Nouvelle date des locales : La société civile se félicite. L’opposition et les non-alignés se rejettent la balle.

Le Chef de l’Etat Macky Sall, par décret n° 2021 – 562 du 10 mai 2021, a fixé la date du prochain scrutin pour le renouvellement général du mandat des conseillers départementaux et municipaux au dimanche 23 janvier 2022. Une décision bien appréciée par le coordinateur de l'ONG 3D, Moundiaye Cissé. Mais du côté de l’opposition et du pôle des non-alignés, cette décision du chef de l’État n’est pas le fruit d’un consensus trouvé entre les différents acteurs du dialogue politique.


Même si la société civile se félicite de cette décision du chef de l’État de fixer la date des élections locales au 23 Janvier 2022, l’heure semble être au regret pour l’opposition et le pôle des non-alignés. Si certains pensent qu’il est impératif pour l’opposition de participer à ses joutes électorales pour ne pas laisser la roue libre à la majorité présidentielle, d’autres trouvent évident l’arbitrage du chef de l’État pour le choix de la date des prochaines élections locales.

 

Saliou Sarr : « Ne pas aller à ses élections c’est laisser la porte ouverte au pouvoir ».

 

Pour Saliou Sarr, plénipotentiaire de l’opposition au dialogue politique, boycotter les élections locales n’est pas la meilleure démarche à suivre pour l’opposition. « Il faut absolument aller à ses élections. Ne pas aller à ce scrutin c’est laisser la porte ouverte au pouvoir. C’est vrai, je ne connais pas encore la position des leaders du FRN, mais je présage qu’ils ne vont pas boycotter les élections », a souligné le politique.

 

Par ailleurs, Saliou Sarr appelle ses camarades de l’opposition à se battre sur le terrain, car la loi confère au président de la République les prérogatives de fixer la date des élections. «Il (le chef de l’État), était ouvert au dialogue pour discuter avec l’opposition. Maintenant, s’il prend unilatéralement une décision, on prend acte tout en se préparant pour gagner le maximum de collectivités locales. Il faut un travail de terrain qui crée des rapports de force en faveur de l’opposition », propose le plénipotentiaire de l’opposition.

 

Pour le Front de résistance nationale, l’heure est à la concertation pour voir quelle posture prendre face à la décision du président Macky Sall. « Le front ne s’est pas encore réuni pour statuer sur la question. Mais nous comptons nous réunir très prochainement pour nous prononcer sur cette décision », a confié un des responsables du front, le député Mamadou Diop Decroix.

 

Déthié Faye : « Quand il y a un désaccord, il est évident que l’arbitrage soit fait en notre défaveur »

 

De l’avis du coordinateur du pôle des non- alignés Déthié Faye, la classe politique doit s’en prendre à elle-même. L’acteur politique qui regrette le manque de consensus sur le choix de la date des élections, trouve évident que l’arbitrage du président de la République soit fait dans ce cas de figure.

 

« Il faut simplement regretter que la classe politique n’ait pas pu aboutir à un consensus autour d’une date pour la proposer au président de la République. Ce dernier s’était engagé à mettre en œuvre tous nos consensus. À défaut, le chef de l’État était dans l’obligation de faire un arbitrage. Nous avions souhaité que les élections se tiennent en 2021, mais quand il y a un désaccord, il est évident que l’arbitrage soit fait en notre défaveur. Et si tel est le cas, la classe politique doit s’en vouloir à elle-même.  Parce que l’opportunité nous était donnée d’aller dans le sens de trouver un consensus », regrette Déthié Fall, le coordinateur du pôle des non-alignés.

 

Moundiaye Cissé, ONG 3D : « Le décret du président de la République est conforme à la loi »

 

Si l’opposition et le pôle des non-alignés déplorent le manque de consensus sur la tenue des élections, la société civile, l’ONG 3D notamment, se félicite de la décision prise par le président de la République en fixant la date des prochaines élections locales. Pour Moundiaye Cissé, le coordinateur de l’ONG 3D, le décret du chef de l’État est conforme à la loi.

 

« Le décret du président de la République est conforme à la loi. Maintenant, les acteurs peuvent commencer à se préparer. Il appartient au président de la République de convoquer le corps électoral, de fixer la date des élections. Cela relève du domaine règlementaire et un décret a été pris. Nous estimons que c’est bien », s’est félicité Moundiaye Cissé.

 

Cependant, le membre de la société civile estime que l’organisation des élections locales en janvier 2022 ne saurait être un prétexte pour reporter les législatives prévues à la même date. « Rien ne justifie que les législatives soient reportées. C’est au gouvernement de tout mettre en œuvre pour organiser ces deux types d’élections. C’est la raison pour laquelle nous voulions que les élections locales se tiennent en décembre », souligne Moundiaye Cissé...

Mercredi 12 Mai 2021




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