Mohamed Koné sur la position du Sénégal sur les sanctions de la CEDEAO : « Nous nous posons des questions… »

Le chef d’antenne du Conseil national des transporteurs routiers du Mali ne comprend pas la position du Sénégal sur les sanctions prononcées contre son pays par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. En marge du rassemblement organisé ce vendredi 14 janvier par les ressortissants du Mali aux entrepôts maliens du Sénégal, Mohamed Koné a révélé le poids de l’activité économique malienne sur le corridor Dakar-Bamako. Une belle moisson que réalise le Sénégal mais qui risque d’être remise en question par les dégâts causés par la crise de ces derniers jours. Les opérateurs économiques maliens se posent des questions sur la pertinence de mettre tous leurs œufs dans un seul panier.


Comment avez-vous accueilli les sanctions de la CEDEAO contre le Malick ?

« Suite à la fermeture des frontières, on ne s’attendait pas à cela. Nous pensions que dans les dispositions communautaires, cela n’existe pas. D’autres voix plus autorisées que moi l’ont dit, en l’occurrence le président du Niger. Maintenant, par rapport à la crise, les intérêts divergent. Suite au communiqué des chefs d’État, certains pays n’ont pas fermé leurs frontières, les produits exemptés ont continué à sortir. Mais notre grand étonnement fut l’arrêt et la fermeture de la frontière du Sénégal que nous considérons et qu’on considère encore comme un allié sûr.  »

Impact sur vos activités depuis l’entrée en vigueur des sanctions

« Vous avez remarqué que depuis dimanche, il y a moins de mouvements dans le port. Il y a moins d’embouteillages. Ça veut dire que l’activité malienne au port de Dakar constitue une part très importante. En moyenne, il y a 400 camions qui quittent le port de Dakar  pour le corridor, soit 12 000 camions/mois. En terme de valeur marchande, si mes souvenirs sont bons, ce n’est pas moins de 4 millions de tonnes par an. Ça impacte sur l’activité de transport et de transit » 

Quelle sera votre réponse si les sanctions perdurent ?

« Je suis très positif. Suite au discours apaisant du président de la transition, suite au discours du Premier ministre et à l’activité diplomatique autour de cette crise, je pense que très rapidement, nous allons dépasser cela. Maintenant, ce qu’il faut craindre, c’est l’après crise.  Parce qu'à chaque fois qu’il y a une crise de cette nature, les gens apprennent à créer d’autres chemins pour d’autres ports. Nous sommes dans les questionnements à savoir si nous n’avions pas 70% de nos activités ici et si on les avait répartis entre la Guinée et la Mauritanie, peut-être qu'on n’allait pas sentir la crise ... »
Vendredi 14 Janvier 2022




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