Pour qui se prend Abdoul Mbaye ? ( par El Malick SECK)


Pour qui se prend Abdoul Mbaye ? ( par El Malick SECK)
Le masque est tombé, mais en réalité il ne cachait plus rien il y a bien longtemps, depuis le premier jour où il a été tiré d’une ennuyeuse retraite pour faire de lui, à la surprise générale, Premier ministre du Sénégal. Le veinard s’est donc découvert de nouveaux talents de messie et de sauveur d’un pays « à la dérive ». Il insulte les politiciens à plus de 60 ans passés et pourtant il oublie que ce sont ces hommes et femmes qui ont fait de lui, de son frère et de leur père tout ce qu’ils sont devenus. Quand Abdoul Mbaye est rentré au Sénégal, c’est un décret pris par un politicien, le président Abdou Diouf en l’occurence qui a fait de lui directeur général d’une jeune banque d’Etat, la BHS et pourtant il n’était ni le plus talentueux, ni le plus brillant de son époque ou de sa génération. 
Quand son jeune frère, Cheikh Tidiane s’est pointé au Sénégal, sans emploi, il a fallu encore un décret signé par les mêmes politiciens socialistes, aujourd’hui dans la coalition Benno, pour lui  trouver son premier emploi dans une société d’Etat. Tout comme lui d’ailleurs, quelques années auparavant… Kéba Mbaye s’est toujours distingué comme le bien malin juge qui plaçait ses enfants dans les postes stratégiques de ce Sénégal des années 80-90 où il fallait avoir le bras long et être pistonné pour devenir quelqu’un. Sans la politique et les politiciens, Mbaye et family ne seraient rien devenus dans ce pays. Pas plus que cadre de banque ou cadre des télécoms. Comme des milliers de sénégalais anonymes, mais dignes. 

Vous dites que les sénégalais ont été abusés par les politiques. Abus ! Oui, alors parlons-en. La plus grande agression contre les lois et la démocratie sénégalaise a été entérinée par ton père aujourd’hui au ciel. L’odieux changement de l’article 35 qui a changé la Constitution pour permettre à Abdou Diouf d’hériter du pouvoir sans passer par les urnes a eu comme principal complice, le bienveillant juge Kéba Mbaye. Du reste, en parlant de dévolution monarchique du pouvoir, la seule et unique fois que cela s’est passé dans ce pays, le tout puissant président de la Cour Suprême, Mr Mbaye Kéba, l’a entériné au mépris de notre loi fondamentale et des différends recours. Au mépris même de la paix sociale, car à l’époque si notre classe politique que tu dénigres tant aujourd’hui n’était pas responsable, le pays serait tombé dans un chaos indescriptible car l’époque, les années 80, s’y prêtait bien. Tout le discours qui a suivi cette forfaiture n’est qu’un simple prétexte pour se dédouaner. Les sénégalais avisés avaient compris la stratégie. 

Monsieur Mbaye nous ressasse le mot éthique à tout-va. Ethique ! Oui, alors parlons-en. De l’histoire du Sénégal, il est pratiquement le seul ex-directeur général de banque englué dans de multiples affaires d’escroquerie, de faux en écriture, de blanchiment. D’ailleurs, lors de sa première inculpation, il a fallu la grande diligence du régime libéral, un autre politicien en tête, Abdoulaye Wade pour lui éviter un mandat de dépôt. La bande à Wade voulait empêcher une sacrée humiliation à cet enfant de son « ami »Kéba Mbaye. Dans ses affaires avec la justice il a beau se cacher derrière une responsabilité morale et non personnelle, mais il demeure que malgré le non-lieu obtenu dans l’affaire Diakité, que sa crédibilité a été sérieusement entamée. 

Mais la grosse affaire pour laquelle, n’importe lequel d’entre nous serait déjà en prison, est celle qui l’oppose à son épouse, Aminata Diack. Cette dernière qui a été mariée à monsieur pendant près de 30 ans a été répudiée dans des circonstances que le Dakar mondain connait. Elle a eu la désagréable surprise de voir que son ex mari avait falsifié leur certificat de mariage où il s’était déclaré monogame sous le régime de la communauté des biens. Convoqué par la Dic, son passage devant les policiers a été lamentable et il a aligné des arguments tirés par les cheveux. Comment quelqu’un qui parle de vertu, de valeur et d’éthique peut commettre un tel trafic avec la complicité de quidams englués dans les rouages de la justice. Dans n’importe quel pays au monde, il serait envoyé au trou à la première découverte de cette falsification. On a envoyé des gens au bagne pour moins que ça. Falsificateur, voilà ce qu’est monsieur Mbaye, le nouveau monsieur éthique de la politique sénégalaise. 


Abdoul Mbaye n’a jamais participé à un combat dans ce pays. Bien au contraire. Mais c’est une tradition familiale de ne pas se mêler des choses trop compliquées pour lesquelles la Nation réclame ses fils. Le courageux et téméraire, Kéba Mbaye a lâchement abandonné le peuple sénégalais en pleine tempête électorale en 1993. Refusant d’assumer ses responsabilités, il est parti au moment où tout un pays comptait sur lui pour annoncer des résultats qui sans doute allaient changer le destin d’un pays et de notre Nation. Au lieu de cela, il a préféré fuir ses responsabilités. On connaît la suite!

Les hommes politiques sénégalais, quoi qu’on en dise, ont fait de ce pays, le plus paisible d’Afrique. Une Nation où tous les citoyens naissent libres et égaux. Macky Sall, n’est en rien comparable à Abdoul Mbaye. Les études faites par l’actuel président ont été basées sur le mérite et non sur les passe-droits. On peut l’aimer ou pas, mais Macky Sall ne doit rien à personne. Il s’est battu seul, dans un dénuement total, mais avec de vrais parents qui ont élevé leur enfant à la sueur de leur travail et non avec des complots, pistonnage, trafic d’influence, mensonges et manipulations. Le père de Macky Sall n’a jamais fui ses responsabilités. Rien ne lui a été donné. L’actuel président s’est battu dans sa jeunesse, comme jeune étudiant, aux côtés de Aj, puis du Pds. Contrairement à toi qui a préféré les lambris dorés du pouvoir et les délices dans une période où le Sénégal vivait une crise économique et sociale sans précédent. Macky Sall est devenu ministre après vingt ans de vie militante de la base au sommet. Il a fait tout un cursus dans l’administration et a gravi tous les échelons du pouvoir, avec tout ce que cela comporte d’incertitudes. Je le redis encore, on peut l’aimer ou pas, mais il a été avec ses frères du Pds, un vrai combattant de la libération du peuple sénégalais des mains de la classe dirigeante socialiste dont toi et ton frère ont largement profité. Il  a fait de toi, son premier ministre, contre l’avis de tous ses collaborateurs. Il t’a aidé et soutenu, et aujourd’hui tu parles de lui comme d’un vulgaire personnage. C’est un manque de respect notoire que nous n’accepterons pas. Un affront. Ce n’est ni élégant, ni loyal. Alors tu as dit que la politique donne des privilèges. Oui, bien sûr, mais toi et ton jeune frère en ont largement profité. Nous l’avons évoqué plus haut. Nous comprenons votre agitation depuis qu’avec fracas ton jeune frère a démissionné du poste de PCA de Senelec. Et toi également depuis ta défenestration du gouvernement tu ne cesses de t’agiter comme un bateau ivre. Alors, je dirais pour être simple que les privilèges t’ont fait perdre la tête.

Macky Sall est devenu président de la République, parce quoi qu’on en dise, c’est un enfant du pays. Un sénégalais normal, issu des tréfonds de cette Nation qui a été longtemps malmenée par une petite caste d’intellectuels qui ont longtemps utilisé le pouvoir comme moyen de promotion sociale. Macky Sall connaît le rythme du pays et c’est un enfant de la Nation qui n’a pas la double nationalité, qui n’a jamais renié ses origines sociales et qui s’est enrichi dans le respect des autres. Macky Sall est un digne sénégalais qui n’a jamais discuté des intérêts de la Nation, contrairement à ceux qui dans une compagnie de téléphonie adoubent les blancs pour des avantages indus. Nous savons tout!  Vous êtes libre de faire de la politique, mais ne nous insultez pas. Vous n’avez pas la carapace aussi solide que nous. Défendez vos idées et votre programme, mais ne nous méprisez pas, ne nous manquez pas de respect. Nous vous attendons de pied ferme et nous vous montrerons qui vous êtes réellement au cas où vous ne le sauriez pas.

Par El Malick SECK, Journaliste et homme politique à Thiès
Mardi 17 Mai 2016
Dakar actu



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