentage a été fixé à 1% des inscrits au fichier électoral (soit 65.000 signatures), mais au vote final celui-ci a été abaissé à 0,8% (52000 signatures) pour toujours montrer la bonne volonté du gouvernement. L’avantage est également de pousser tous les candidats à descendre auprès des populations dont ils sollicitent les signatures, ce qui leur donnera un, avant-goût de la campagne électorale. Une élection présidentielle est un moment important de la vie d’une nation et nous ne pouvons pas nous permettre qu’elle soit l’occasion pour des candidats fantaisistes de faire leur autopromotion soit prétexte qu’ils ont de l’argent. Ou alors avoir plusieurs dizaines de candidats plus ou moins sérieux, ce qui ne permettrait pas aux Sénégalais d’avoir une compréhension claire de leur offre politique. Comme l’a rappelé le ministre de la justice pourquoi dépenser des centaines de millions de nos francs pour un candidat qui à l’arrivée se retrouve avec moins de 5000 ou 10.000 voix ? Aux dernières législatives, on a eu 47 listes et dépensé 18 milliards de Fcfa soit en moyenne plus de 300 millions par liste ! Et pourtant les listes qui ont eu au moins un député ne dépassent pas la dizaine. Donc pour dire que les Sénégalais ne sont plus prêts à dépenser inutilement de l’argent ou à perdre un temps fou pour accomplir leur devoir civique. Certes, la levée de boucliers notée du côté de l’opposition et d’une partie de la société civile est le signe d’une peur irraisonnée de la nécessaire évolution de notre système démocratique. Certains essaient même de mettre le président Macky Sall avec les guides religieux du pays, mais cette tentative condamnable est vouée à l’échec car depuis son arrivée au pouvoir, les actions et la posture du président à l’égard de ces derniers s’inscrivent dans la réalisation d’infrastructures dans les cités religieuses et un soutien sans failles de l’Etat lors des grands évènements religieux.
Le problème pour ces opposants qui se sentent perdus par les réalisations du président Sall, c’est qu’ils n’ont pas beaucoup d’angles d’attaque pour mener campagne. C’est pourquoi, tout ce que fera ce dernier sera sévèrement combattu, de connivence avec certains patrons de presse mécontents de voir leurs pressions intéressées rester vaines sur le président Macky Sall. On a même vu l’un d’eux demander à ses journalistes de ne mettre en avant que le côté de l’information qui gêne le pouvoir.
Et pour revenir sur le parrainage citoyen, je dirai qu’au Sénégal certains aiment entretenir les abcès de fixation. En effet lorsque le président Sall a fait sa proposition de 1%, il s’est déclaré ouvert au dialogue et est resté à l’écoute des propositions de l’opposition. Mais celle-ci n’en a fait aucune, préférant déclencher une campagne médiatique comminatoire et en exigeant un retrait du projet de loi. Pour dialoguer il faut être deux selon l’adage. Le jour du vote, l’échec de la tentative de l’opposition de bloquer l’opération quitte à user de violence, montre aux Sénégalais une autre facette de ces opposants qui se parent des vertus de patriotisme, de bonne gestion en j’en passe, mais incapable de discuter sur un problème d’envergure nationale. Les arguments qu’ils avancent sont si spécieux, qu’on se demande est ce qu’ils s’écoutent parler. Quand on refuse le dialogue, quand on ne fait pas de proposition,  il ne faut pas s’offusquer si les choses avancent sans vous. Le vote du projet de la loi a été fait dix mois avant l’élection présidentielle donc il n’y aucune manipulation pouvant donner lieu à une condamnation de la Cedeao qui fixe une date limite de six mois. Le pouvoir est toujours ouvert sur des discussions pour les modalités d’application de la loi sur le parrainage citoyen. La balle est maintenant dans le camp de l’opposition.
Vive le président Macky Sall
Vive le Sénégal
Ibrahima Baba Sall, député-maire de Bakel
 
 
Mardi 24 Avril 2018




Dans la même rubrique :