Partenariat pour le Gouvernement Ouvert (PGO) : Ces 12 engagements de l’État du Sénégal qui peinent toujours à être matérialisés…

Le PGO est une initiative multilatérale qui tend à promouvoir au niveau international, la transparence de l'action publique et de la gouvernance ouverte, à combattre la corruption, exploiter les nouvelles technologies et le numérique pour renforcer la gouvernance publique et promouvoir l'innovation et le progrès. C'est une plateforme pour les gouvernements et les membres de la société civile qui permet de valoriser les gouvernements qui mènent des réformes et des innovations qui poussent leurs pays plus loin dans la mise en œuvre des valeurs promues par le PGO et cristallisées par la Déclaration des gouvernements ouverts de 2011.
Le Sénégal a signifié son intention d'adhérer au programme PGO, lors du 4ème Sommet Mondial pour un Gouvernement ouvert à Paris tenu du 7 au 9 Décembre 2016.


Les engagements contenus dans le plan d’action

La déclaration d'intention du Sénégal avait été remise par le Ministre des affaires étrangères d’alors Mankeur Ndiaye. Quelques années après son adhésion, les chosent peinent toujours à bouger concrètement par rapport à l’application stricte des douze engagements contenus dans les documents. Il s’agit de douze engagements contenus dans trois grands axes majeurs. L’axe1 porte sur l’amélioration de la transparence dans la gestion publique et de l’accès à l’information avec quatre engagements à savoir : adopter la loi sur l’accès à l’information et ses textes subséquents. Renforcer les mécanismes de transparence budgétaire. Renforcer les attributions de l’office de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC). Et adhérer à l’initiative pour la Transparence dans le secteur de la pêche (FITI).
 
L’axe 2 porte sur l’amélioration de l’accès au service public et de la qualité des services rendus aux usagers avec quatre engagements notamment : améliorer l’accueil des usagers du service public. Dématérialiser dix des procédures administratives. Renforcer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base. Et renforcer les dispositifs d'accès à la justice de proximitéLe troisième et dernier axe porte sur le renforcement de la participation et de l’engagement citoyens qui renferme aussi en son sein quatre engagements à savoir : promouvoir l’approche du budget participatif au niveau local. Renforcer la participation des femmes et des jeunes dans les instances de prise de décisionRenforcer la participation des populations dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi de la politique environnementale. Et renforcer la participation citoyenne dans la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des politiques publiques. Des engagements qui attendent toujours d’être matérialisés. 

« Il faudrait que le plan rédigé soit adopté en conseil des ministres »

Même s’il se réjouit des engagements contenus dans le document, le membre du Forum Civil, membre du comité national du PGO, Latyr Fall, regrette la lenteur notée dans l’adoption du document en conseil des ministres. « Il y a un comité paritaire national qui a travaillé sur douze engagements et nous pensons que ce sont des engagements très ambitieux par exemple, « Adopter la loi sur l’accès à l’information et ses textes subséquents, Renforcer les mécanismes de transparence budgétaire, Renforcer les attributions de l’office de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), Adhérer à l’initiative pour la Transparence dans le secteur de la pêche (FITI) » , si nous arrivons à mettre en place ces engagements-là, c’est déjà une grande avancée pour le Sénégal. Parce que nous n’avons que deux ans pour matérialiser le programme. Et nous avons déjà accusé du retard. 

Le problème c’est qu’il faudrait que le plan rédigé soit adopté en conseil des ministres par le président de la République. Une fois que le plan est adopté par le président, ça devient une directive présidentielle. Il a été déjà bouclé, mais peine toujours à être adopté et pourtant, il est déjà partagé au niveau international. Nous travaillons déjà sur la phase opérationnelle. Il ne reste que la validation politique du document. Normalement en 2023, le plan devrait être évalué par des auditeurs indépendants pour voir l’état d’avancement de ces douze engagements. Donc il faudrait que ce plan soit adopté par les autorités pour que nous puissions nous mettre rapidement à la tâche », a souligné Mame Latyr Fall,  représentant du Forum Civil dans le comité national du PGO. 

« Le portage politique revient au ministère de la justice »

« Depuis que le Sénégal a adhéré en 2018, il y a un certain nombre de critères à satisfaire encore dont la mise en place du comité et l’élaboration du plan d’action que le Sénégal doit porter. Le plan d’action a été déjà réalisé. Il compte en son sein douze engagements. Mais le plan d’action est en train de suivre un certain nombre de processus. On attend encore sa validation. Nous avons fini l’étape de l’élaboration et de la validation technique. Mais nous attendons toujours la validation politique… 
Ce que nous attendons, c’est que l’État puisse porter les engagements. Que l’État du Sénégal puisse respecter tous les engagements qui sont consignés dans le plan d’action. Et maintenant, il faudrait les mettre devant leurs responsabilités, nous allons ensuite continuer à jouer le rôle de sentinelle pour faire en sorte que les engagements puissent être respectés par l’État du Sénégal. Dans ce processus nous avons le ministère de la justice à travers la direction de la bonne gouvernance qui joue le rôle de point focal. Le portage politique revient au ministère de la justice. Il revient au ministre de la justice de faire passer ce document en conseil des ministres. Et nous attendons sous peu, la validation du document », a renseigné Mamadou Barry, directeur exécutif de l’ONG Action Solidarité Nationale, membre du comité exécutif PGO Sénégal…
 
Samedi 13 Août 2022




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