
DAKARACTU.COM Pape Samba Mboup est une figure très emblématique de la galaxie wadienne. Voilà un homme qui a fait ses débuts sous Wade en 2000 avec le sobriquet de Bruno Mboup, tellement il était persuadé qu’il devait de fait remplacer Bruno Diatta comme chef du protocole et qu’on ne voyait que lui aux premières loges. Il a dû se faire une raison et a compris à son corps défendant qu’on ne passe pas de l’homme à tout faire à l’homme confident qui est dans les grâces du chef. Mais Pape Samba est d’une fidélité à Wade à toute épreuve, depuis les années de braise qu’ils traversèrent en allant ensemble à Rebeuss, et en partageant bien des secrets plus ou moins liants. Entre Wade et Pape Samba, il y a indubitablement le partage de sensations et de frissons qui lie ces deux hommes. Si Pape Samba Mboup a encore déposé sa démission ce 27 octobre avant de la ravaler, c’est qu’il est vraiment à bout. Qu’il ait fallu pas moins que Souleymane Ndéné Ndiaye, Madické Niang, Samuel Sarr, et Awa Diop pour le faire revenir à la maison du pater, c’est que vraiment le gars était à bout. Parce qu’il est vrai que se faire insulter par le dernier Bara Gaye venu dans les langes de Karim, un qui n’était pas là quand ça chauffait pour « les hommes du président », telle qu’on appelle sa garde très rapprochée, et que le président ne le reçoive même pas pour l’entendre, alors qu’il était revenu de Paris exprès pour lui demander de dire au mouflet Bara Gaye d’arrêter ses enfantillages, c’était trop pour lui. Il s’est senti isolé, frustré par l’attitude du président. Il lui arrivait parfois, lorsque les couloirs du palais étaient trop durs à fréquenter, pollués qu’ils étaient par la présence des obséquieux et autres lèches-bottes dont assurément il ne fait pas partie, d’aller se reposer quelques jours sans donner signe de vie, jusqu’à ce que le Vieux s’interroge et demande qu’on allât le chercher. Parce que Pape Samba peut ne pas être considéré par Wade qui préfère des hommes plus policés, néanmoins il ne peut pas se passer de lui. C’est son Jumbo à lui. Il aime ses foucades franches, il aime son discours franc en toutes circonstances, lui qui est entouré de béni-oui-oui professionnels, parce qu’il n’hésitera jamais à lui dire sa vérité. Il ne craint pas Wade. Il lui est juste fidèle. Cette démission a failli être la bonne. Il en a posé plusieurs. On se souvient de celle qui avait suivi les révélations de Pape Samba Kane dans le journal Taxi, lui prêtant un passé trouble de violeur pédophile radié de l’enseignement, avant d’être disculpé par sa supposée victime qui depuis s’était remariée et aspirait à plus de sérénité et de tranquillité conjugale. Depuis cet homme s’était fait remarquer juste par cette histoire de morsure canine un soir de l’agression de Talla Sylla qui lui vaut le surnom de Rex. Mais pape Samba Mboup a su passer de personnage trouble et opaque à celui de personne plutôt sympathique, tant il est vrai qu’on préfèrera toujours ce vieux bourru et franc du collier, même s’il n’est pas raffiné, à tous ces thuriféraires empesés qui constituent la Cour de Wade et qui en polluent le magistère. Il nous est devenu sympathique notre ami Rex. On le sait peu fréquentable mais il nous manque. Vraiment un mâle nécessaire.
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