Mouvement national des enseignants de l'Apr : L'heure de la recomposition?


Le Réseau des enseignants de l’Alliance pour la République, créé en 2009, a pour vocation première de réfléchir sur des stratégies de promotion qualitative de l’enseignement au Sénégal. Mais le réseau, devenu  "mouvement national des enseignants républicains", a dorénavant des préoccupations politiques visant à élargir les bases du parti au niveau des différentes régions du Sénégal. Un objectif que l'ancien coordinateur du mouvement, Youssou Touré, avait pris l'engagement de mener à bien avec son adjoint de l'époque, Amath Suzanne Camara. 

Plusieurs événements vont survenir par la suite au niveau de la coordination jusqu'à la nomination de  Maïmouna Cissokho Khouma à la tête du mouvement. 

Il faut noter que la nomination de Mme Maïmouna Cissokho Khouma en Octobre dernier, à la tête du mouvement national des enseignants républicains, a été plutôt perçue comme un signe d'espoir au sein dudit mouvement qui était resté pendant longtemps en veille, sans remobilisation, ni activités politiques, encore moins d'initiatives liées à la consolidation et la sauvegarde des intérêts des enseignants. 

Toutefois, le coordinateur du Syndicat des enseignants du préscolaire et de l'élémentaire (SEPE), Ahmed Suzanne Camara est bien dans une dynamique de contestation. Se considérant comme membre fondateur de l'Alliance pour la République, ayant été parmi les premiers au sein de cette structure regroupant les enseignants de l'Apr, l'ancien coordinateur adjoint a du mal à avaler la pilule du chef de l’État, qui a nommé Maïmouna Cissokho à la tête du mouvement national.  Amath Suzanne Camara, dans une récente sortie a revendiqué "sa légitimité à la tête du mouvement."   
Une position différente de celle de Youssou Touré qui, nous souffle t-on, peut s'expliquer par son état de santé précaire. "Youssou Touré ne parle pas de politique présentement. Certes, il soutient le président de la république dans toutes ses actions et ses décisions", informe Adama Fall, le coordinateur du mouvement CERMA. 

Le mouvement national des enseignants républicains doit être piloté vers des perspectives prometteuses, selon certaines voix qui se sont levées pour exprimer leurs inquiétudes quant à la démarche solitaire de la nouvelle nommée. Même si la plupart des enseignants républicains sont présents dans les différentes communes pour soutenir leurs candidats en perspective des prochaines élections locales, il n'en demeure pas moins qu'ils sont appelés à faire bloc et à se mobiliser autour des idéaux du mouvement. Pour Nguénar Sène, membre du mouvement et représentante à Pikine, "l'heure est à la remobilisation pour les élections. Il n'est pas nécessaire selon elle, de se crêper les chignons, mais juste de se focaliser sur les enjeux actuels". 

D'autres considèrent cependant qu'il faudrait un souffle nouveau dans les rangs du mouvement. C'est l'avis de Mactar Thioune, coordinateur du comité d'initiative du mouvement national des enseignants républicains de Keur Massar. "Il est vrai que le réseau a été dirigé pendant longtemps par le collègue Youssou Touré. Mais, le président de l'Alliance pour la République, au regard de tout ce qui s'est passé dans le réseau, a jugé utile de porter Maïmouna Cissokho à la tête du mouvement. Une chose d'ailleurs que nous saluons. Mais ce qui doit être la priorité, c'est de réunir évidemment toute la famille enseignante autour des idéaux de la structure. L'union fait la force. Il faudrait un maillage national pour inviter ceux qui s'étaient abstenus, à venir rejoindre le mouvement et travailler avec Maïmouna Cissokho, qui a été choisie  par le chef de l'Apr, en toute confiance..."
Vendredi 7 Janvier 2022




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