A quelques jours de la fête de la Tabaski, fête du pardon entre toutes les fêtes, les couloirs du Palais de justice bruissent d’un vent de liberté qui soufflerait jusque sous les barreaux de la cellule de Modibo Diop, ancien directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) emprisonné depuis maintenant plus d’un an. En effet, ce leader politique qui a le plus trinqué de ses ennuis avec l’oligarchie libérale, apte à activer des dossiers gênants qui vous éloignent des marches du pouvoir, serait, selon nos sources, tout proche d’une libération. Il y a deux semaines, Modibo Diop a rencontré le juge d’instruction, lequel a d’ailleurs revu à la baisse les charges qui pesaient sur sa gestion de l’Aser et qui assombrissaient sérieusement son avenir politique et civil. Depuis quelques mois, il réside, c’est le cas de le dire, au Pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec. En ce qui concerne les prisonniers dits « économico-politiques », l’endroit est l’antichambre de la liberté. Il reste évident que le pouvoir n’a peut-être pas envie d’aller au procès avec un de ses ex-hommes à tout faire, car une personne aigrie peut vite devenir incontrôlable, en dehors du fait supplémentaire qu’il serait dangereux de le laisser moisir en prison au-delà d’élections dont on ne connaît pas l’issue. Il sait beaucoup de choses et l’argent qu’on le soupçonne d’avoir subtilisé est encore pas vraiment « tracé ». Autre argument politique qui plaide pour sa libération prochaine : ses adversaires sont affaiblis, comme Pape Diop et Samuel Sarr. Au surplus, dans une stratégie de reconquête du pouvoir, les temps sont plus à l’addition des énergies et non à leur soustraction. Enfin, au moment où des voix s’élèvent pour demander mansuétude et clémence pour Malick Noël Seck, y compris dans le camp du président de la République, on peut penser que les autorités politico-judiciaires vont nous refaire le coup de la libération des vandales qui avaient saccagé les locaux de l’As et de 24 heures, en même temps qu’El Malick Seck poursuivi pour outrage et diffamation envers le président et son fils, ce qui avait laissé l’opinion totalement pantoise face à cette imparable manœuvre.
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