Me Nafissatou Diop : « L'opposition vit dans le monde des cauris. Un des candidats se targuait à l'époque, dans la cabine d'un vol Air France, d'avoir "fait arrêter Bara Tall" »

Dans un entretien avec Libération, la responsable Apr Me Nafissatou Diop n'a pas raté l'opposition qui annonce depuis quelques jours la volonté de Macky Sall de "se déclarer" vainqueur à la prochaine Présidentielle avant d'instituer un couvre-feu. La présidente du conseil d'administration du Fonsis accuse l'opposition de "charlatanisme politique" visant à justifier sa prochaine défaite.


Me Nafissatou Diop : « L'opposition vit dans le monde des cauris. Un des candidats se targuait à l'époque, dans la cabine d'un vol Air France, d'avoir "fait arrêter Bara Tall" »
Maître, depuis quelques jours, des opposants en appellent à l'armée en estimant que le Président va faire un hold-up lors de la Présidentielle et déclarer le couvre-feu.  Quel est votre sentiment par rapport à ces accusations ?

À entendre certaines personnes lancer un appel aux forces de sécurité pour empêcher "une confiscation du pouvoir par le Président Macky Sall", qui n'existe que dans leur imagination  débordante, je suis profondément choquée et triste pour le Sénégal. Notre pays ne mérite pas des propos d'un niveau si nauséabond. Nous ne devons pas laisser des gens qui se disent patriotes s'amuser avec notre sécurité et la stabilité du Sénégal. Ces gens de l'opposition, ils savent très bien qu'ils seront battus à plate couture par le Président Macky Sall qui va passer, haut la main, et au premier tour. Le peuple a déjà fait son choix.  Maintenant, la stratégie de cette opposition, c'est d'essayer d'installer le chaos après la proclamation des résultats. Cela ne prospèrera pas. Les Sénégalais sont mûrs et sauront défendre leur vote et ils ne se laisseront pas divertir par des aventuriers. Pour la première fois au Sénégal, nous avons une opposition qui prépare l'opinion à sa prochaine défaite. C'est quand même incroyable, mais c'est un aveu, l'aveu d'une chute irréversible qu'on tente de justifier sur la base de "visions". La politique n'est pas le monde des cauris dans lequel vit l'opposition. Il y a une grande différence entre la vie réelle et le charlatanisme politicien. 

Qu'entendez-vous par "charlatanisme politicien"? 

Je remarque une tendance de plus en plus présente dans le discours de notre opposition. Elle est dans l'ère  de la "voyance". Or, ce que les Sénégalais attendent d'elle c'est qu'elle propose un programme. Car le discours tapageux de cette opposition est de dire sans cesse, dans une continuité somnolente : "Macky n'a pas fait", "Macky devait faire mais…", "Macky avait dit mais…" Elle ne propose rien, tout son programme c'est... Macky Sall. Alors que notre candidat a un programme, un bilan qui parle et qui a fini de convaincre les Sénégalaises et les Sénégalais. Macky Sall n'est pas dans les prophéties mais dans l'action. Il l'a toujours dit, son temps, c'est l'action dans les actes. Le pragmatisme dans toute sa splendeur. 

On accuse aussi Macky Sall d'avoir écarté des candidats en utilisant l'arme judiciaire vous en pensez quoi? 

Ceux qui tiennent ce discours sont mal placés pour le faire. Je vous donne un simple exemple : un des candidats se targuait à l'époque, dans la cabine d'un vol Air France, d'avoir "fait arrêter Bara Tall", un digne fils du Sénégal, en sautillant comme l'enfant qu'il est et restera. Qui a usé et abusé du fameux article 80? Ces accusations ne résistent pas à la vérité des faits. Quand il est arrivé au Pouvoir, Macky Sall a décrété une justice pour tous. Maintenant ceux qui gèrent doivent rendre compte. Dans n'importe quel pays, ceux qui manipulent des deniers publics subissent des contrôles de la part des corps habilités. Si vraiment Macky Sall utilisait la Justice pour écarter des adversaires on en serait pas là. 
Tout ce que je demande à mes frères et sœurs du parti, c'est de porter le bilan du Président aux populations. Les parrainages, c'est pour le Président. Donc ce n'est pas une course entre responsables car j'ai l'impression, parfois, de noter une certaine concurrence entre leaders locaux. Encore une fois, c'est le temps du Président. Lorsqu'il sera réélu au premier tour d'autres batailles électorales nous attendent et, en ce moment-là, chacun pourra assumer son "temps". 
Mardi 18 Septembre 2018




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