Mimi Touré : "si Sonko pense que c’est à l’école de l’insolence et l’insulte qu’il va obtenir ses galons en politique..."


Mimi Touré : "si Sonko pense que c’est à l’école de l’insolence et l’insulte qu’il va obtenir ses galons en politique..."
Le pôle parrainage a entamé des tournées à l’intérieur du pays. Quel bilan peut-on en tirer ?

D’abord, il faut dire bien clairement que la campagne de Parrainage n’a pas encore démarré. C’est l’arrêté du Ministre de l’Intérieur qui fixera la date de début et de fin de la campagne, conformément aux dispositions du Code électoral.  Nous, de Benno Bokk Yaakar, sommes donc dans une phase préparatoire. Nos élus et responsables politiques se concertent pour harmoniser les stratégies et définir les objectifs. Nous sentons un grand engouement au niveau des partis qui constituent notre Coalition.  Nos responsables à tous les niveaux sont enthousiastes à l’idée d’aller bientôt discuter en détails avec nos concitoyens des nombreuses réalisations du Président Macky Sall à travers le pays. Discussions que redoutent l’opposition car elle sait que sur ce chapitre elle n’a pas grand chose à dire parce que le bilan est largement positif. Elle préfère donc déplacer le débat ailleurs. On le voit bien, l’opposition a du mal à articuler un discours crédible et verse dans les attaques crypto-personnelles et les fake news. La dernière fake news en date que l’opposition fait circuler sur les réseaux sociaux c’est l’achat par la Présidence d’une Maybach d’un milliard ! C’est ne pas connaître le Président Macky Sall qui comme Président de la République a souvent fait voyager ses enfants en classe économique pour leur apprendre la vie et la valeur de l’argent. Une opposition-fake news est une opposition en désarroi qui voit le sol se dérober sous ses pieds. Mais toutes ces tentatives d’intoxication de l’opinion sont vaines parce que c’est sous-estimer les sénégalais qui ont une capacité d’analyse et d’appréciation qui dépasse celle de nombreux politiciens professionnels.

Combien de parrains vise le Président Macky Sall et quelles sont les sept régions ciblées ?

Ce sont nos données internes. Ce que je peux vous dire c’est que nous souhaitons donner l’opportunité de le faire à tous ceux qui veulent parrainer le Président Macky Sall. Nous avons nos stratégies et méthodes que je garderai de vous exposer ici. La vérité en politique, elle est sur le terrain. Et vous verrez à l’arrivée. J’entends un candidat, Idrissa Seck pour ne pas le nommer, annoncer un million de parrainage. Lui qui a été personnellement battu dans le département de Thiès où il a personnellement dirigé la liste de sa coalition aux législatives de l’an dernier. Ben voyons! Et c’est compte non tenu de son hérésie «Bakkanique » qui a choqué les musulmans de toute la Umma.  Il est bon de rappeler que la Coalition Benno Book Yaakaar est largement majoritaire dans les mairies, les conseils départementaux et à l’Assemblée nationale. Au dernier référendum que l’opposition avait transformé en "Pour ou Contre le Président Macky Sall", le OUI l’a remporté avec près de 63%.  Je ne fais pas du bandage de muscles car il faut rester humble et nous travaillons dur pour continuer à mériter la confiance des sénégalais mais dans le vacarme médiatique que l’opposition tente de créer il est bon de rappeler à chacun sa place dans le cœur des sénégalais et dans les urnes.   

Macky Sall laisse entendre qu’il veut du 100 % au Fouta. Des leaders de l’opposition comme Ousmane Sonko pensent que c’est plus un discours ethniciste qu’un simple objectif. Qu’en pensez-vous ?

Dans de nombreuses communes du Fouta, Benno Bokk Yaakaar gagne déjà à plus de 80% parce que Benno et l’APR en l’occurrence sont les seules forces politiques existantes. Nos responsables travaillent étroitement avec les populations et font de leur mieux pour apporter des solutions à leurs préoccupations. Evidemment ils ne peuvent et ne pourront jamais régler tous leurs problèmes mais ils font de leur mieux et en retour les électeurs leur renouvellent leur confiance. Ils sont naturellement beaucoup aidés par les programmes économiques et sociaux du Président Macky Sall, notamment le programme PUMA dont l’objectif est d’amener les services sociaux de base aux zones frontalières enclavées. Si l’Etat avait continué à ignorer ces zones comme par le passé, quelque soit la qualité des responsables politiques, notre coalition n’aurait pas fait ces scores plébiscitaires. L’argument ethniciste est à rejeter, le Président Macky Sall est-il le seul politicien originaire de cette zone ? Le Sénégal a dépassé ce stade grégaire de la politique. La sympathie identitaire aurait été vite balayé si le Président n’avait pas implanté de bons programmes au bénéfice des populations. 

Votre parti l’Alliance pour la République (Apr) est confronté à  des problèmes de positionnement dans plusieurs localités au moment où Macky Sall a besoin d’une forte union autour de sa personne pour sa réélection. N’est-il pas temps que le Président met fin à la récréation?

C’est la nature des partis de masse qui arrivent au pouvoir avec les chocs inévitables d’ambitions à l’image des béliers dans le même enclos car il faut le rappeler la politique c’est un système de compétition interne et externe. Vous le voyez partout dans le monde. C’est aussi un système démocratique, les différents se règlent par la négociation, les compromis et les coups de colères parfois. Là, nous travaillons tous pour que le Président de la République soit réélu largement dès le premier tour, son bilan est éloquent donc nous devons éviter que nos petites querelles de ménage n’assombrissent le beau tableau de ses réalisations. Le plus important, c’est que la gestion de nos divergences reste dans les limites de l’acceptable pour ne pas exaspérer les citoyens dont l’écrasante majorité n’est dans aucun parti politique et n’ont que faire de nos disputes de positionnement. Ils attendent de nous une attitude responsable car lorsqu’on est au pouvoir il y’a une posture d’hommes et de femmes d’Etat que nous ne devons jamais perdre.  Nos responsabilités sont grandes, nous accompagnons le Président dans sa quête d’un Sénégal meilleur pour nos compatriotes, c’est un grand privilège pour chacun d’entre nous. Cela mérite que nous mettions moins nos égos moins en avant pour privilégier l’Intérêt général. Cependant, vous avez pu constater que la cohésion va en se renforçant car nous partageons l’ambition commune de réélire brillamment le Président de notre parti et de notre coalition. Nous nous querellons de temps à autre, c’est vrai, mais nous savons aussi travailler pour gagner ensemble. Comme je vous l’ai dit Benno Bokk Yaakaar a remporté largement  toutes les consultations électorales depuis 2012.

Le médiateur de la République, Alioune Badara Cissé déclare que rien ne fait obstacle à sa candidature en 2019. Ce qui veut dire qu’il pourrait être candidat en 2019. ABC face à Macky Sall, ça risque d’être tendu, non ? En outre, comment analysez-vous les sorties de Me Alioune Badara Cissé contre le régime du Président Sall ? Vous connaissez l’homme Abc, il a été même un collègue ministre. Son comportement actuel face au régime ne vous surprend pas ?

Nous étions voisins de chaise à la table au Conseil des ministres lorsque j’étais Ministre de la Justice et lui Ministre des Affaires Etrangères. Nous entretenions des relations cordiales de camarades de parti. Je considère que même s’il est médiateur de la République il est aussi membre de l’APR en réserve puisque je n’ai pas connaissance de sa démission de l’Alliance pour la République. Moi, ce que je sais et ce que je pratique en politique et dans la vie, c’est la loyauté. On ne joue pas contre son propre camp et on ne cherche pas à mettre son propre camp en difficulté. Ceci étant dit, chacun fait ses choix et surtout les assume.

L’opposition accuse Macky Sall et son régime de préparer un hold-up électoral et qu’il existerait trois fichiers ?

L’opposition qui a déserté le terrain depuis longtemps sait très bien où elle en est. Elle est entrain de tenter de construire les arguments de sa défaite annoncée. Elle a été laminée aux cinq consultations électorales tenues depuis 2012. Parce que les politiciens qui la composent sont connus des sénégalais qui les ont tous vus à l’œuvre.  Le PDS dont les douze années ont été ponctuées de scandales plus gros les uns que les autres ne peut se refaire un bilan de santé. A six mois de l’élection présidentielle, ils ont un problème de candidat et cherche à discréditer le système et processus électoral sans mettre sur la table un seul argument objectif.  D’un autre candidat on se rappelle son problème protocolaire de … Rebeus. Et les ceux qui ont été avec le Président Macky Sall et qui aujourd’hui vouent aux gémonies un régime qu’ils ont hier porté au pinacle. L’opposition sait très bien qu’il y’a un seul fichier fiable. Son problème, c’est combien d’électeurs dans ce seul fichier votera pour elle. Ils ont voulu une refonte complète du fichier ils l’ont eu, un audit de partenaires étrangers a confirmé sa fiabilité.  Ils veulent la distribution des nouvelles cartes d’électeur, elles ont été distribuées à près de 95% et sont disponibles dans les centres de retrait et le reste est en cours.  Il ne reste plus qu’à monter sur le ring. Mais là, il faut pas préparer des arguments qui ne tiennent pas la route pour expliquer le KO debout que l’opposition entrevoit clairement.

Quel commentaire faites-vous de la sortie du leader de Pastef, Ousmane Sonko qui dit, entre autres,  que Macky Sall est un poltron ?

S’il pense que c’est à l’école de l’insolence et des injures qu’il va gagner ses galons en politique, il ne tardera pas à savoir ce qu’en pensent les sénégalais. La politesse et la correction sont des vertus cardinales bien ancrées ici au Sénégal. Je trouve scandaleux et inacceptable que des gens qui aspirent à être des dirigeants dans ce pays tiennent de tels propos à l’encontre du Chef de l’Etat qui la première institution de ce pays et qui est aussi un père de famille. Lorsqu’un groupe de manifestants a hué le Président Hollande sur les champs Elysées ils ont tous été déférés illico presto devant le parquet du procureur de Paris. Comme député, il devrait donner l’exemple  en inspirant les jeunes à avoir des attitudes citoyennes et respectables. Cette politique de l’injure est à combattre vigoureusement car on risque de se retrouver face à des dérapages car les militants ne vont pas continuer à accepter que leurs leaders soient traités impunément de la sorte. Avant que l’on en arrive là, il faut mettre un terme à cet ensauvagement de la vie politique par des acteurs qui pratiquent la politique de la terre brulée parce qu’il n’ont pas d’autres arguments à faire valoir. Lui, je n’ai l’ai jamais entendu comme inspecteur des impôts à l’époque s’indigner du bradage des terres, du FESMAN, festival de danse de 90 milliards ou de la « Ségurisation » généralisée sous le régime de Abdoulaye Wade. 

Pour l’opposition, Macky Sall manipule la Justice pour écarter des adversaires politiques. Etes-vous de cet avis ?

Ceux qui ont été en prison et ceux qui y sont en ce moment ont eu affaire à la justice pour mauvaise manipulation de l’argent public. Il est impossible de fabriquer des dossiers fictifs en la matière. Les fausses factures de 1800 millions de la mairie de Dakar n’ont pas été inventées ni les comptes de Monaco, et autres fortunes illicitement acquises de Karim Wade. C’est un argument facile que de dire "je suis en prison parce que je suis un adversaire politique". Argument qu’on entend partout, en France, au Brésil ou en Corée. La meilleure manière de se prémunir des procès et de la prison pour détournement de deniers publics c’est de ne pas prendre.

Macky Sall peut-il réellement compter sur bilan pour sa réélection ?

C’est l’argument-phare et béton parce qu’en définitive le Président Macky Sall a été élu en 2012 pour améliorer les conditions de vie des sénégalais et il s’est résolument attelé à cette tâche. Dans tous les secteurs de la vie économique et sociale il y’a eu des progrès énormes avec un rééquilibrage entre les zones urbaines   et rurales, une attention particulière accordée aux plus vulnérables d’entre nous, le tout financé grâce à une croissance économique soutenue s’appuyant sur des infrastructures modernes et une gouvernance très nettement améliorée. Evidemment, il reste encore à faire car nous sommes un pays en construction et le Président Macky Sall compte renforcer et élargir les acquis de son premier mandat durant son prochain quinquennat, Inchalla. Nous allons justement discuter avec nos concitoyens de tous ces aspects du bilan pour collecter leur parrainage en faveur de notre candidat.

D’aucuns ont plaidé pour que vous soyez nommée à la présidence du Conseil économique social en environnemental. Etes-vous intéressée par le poste ? Sinon, comment appréciez-vous les sorties des femmes de Benno Bokk Yaakaar contre la Présidente Aminata Tall ?

Le Président de la République nomme aux fonctions civiles et militaires donc laissons lui ses prérogatives régaliennes en la matière.

L'Observateur 
Samedi 18 Août 2018




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