Marche des travailleurs de l’hôpital régional de Saint-Louis : Les syndicalistes exigent l'audit de la structure sanitaire


Les travailleurs du centre hospitalier régional de Saint-Louis se sont encore retrouvés dans la rue pour manifester bruyamment leur colère. Ils ont organisé une marche pacifique pour demander au Gouvernement de démettre le directeur Ousmane Guèye.

Regroupés au sein de l’alliance  A3S (SUTSAS, SAS, SAMES), ils ont arpenté les artères de la ville pour sensibiliser l’opinion publique sur la crise qui sévit depuis plusieurs mois au sein de la structure sanitaire.

Les travailleurs arborant des brassards rouges et brandissant des pancartes, ont dénoncé les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l'exercice de leur travail.

Il s’agit entre autres de ruptures régulières de médicaments au niveau de la pharmacie centrale et de l’IB, également de ruptures régulières  des réactifs du laboratoire, mais aussi au niveau des examens de radiologie, de la situation d’endettement de l’hôpital, mais surtout de la gestion nébuleuse de la structure sanitaire s’agissant des marchés et autres engagements dont devaient bénéficier l’hôpital et les travailleurs

Les grévistes ont révélé beaucoup de malversations financières de la part du directeur du centre hospitalier régional de Saint-Louis : en radiologie ont-ils souligné, un appareil ayant coûté 110 000 000 de FCFA n’arrive pas à fonctionner correctement depuis un an. Ce qui fait que les malades vont parfois jusqu'à Louga pour les radios du rachis.

Les travailleurs ont fait savoir qu’en 2015, date de son arrivée, l’actuel directeur avait doublé les tarifs des consultations et des actes, au même moment où l’Etat du Sénégal dans sa politique pour une meilleure prise en charge des populations, lui a octroyé un financement de 844 000 000F CFA par le biais de la banque mondiale.

A en croire  Honorio Tendeng, responsable syndicale de A3S,  les ruptures de réactifs au niveau de l’hôpital ont entrainé une baisse  des recettes qui sont passées de 27 000 000 à 9 000 000 F CFA par mois.

Le porte parole du jour des  marcheurs de poursuivre pour dire que le matériel ophtalmo  constitué d’une lampe à fente et champ visuel d’une valeur de 10 000 000 de frcs cfa  ont été retournés selon le directeur de l’hopital  pour non-conformité au cahier de charges et des spécificités techniques.  Depuis plus de 6 mois, le service ophtalmo attend toujours d’entrer en possession de son matériel. Il en est de même pour la machine d’épreuve d’efforts de la cardio qui depuis son installation n’a jamais fonctionné. À en croire ce dernier,  elle a été retournée, mais jusqu'à présent, le service de cardiologie attend sa nouvelle machine. À cela s’ajoute le problème de la  machine d’endoscopie ayant couté 92 000 000F CFA et qui, depuis  son acquisition tombe régulièrement en panne. Aujourd’hui,  contrairement aux résultats escomptés, les responsables et militants de l’alliance A3S ont déclaré que le CHRSL va de plus en plus mal  au point  de ne plus pouvoir remplir correctement  sa fonction principale d’établissement de santé offrant des prestations de soins de qualité aux usagers de la région de Saint-Louis.    Les travailleurs ont aussi  laissé entendre que depuis 6 mois, ils perçoivent leurs salaires et primes, parfois le 20 du mois, pour des histoires de changement du compte de l’hôpital d’une banque à un autre avec à la clef, un prêt contracté d’un montant de 90 000 000F CFA. 

Autant de raisons qui ont poussé ces travailleurs à descendre dans la rue pour se faire entendre et faire comprendre aux   populations que leur objectif n’est nullement de prendre en otage les malades comme le fait croire la direction de l’hôpital. Les grévistes de conclure en invitant les pouvoirs publics à  procéder à un audit interne et sans complaisance de la gestion de l’hôpital...
Mercredi 8 Août 2018




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