Macron conditionne la suite de l’opération militaire « Barkhane » à une « clarification » de la part des pays du Sahel.

Lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet de l’OTAN, le président de la République a par ailleurs estimé qu’il n’y avait « pas de consensus possible » avec la Turquie sur la définition du terrorisme.


Macron conditionne la suite de l’opération militaire « Barkhane » à une « clarification » de la part des pays du Sahel.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a conditionné, mercredi 4 décembre, le maintien de l’opération « Barkhane » dans la bande sahélo-saharienne à une clarification des pays du G5 Sahel – Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad – en ce qui concerne la présence militaire de la France dans la région, sur fond de « mouvements antifrançais ».

« J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leurs demandes à l’égard de la France et de la communauté internationale », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse donnée à l’issue d’un sommet de l’OTAN, à Watford, près de Londres :
« Souhaitent-ils notre présence et ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions. »

« Une condition nécessaire »

« Je ne peux ni ne veux avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit à l’heure même que l’ambiguïté persiste à l’égard de mouvements antifrançais, parfois portée par des responsables politiques », a-t-il ajouté, trois jours après l’hommage national rendu à 13 soldats français tués dans un accident d’hélicoptères au Mali.


« C’est la raison pour laquelle j’ai invité à Pau le 16 décembre prochain les cinq chefs d’Etat africains impliqués dans le G5 Sahel, pour pouvoir apporter des réponses précises sur ces points ; leurs réponses sont aujourd’hui une condition nécessaire à notre maintien », a-t-il poursuivi.

« Pas de consensus » avec Ankara

Au cours de la même conférence de presse, Emmanuel Macron a par ailleurs estimé qu’il n’y avait « pas de consensus possible » avec la Turquie sur la définition du terrorisme. Début octobre, Ankara a lancé une offensive en Syrie contre les groupes kurdes présents dans une zone frontalière. Ces derniers avaient soutenu la coalition internationale dans sa lutte contre le groupe Etat islamique et d’autres organisations djihadistes.
« Il est clair que nous ne sommes pas d’accord pour classer comme groupe terroriste YPG [Unités de protection du peuple] et PYD [Parti de l’union démocratique] », a-t-il dit.

« Nous combattons le PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] et tous ceux qui mènent des activités terroristes contre la Turquie, de manière très claire mais nous ne faisons pas ce raccourci ou cette agrégation que la Turquie souhaite entre ces différents groupes politiques et ou militaires, donc là il y a un désaccord, il n’est pas levé. »

Le PKK, organisation séparatiste kurde en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classé comme une organisation terroriste par Ankara, mais aussi par de nombreux pays dont la France et les Etats-Unis. La Turquie est exaspérée par le soutien de la France aux Forces démocratiques syriennes (FDS), qui incluent les YPG, considérées par Ankara comme une extension du PKK.
Mercredi 4 Décembre 2019




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