DAKARACTU.COM - Le Parti démocratique sénégalais (PDS) va mourir avec l’entreprise politique de celui qui l’a créé en 1974. Cette formation ne survivra pas à Abdoulaye Wade qui l’incarne jusqu’à la caricature. Seule « constante » du parti, entouré de « variables » dont il use et abuse, les jette s’il n’en a plus besoin, Wade a réussi à couper toutes les têtes qui dépassent pour imposer une autorité exempte de contestation. Mais aussi à diviser son camp en factions antagoniques qui n’ont que lui comme trait d’union.
Au crépuscule de sa vie politique, alors que la force et le pouvoir le quittent, Abdoulaye Wade commence à lâcher peu à peu le gouvernail du PDS qu’il tenait d’une main de fer. Signe des temps, la simple nomination au poste de ministre de l’Action sociale et de la Solidarité de sa rivale politique Aminata Lô a poussé Daour Niang Ndiaye, député et président de commission à l’Assemblée nationale, à critiquer ouvertement la décision du « frère secrétaire général » et à suspendre son activité au sein du parti.
Pire, l’héritage a commencé à être liquidé alors que le pater familias n’a pas encore rendu l’âme. Le 24 août, à l’occasion de l’assemblée générale de « Rewmi », Omar Sarr a déclaré que des ministres et députés du PDS vont le quitter avec armes et bagages pour soutenir la candidature d’Idrissa Seck, un dissident renvoyé du parti pour délit de contestation de la recevabilité d’une candidature à un troisième mandat d’Abdoulaye Wade !
Omar Sarr annonce un « toxxu » (« déménagement », en wolof) de la maison du père vers le nouvel antre du fils d’emprunt. Ce mouvement, qui n’a rien de spontané, est le fruit de tractations menées en coulisses depuis au moins sept mois. Dakaractu est en mesure de révéler que quatorze députés, trois sénateurs et diverses personnalités du premier cercle du pouvoir sont concernés. Un ancien ministre, un ministre d’Etat, deux personnalités détenant des responsabilités dans l’appareil du PDS ont donné leur parole pour rejoindre « Rewmi ». D’autres (un membre du cabinet présidentiel, un ministre d’Etat et deux ministres) sont dans des discussions avancées qui les rapprochent chaque jour davantage de la porte de sortie du parti de Wade.
Idrissa Seck, qui se considère comme étant l’un des deux actionnaires majoritaires du PDS, manœuvre pour prendre sa part en perspective de l’échéance électorale de février 2012. Il n’est pas le seul.
Un membre éminent du cabinet présidentiel, un ministre d’Etat doté d’une solide base politique et un ministre sont aujourd’hui prêts à rejoindre Macky Sall avec qui ils ont tout calé. Pour mettre les formes dans leur départ du PDS, ils attendent un alibi qui peut être un des remous en vue au sein du parti. Ou l’entêtement de Wade à maintenir sa candidature en dépit des contraintes liées à son âge et des arguments juridiques qui s’y opposent.
Abdoulaye Wade est-il au courant de tout ce qui se trame et qui menace de faire imploser sa famille politique ? De source proche de son entourage, le chef de l’Etat est informé de toutes les manœuvres depuis plusieurs semaines mais laisse faire pour pouvoir « prendre » tous ceux qui y sont impliqués.
Sa riposte sera à la mesure de ce qu’il prend au mieux pour une trahison au pire pour un affront. La vendetta judiciaire étant le jeu favori présidentiel, ceux qui ont géré le moindre centime public en auront pour leurs frais s’ils sortent du bois. Vont-ils le faire tout de suite ou à un moment où il ne restera point de marge judiciaire à Wade compte tenu de la proximité de l’échéance électorale de février 2012 ?
Une seule certitude : il y a loin de la coupe aux lèvres, et nombre d’exodes annoncés par le passé ont produit des résultats décevants. Au plus fort de sa brouille avec Abdoulaye Wade, en 2004, Idrissa Seck, qui avait reçu des assurances de 37 députés, n’a pu compter que sur la fronde de 12 députés. Il est vrai que le contexte est différent. Et que l’âge avancé du capitaine ainsi que les obstacles juridiques au renouvellement de sa licence de navigation incitent davantage les passagers à débarquer pour échapper au naufrage.
Ceux qui restent à bord vont être soumis à de forts remous. Les fortes têtes qui se détestent comme Souleymane Ndéné Ndiaye et Mamadou Seck vont s’entre-déchirer. Les historiques vont se séparer des transhumants et autres opportunistes emmenés par la Génération du concret. Grandeur et décadence... Après la période du pouvoir triomphant, l’heure de l’éclatement a sonné au PDS.
Au crépuscule de sa vie politique, alors que la force et le pouvoir le quittent, Abdoulaye Wade commence à lâcher peu à peu le gouvernail du PDS qu’il tenait d’une main de fer. Signe des temps, la simple nomination au poste de ministre de l’Action sociale et de la Solidarité de sa rivale politique Aminata Lô a poussé Daour Niang Ndiaye, député et président de commission à l’Assemblée nationale, à critiquer ouvertement la décision du « frère secrétaire général » et à suspendre son activité au sein du parti.
Pire, l’héritage a commencé à être liquidé alors que le pater familias n’a pas encore rendu l’âme. Le 24 août, à l’occasion de l’assemblée générale de « Rewmi », Omar Sarr a déclaré que des ministres et députés du PDS vont le quitter avec armes et bagages pour soutenir la candidature d’Idrissa Seck, un dissident renvoyé du parti pour délit de contestation de la recevabilité d’une candidature à un troisième mandat d’Abdoulaye Wade !
Omar Sarr annonce un « toxxu » (« déménagement », en wolof) de la maison du père vers le nouvel antre du fils d’emprunt. Ce mouvement, qui n’a rien de spontané, est le fruit de tractations menées en coulisses depuis au moins sept mois. Dakaractu est en mesure de révéler que quatorze députés, trois sénateurs et diverses personnalités du premier cercle du pouvoir sont concernés. Un ancien ministre, un ministre d’Etat, deux personnalités détenant des responsabilités dans l’appareil du PDS ont donné leur parole pour rejoindre « Rewmi ». D’autres (un membre du cabinet présidentiel, un ministre d’Etat et deux ministres) sont dans des discussions avancées qui les rapprochent chaque jour davantage de la porte de sortie du parti de Wade.
Idrissa Seck, qui se considère comme étant l’un des deux actionnaires majoritaires du PDS, manœuvre pour prendre sa part en perspective de l’échéance électorale de février 2012. Il n’est pas le seul.
Un membre éminent du cabinet présidentiel, un ministre d’Etat doté d’une solide base politique et un ministre sont aujourd’hui prêts à rejoindre Macky Sall avec qui ils ont tout calé. Pour mettre les formes dans leur départ du PDS, ils attendent un alibi qui peut être un des remous en vue au sein du parti. Ou l’entêtement de Wade à maintenir sa candidature en dépit des contraintes liées à son âge et des arguments juridiques qui s’y opposent.
Abdoulaye Wade est-il au courant de tout ce qui se trame et qui menace de faire imploser sa famille politique ? De source proche de son entourage, le chef de l’Etat est informé de toutes les manœuvres depuis plusieurs semaines mais laisse faire pour pouvoir « prendre » tous ceux qui y sont impliqués.
Sa riposte sera à la mesure de ce qu’il prend au mieux pour une trahison au pire pour un affront. La vendetta judiciaire étant le jeu favori présidentiel, ceux qui ont géré le moindre centime public en auront pour leurs frais s’ils sortent du bois. Vont-ils le faire tout de suite ou à un moment où il ne restera point de marge judiciaire à Wade compte tenu de la proximité de l’échéance électorale de février 2012 ?
Une seule certitude : il y a loin de la coupe aux lèvres, et nombre d’exodes annoncés par le passé ont produit des résultats décevants. Au plus fort de sa brouille avec Abdoulaye Wade, en 2004, Idrissa Seck, qui avait reçu des assurances de 37 députés, n’a pu compter que sur la fronde de 12 députés. Il est vrai que le contexte est différent. Et que l’âge avancé du capitaine ainsi que les obstacles juridiques au renouvellement de sa licence de navigation incitent davantage les passagers à débarquer pour échapper au naufrage.
Ceux qui restent à bord vont être soumis à de forts remous. Les fortes têtes qui se détestent comme Souleymane Ndéné Ndiaye et Mamadou Seck vont s’entre-déchirer. Les historiques vont se séparer des transhumants et autres opportunistes emmenés par la Génération du concret. Grandeur et décadence... Après la période du pouvoir triomphant, l’heure de l’éclatement a sonné au PDS.
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