Un règlement de comptes violent a secoué le village de Fanghote, à Niaguis, mettant fin à l’impunité d’un être mythique local, « Essamay », et de ses 17 protecteurs, connus sous le nom de « selbés ». Selon L’Observateur, cette affaire a été portée devant le parquet après des violences particulièrement graves infligées à Ablaye Badji, un jeune saisonnier du village.
Une attaque nocturne d’une rare brutalité
La nuit du 5 au 6 novembre 2025, Ablaye Badji prenait tranquillement du thé devant son logement, lorsqu’il a été repéré par Essamay. Le mythe local, initié par les jeunes du village, l’a assailli à coups de bâton, le laissant inerte. Mais la violence ne s’est pas arrêtée là : Essamay est revenu pour le frapper une seconde fois.
Dans sa tentative de se défendre, Ablaye Badji a saisi un banc et a riposté. Ce geste provoquera la colère d’Essamay qui, avec ses 17 compagnons, s’est introduit dans son domicile, l’a enlevé de force, et séquestré dans la brousse pendant plusieurs heures. Le jeune homme y a été torturé et frappé avec des armes blanches et divers objets contondants, avant d’être finalement abandonné dans un état critique.
Une intervention médicale et judiciaire
Ablaye Badji, pris en charge par ses parents venus du village voisin de Agnack-Petit, a été conduit au poste de santé de Niaguis, puis à l’Hôpital Silence de Ziguinchor, où il a obtenu un certificat médical de dix jours d’ITT.
Alertée, la gendarmerie de Niaguis a ouvert une enquête qui a conduit à l’interpellation des 18 auteurs des violences, tous ayant reconnu les faits qui leur étaient reprochés.
Déférés pour association de malfaiteurs et violences graves
Selon L’Observateur, Essamay et ses 17 « selbés » ont été déférés au parquet après leur face-à-face avec le procureur de la République. Ils devront répondre des chefs d’association de malfaiteurs, participation à un attroupement non déclaré, enlèvement, séquestration et coups et blessures volontaires.