Professeur Yaya Kane : «Tous les jours on reçoit au moins 10 à 15 cas de malades qui souffrent d’insuffisance rénale chronique à des stades différents»


«La maladie rénale chronique est actuellement une maladie de santé publique majeure, surtout dans le contexte où l’utilisation de la phytothérapie est excessive. C’est bien de faire des dépistages parce que c’est des pathologies sournoises. On reçoit des malades à des stades tardifs. À partir de là, le seul traitement adéquat c’est l’hémodialyse  ou la dialyse pérotinienne qui n’est pas disponible à Ziguinchor. Et nous avons un centre d’hémodialyse qui ne peut pas contenir tout le monde. D’où l’intérêt d’insister sur la prévention. C’est pourquoi la mission donnée aux jeunes qui vont sillonner la Casamance pendant 96 heures, c’est de faire des dépistages. Ils vont dépister ces pathologies très tôt qu’ils vont référer à Ziguinchor le plus rapidement possible pour la bonne prise en charge. Nous comptons chez les étudiants pour avoir ce registre de rein qui va démarrer par zone. La problématique au sud, c’est l’absence de registre de reins. Malheureusement, la maladie est sous-estimée. Je peux vous assurer que tous les jours on reçoit au moins 10 à 15 cas de malades qui souffrent d’insuffisance rénale chronique à des stades différents. Parfois à des stades tardifs ou pis, on n’a même pas des propositions thérapeutiques. Ça, c’est un problème!» 

Le centre d’hémodialyse est insuffisant à l’en croire. « Les 10 générateurs fonctionnels ne sont pas suffisants. Il y a 32 patients hémodialysés à vie. Nous avons réservé un générateur pour les aigües parce qu’il y a deux formes : des formes pas chroniques mais qui ont besoin de dialyse en urgence et qui sont réversibles. Les patients de la verte Casamance, de la Guinée, de la Gambie sont pris en charge par le seul centre de Ziguinchor et qui n’est pas du tout suffisant... » 

 
Mardi 15 Janvier 2019




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