Pour des raisons évidentes d’obligation de réserve, je n’ai pas voulu m’épancher sur les causes de ma décision de démissionner de mon poste de directeur de cabinet adjoint de monsieur le président de la république. Je me suis borne, dans un communique laconique, a indiquer que je souhaitais optimiser l’usage de mon temps et valoriser mes compétences dans les domaines que je connais le mieux. J’ai ensuite précise que, tout en gardant mon amitié pour Macky Sall, ce que je suis prêt a remettre en cause s’il ne le souhaite pas, je me repositionne, comme par le passe, dans la société civile et n’entends soutenir ni le pouvoir ni l’opposition. Et qu’enfin je verrai dans l’avenir comment agir.
Ces propos, fort diplomatiques du reste, m’ont valu, à ma grande surprise, une réaction musclée de m. Macky sall et un communique circonstancie de la présidence.
Ce communiqué, dans son introduction, a relevé que son objectif consistait à corriger des commentaires ayant pour effet de tronquer les faits et les raisons réelles de ma démission. Plus loin, ledit communique indique que c’est parce que le président de la république m’aurait retire sa confiance pour conduire le projet Sénégal émergent que j’avais démissionne. Je le confirme, tout comme je confirme les autres faits chronologiques relates ; ma demande de congé sabbatique suivie d’une démission en bonne et due forme le 31 octobre 2013.
En revanche, le communique, en ciblant les causes immédiates de ma démission a oublie de mentionner les causes sous-jacentes et les causes profondes de la décision que j’ai été contraint de prendre pour les motifs que j’indiquerai ci-dessous.
Les citoyens ont le devoir de savoir, étant donne que je sollicite régulièrement leurs suffrages, notamment au niveau local, en attendant de le faire peut être demain au niveau national, avec l’aide de dieu. Mon honneur étant en jeu, l’obligation de réserve ne peut plus prévaloir en pareil cas, en demeurant conforme aux exigences républicaines. J’exerce en quelque sorte, avec discernement et mesure, un droit de réponse auprès des mêmes cibles visses par le communique de la présidence. Étant donné que je suis acteur du champ politique, en plus d’avoir été un haut fonctionnaire.
La cause immédiate de ma démission, je l’ai dit, c’est la décision de m. Macky sall de me retirer la présidence du comité de projet Sénégal émergent.
La cause sous-jacente, c’est le choix présidentiel d’accepter qu’un groupe de sénégalais établis a l’extérieur, et regroupes dans une structure dénommée « disso » dont l’’ancien ministre de l’économie et des finances, m. Amadou Kane, était membre, avant mars 2012, joue un rôle prépondérant dans le projet Sénégal émergent, au détriment des hauts cadres de l’état.
La cause profonde, c’est le style de management présidentiel, qui n’est pas très motivant pour un intellectuel, et la lenteur dans la mise en œuvre des reformes promises aux sénégalais.
Je m’attarderai dans ce qui suit sur les causes sous-jacentes de ma démission.
Le décret n°2013-313 du 6 mars 2013, portant création et fonctionnement des organes de pilotage pour l’élaboration d’un plan stratégique pour le Sénégal, est le seul document officiel qui organise le processus de pilotage de ce dossier (voir copie jointe).
Dans son article 4, le décret précise les missions du comité de projet comme suit:
1- évaluer l’état d’avancement des travaux
2- planifier les rencontres avec toutes les parties prenantes
3- superviser le processus d’élaboration du plan stratégique.
Le comité est préside par le directeur de cabinet du président de la république ou son représentant. M. Mor ngom, ministre, directeur de cabinet de l’époque, a propose au chef de l’état que je pilote le comité de projet. Ce qui a été accepte.
le même article 4 du décret, susmentionné, indique que le comité de projet peut s’attacher les services de consultants et de personnels de haut niveau. Ensemble, ces derniers constituent l’équipe projet. Nulle part il n’est fait mention du groupe disso dans le fonctionnement du comité de projet et l’implication de ses membres bases à l’étranger, au niveau opérationnel, ne peut donc être comprise que dans le cadre de l’équipe de projet supervisée par le comité de projet que je présidais.
En d’autres termes, disso en tant que tel ne peut nullement, selon les textes du décret, donner des orientations au comité de projet ou décider des validations à faire et de leurs procédures, comme il a toujours voulu le faire. Cela relevé uniquement des organes de pilotage que sont le comité d’orientation stratégique (préside par le chef de l’état), le comité exécutif (préside par le ministre de l’économie et des finances) et le comité de projet (préside par moi-même). Ce dernier organe étant le plus proche du dossier gère par le cabinet recrute.
Par ailleurs, l’article 4 alinéa 2 indique que le comité de projet, en plus des membres nommément désignes dans le texte, comprend toute autre personne physique ou morale dont la participation est jugée utile. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’invitation que j’ai eu à faire a certaines structures de l’état pour qu’elles participent a nos réunions.
En vérité, le positionnement de disso pose problème dans ce projet Sénégal émergent pour les raisons suivantes:
1. C’est impossible de vouloir piloter un dossier aussi lourd et complexe de l’extérieur du pays, tout en continuant à exercer d’autres activités.
2. L’état a déjà mis en place un comité de projet et désigne des responsables (ayant capitalise une longue expérience pratique des problématiques traitées dans ce dossier) avec une mission claire de supervision du processus d’élaboration du plan stratégique. Mais les membres de disso continuent de vouloir jouer le même rôle de pilotage qu’ils avaient lors des phases préparatoires, sans tenir compte des textes juridiques pris par la suite, rendant ainsi floue et inutilement lourde la gouvernance du projet, y compris aux yeux du cabinet international recrute qui s’est longtemps interroge sur ses réels interlocuteurs directs (disso ou le comité de projet) et qui a pu ainsi perdre en concentration sur l’essentiel et en motivation.
3. L’analyse des rapports sectoriels prépares par le consultant demande une parfaite connaissance des problèmes économiques et sociaux du Sénégal. Ce dont les experts de l’état disposent plus que quelconque membre de disso
4. La réussite d’un processus de changement comme celui que veut impulser le plan stratégique (surtout dans la phase de mise en œuvre) requiert sa forte appropriation par les structures et les experts de l’état. L’expérience vécue montre que les plus beaux plans conçus de l’extérieur ne peuvent prospérer si cette exigence d’appropriation n’est pas assurée au préalable. Les experts en planification stratégique disent bien: « implémentation is key » et que le plan stratégique ne vaudra donc que par son degré de mise en œuvre réelle dans le futur. Ce dont les autorités ne semblent pas se soucier.
5. L’état possède ses principes généraux et ses règles de fonctionnement, qui ne permettent pas de confier a des prives le pilotage direct de la vision nationale. Cela veut dire que les autorités devraient, en toutes circonstances penser l’état avant l’amitié (certains diraient « la patrie avant le parti ») et demander aux membres de disso de prendre plus de recul dans la gestion opérationnelle de ce dossier qui ne peut être faite que sur place au Sénégal, et par les experts de l’état compétents en la matière.
En passant, je dois préciser que cinq hauts fonctionnaires, mis ensemble, pendant trois mois, auraient pu rendre un rapport de qualité, au moins similaire a celui livre par le cabinet international, pour un cout presque nul, et d’économiser les quelques 2,5 milliards de FCFA, ou plus, gaspilles dans le projet. Ces 2,5 milliards de FCFA auraient pu permettre à 100.000 femmes d’accoucher, en toute sécurité et de manière gratuite, dans les postes de santé ruraux ou péri-urbains. Ils auraient pu permettre de construire 25 forages ruraux, d’électrifier 100 villages, de bâtir 500 classes ou 2500 kilomètres de pistes rurales.
En définitive, la décision prise, en début octobre, par le chef de l’état, de me retirer du projet Sénégal émergent, n’a été, en verite, que la goutte qui a fait déborder la vase d’une longue série de désaccords, très souvent implicites, sur des choix stratégiques ou tactiques.
Et, en tant que chercheur sur les processus d’émergence des nations, l’analyse m’a montre que la voie suivie actuellement par le régime en place nous mènera difficilement au but désire. Le temps étant précieux, j’ai préfère retourner dans mes anciennes activités, en espérant que les nécessaires ajustements de stratégies et de comportements seront apportes dans les prochains mois. C’est ce que je souhaite, de tout cœur, pour le Sénégal.
Signé
Moubarack lo
Ancien directeur de cabinet adjoint du président macky sall
Président du mouvement and suxli Sénégal
Mouvement pour un Sénégal émergent (mousem)
Xalimasn.com
Ces propos, fort diplomatiques du reste, m’ont valu, à ma grande surprise, une réaction musclée de m. Macky sall et un communique circonstancie de la présidence.
Ce communiqué, dans son introduction, a relevé que son objectif consistait à corriger des commentaires ayant pour effet de tronquer les faits et les raisons réelles de ma démission. Plus loin, ledit communique indique que c’est parce que le président de la république m’aurait retire sa confiance pour conduire le projet Sénégal émergent que j’avais démissionne. Je le confirme, tout comme je confirme les autres faits chronologiques relates ; ma demande de congé sabbatique suivie d’une démission en bonne et due forme le 31 octobre 2013.
En revanche, le communique, en ciblant les causes immédiates de ma démission a oublie de mentionner les causes sous-jacentes et les causes profondes de la décision que j’ai été contraint de prendre pour les motifs que j’indiquerai ci-dessous.
Les citoyens ont le devoir de savoir, étant donne que je sollicite régulièrement leurs suffrages, notamment au niveau local, en attendant de le faire peut être demain au niveau national, avec l’aide de dieu. Mon honneur étant en jeu, l’obligation de réserve ne peut plus prévaloir en pareil cas, en demeurant conforme aux exigences républicaines. J’exerce en quelque sorte, avec discernement et mesure, un droit de réponse auprès des mêmes cibles visses par le communique de la présidence. Étant donné que je suis acteur du champ politique, en plus d’avoir été un haut fonctionnaire.
La cause immédiate de ma démission, je l’ai dit, c’est la décision de m. Macky sall de me retirer la présidence du comité de projet Sénégal émergent.
La cause sous-jacente, c’est le choix présidentiel d’accepter qu’un groupe de sénégalais établis a l’extérieur, et regroupes dans une structure dénommée « disso » dont l’’ancien ministre de l’économie et des finances, m. Amadou Kane, était membre, avant mars 2012, joue un rôle prépondérant dans le projet Sénégal émergent, au détriment des hauts cadres de l’état.
La cause profonde, c’est le style de management présidentiel, qui n’est pas très motivant pour un intellectuel, et la lenteur dans la mise en œuvre des reformes promises aux sénégalais.
Je m’attarderai dans ce qui suit sur les causes sous-jacentes de ma démission.
Le décret n°2013-313 du 6 mars 2013, portant création et fonctionnement des organes de pilotage pour l’élaboration d’un plan stratégique pour le Sénégal, est le seul document officiel qui organise le processus de pilotage de ce dossier (voir copie jointe).
Dans son article 4, le décret précise les missions du comité de projet comme suit:
1- évaluer l’état d’avancement des travaux
2- planifier les rencontres avec toutes les parties prenantes
3- superviser le processus d’élaboration du plan stratégique.
Le comité est préside par le directeur de cabinet du président de la république ou son représentant. M. Mor ngom, ministre, directeur de cabinet de l’époque, a propose au chef de l’état que je pilote le comité de projet. Ce qui a été accepte.
le même article 4 du décret, susmentionné, indique que le comité de projet peut s’attacher les services de consultants et de personnels de haut niveau. Ensemble, ces derniers constituent l’équipe projet. Nulle part il n’est fait mention du groupe disso dans le fonctionnement du comité de projet et l’implication de ses membres bases à l’étranger, au niveau opérationnel, ne peut donc être comprise que dans le cadre de l’équipe de projet supervisée par le comité de projet que je présidais.
En d’autres termes, disso en tant que tel ne peut nullement, selon les textes du décret, donner des orientations au comité de projet ou décider des validations à faire et de leurs procédures, comme il a toujours voulu le faire. Cela relevé uniquement des organes de pilotage que sont le comité d’orientation stratégique (préside par le chef de l’état), le comité exécutif (préside par le ministre de l’économie et des finances) et le comité de projet (préside par moi-même). Ce dernier organe étant le plus proche du dossier gère par le cabinet recrute.
Par ailleurs, l’article 4 alinéa 2 indique que le comité de projet, en plus des membres nommément désignes dans le texte, comprend toute autre personne physique ou morale dont la participation est jugée utile. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’invitation que j’ai eu à faire a certaines structures de l’état pour qu’elles participent a nos réunions.
En vérité, le positionnement de disso pose problème dans ce projet Sénégal émergent pour les raisons suivantes:
1. C’est impossible de vouloir piloter un dossier aussi lourd et complexe de l’extérieur du pays, tout en continuant à exercer d’autres activités.
2. L’état a déjà mis en place un comité de projet et désigne des responsables (ayant capitalise une longue expérience pratique des problématiques traitées dans ce dossier) avec une mission claire de supervision du processus d’élaboration du plan stratégique. Mais les membres de disso continuent de vouloir jouer le même rôle de pilotage qu’ils avaient lors des phases préparatoires, sans tenir compte des textes juridiques pris par la suite, rendant ainsi floue et inutilement lourde la gouvernance du projet, y compris aux yeux du cabinet international recrute qui s’est longtemps interroge sur ses réels interlocuteurs directs (disso ou le comité de projet) et qui a pu ainsi perdre en concentration sur l’essentiel et en motivation.
3. L’analyse des rapports sectoriels prépares par le consultant demande une parfaite connaissance des problèmes économiques et sociaux du Sénégal. Ce dont les experts de l’état disposent plus que quelconque membre de disso
4. La réussite d’un processus de changement comme celui que veut impulser le plan stratégique (surtout dans la phase de mise en œuvre) requiert sa forte appropriation par les structures et les experts de l’état. L’expérience vécue montre que les plus beaux plans conçus de l’extérieur ne peuvent prospérer si cette exigence d’appropriation n’est pas assurée au préalable. Les experts en planification stratégique disent bien: « implémentation is key » et que le plan stratégique ne vaudra donc que par son degré de mise en œuvre réelle dans le futur. Ce dont les autorités ne semblent pas se soucier.
5. L’état possède ses principes généraux et ses règles de fonctionnement, qui ne permettent pas de confier a des prives le pilotage direct de la vision nationale. Cela veut dire que les autorités devraient, en toutes circonstances penser l’état avant l’amitié (certains diraient « la patrie avant le parti ») et demander aux membres de disso de prendre plus de recul dans la gestion opérationnelle de ce dossier qui ne peut être faite que sur place au Sénégal, et par les experts de l’état compétents en la matière.
En passant, je dois préciser que cinq hauts fonctionnaires, mis ensemble, pendant trois mois, auraient pu rendre un rapport de qualité, au moins similaire a celui livre par le cabinet international, pour un cout presque nul, et d’économiser les quelques 2,5 milliards de FCFA, ou plus, gaspilles dans le projet. Ces 2,5 milliards de FCFA auraient pu permettre à 100.000 femmes d’accoucher, en toute sécurité et de manière gratuite, dans les postes de santé ruraux ou péri-urbains. Ils auraient pu permettre de construire 25 forages ruraux, d’électrifier 100 villages, de bâtir 500 classes ou 2500 kilomètres de pistes rurales.
En définitive, la décision prise, en début octobre, par le chef de l’état, de me retirer du projet Sénégal émergent, n’a été, en verite, que la goutte qui a fait déborder la vase d’une longue série de désaccords, très souvent implicites, sur des choix stratégiques ou tactiques.
Et, en tant que chercheur sur les processus d’émergence des nations, l’analyse m’a montre que la voie suivie actuellement par le régime en place nous mènera difficilement au but désire. Le temps étant précieux, j’ai préfère retourner dans mes anciennes activités, en espérant que les nécessaires ajustements de stratégies et de comportements seront apportes dans les prochains mois. C’est ce que je souhaite, de tout cœur, pour le Sénégal.
Signé
Moubarack lo
Ancien directeur de cabinet adjoint du président macky sall
Président du mouvement and suxli Sénégal
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