DAKARACTU.COM La campagne électorale est lancée et risque de coûter cher. Ce paramètre des ressources risque de précipiter l’éjection de l’actuel ministre du Budget, Abdoulaye Diop. Son fauteuil ne tient plus sur deux pieds, car le président de la République est en train de lui chercher des poux dans la tête. Le prétexte avancé pour le défenestrer, selon lequel Abdoulaye Diop serait impopulaire et ne compterait pas dans son fief de Podor, ne tient pas la route. En effet, cet homme du sérail financier n’est jamais passé pour un homme politique, ne s’en est jamais caché, et n’a d’ailleurs aucune base à Podor. Son probable remplacement est dû, selon des sources proches de ce qui se trame en ce moment au Palais, à des motifs financiers. Abdoulaye Diop avait remplacé l’ancien ministre du Budget Ibrahima Sarr, lequel avait été épinglé à la suite des remontrances du FMI, pour des dépenses extrabudgétaires. Il avait été démissionné, ne voulant pas « endosser le bébé ». Les motivations réelles de Wade pour se séparer de son actuel ministre du Budget sont liées à l’actuelle session budgétaire qui se déroule à l’Assemblée nationale, dont Me Wade souhaiterait qu’elle ait une issue rapide. Les députés et les ministres sont soumis à un train d’enfer, travaillent de 8 heures à minuit sans discontinuer, les budgets des ministères sont votés au pas de charge par des députés qui les votent en rafales. Me Wade exige que tout soit bouclé ce jeudi, pour une raison que lui seul connaît, mais qui ne nous est pas inconnue. La raison de cette précipitation tient en deux mots : « Campagne électorale ! ». En effet, dans les normes qui pilotent la marche de notre République, le budget voté en novembre n’est jamais mis en place avant fin février ou début mars. Or, Abdoulaye Wade et son parti vont en campagne bientôt et ne veulent pas courir les meetings, ni aguicher les porteurs de voix, en ayant les poches vides. Alors il tient à ce que le budget soit voté le plus rapidement possible pour mettre la main sur le méga-budget de la présidence qui est passé, est-ce un hasard, à 90 milliards. Lequel budget, si on respecte une certaine orthodoxie, n’est jamais déboursé intégralement en deux mois mais échelonné sur toute l’année. Et ça, Me Wade ne le veut sous aucun prétexte. Il sait les méthodes de gestion précautionneuses de son actuel ministre du Budget, et en souhaiterait un moins tatillon et moins regardant sur la façon de ventiler ce pactole vers les coffres de la présidence. Abdoulaye Diop préfère se laisser éjecter plutôt que de bousculer les fondamentaux de gestion des finances publiques. Finances publiques dont il a la charge et dont il ne veut pas porter la responsabilité de sa mise en désordre. Abdoulaye veut un homme qui saura dès maintenant desserrer les cordons de la bourse, même au prix d’entorses procédurières. Que valent les principes et les règlements administratifs devant la boulimie budgétaire de celui qui va le temps d’une campagne électorale se transformer en GAB ambulant ? Ce n’est pas un simple ministre du Budget qui va contrarier ses plans de corruption de la masse électorale. Au suivant !!!
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