Mali: au lendemain d'attaques jihadistes, calme précaire dans deux villes de l'ouest


La situation était calme mercredi à Kayes et Nioro du Sahel, deux villes de l'ouest du Mali où des positions de l'armée ont été visées mardi par des attaques jihadistes, mais les habitants restaient sur leurs gardes, ont rapporté à l'AFP plusieurs habitants.

Mardi soir, un couvre-feu de 30 jours reconductible allant de 21H00 à 06H00 (locales et GMT) a été instauré sur toute l'étendue de la région de Kayes. La circulation des personnes et des moyens de transport est également restreinte dans la région.

"A Kayes, la ville est calme et tendue à la fois", a témoigné mercredi matin auprès de l'AFP un habitant.

"Mardi soir, avant même l'annonce du couvre-feu, tout le monde s'était terré chez lui. On n'entendait que les patrouilles qui circulaient en ville. Ce matin, l'insécurité est certes au centre de toutes les discussions, mais les gens vaquent à leurs occupations. Tout est calme", a ajouté cet habitant sous couvert d'anonymat pour des raisons de sécurité.

Un jeune représentant de la jeunesse à Kayes a expliqué à l'AFP que certains jeunes de la ville avaient décidé mercredi de "mener des campagnes de sensibilisation auprès de la population pour que les gens soient vigilants et puissent informer" sur des "mouvements ou des personnes suspectes".

A Nioro du Sahel, "le calme est revenu ce mercredi matin", a rapporté à l'AFP un habitant, propriétaire d'une boutique qui était ouverte mercredi.

"Hier, nous avions vraiment peur (...) Ce matin, les gens vaquent à leurs occupations, mais tout le monde ne parle que de cette attaque (...)".

Mardi matin tôt, des jihadistes ont attaqué des positions de l'armée dans plusieurs localités de l'ouest du pays, nouvelle série d'attaques d'ampleur dans un contexte de recrudescence des violences au Sahel.

Outre Kayes et Nioro du Sahel, les localités visées ont été Niono, Molodo, Sandaré, Gogui et Diboli - cette dernière étant située tout près de la frontière avec le Sénégal.

Ces attaques ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe) via son canal habituel.

L'AFP n'est pas en mesure de confirmer cette revendication de source indépendante.

Dans un communiqué mardi soir, l'armée malienne a affirmé que l'"ennemi avait subi d'importantes pertes (...)". "Le bilan provisoire fait état de plus de 80 terroristes neutralisés", affirme le communiqué.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.
Mercredi 2 Juillet 2025
Dakaractu