MALIKA – Viol sur une fillette de 12 ans : cinq ans après les faits, un marchand ambulant risque 10 ans de prison


L’histoire glace le sang. À Malika, un quartier populaire de la banlieue dakaroise, un drame enfoui depuis cinq ans refait surface devant la Chambre criminelle de Pikine-Guédiawaye. Selon L’Observateur, M. Kende, 28 ans, marchand ambulant, est poursuivi pour viol et pédophilie sur une fillette de 12 ans qu’il connaissait intimement. Des faits d’une extrême gravité qui ont brisé à jamais une famille déjà fragilisée.

 

Un crime commis sous le toit de la confiance

 

Les faits remontent à 2020. À l’époque, la victime, N.M. Ndiaye, n’était qu’une enfant. Elle vivait seule avec sa mère, N.R. Mboup, dans une modeste maison de Malika. L’accusé, orphelin et proche de la famille, fréquentait régulièrement la demeure, profitant de la bienveillance de la mère pour s’y rendre librement.

 

Mais cette confiance a viré au cauchemar. Un après-midi, alors que la mère était absente, le marchand serait entré dans la chambre et aurait agressé sexuellement la fillette, selon le procès-verbal d’enquête.

« Il m’a basculée sur le lit, déshabillée de force et m’a fait mal », a raconté l’enfant aux enquêteurs. Terrifiée, la fillette a été menacée de mort si elle osait parler. Quelques jours plus tard, selon L’Observateur, l’homme serait revenu pour un second viol, toujours dans la même chambre.

 

Deux ans de silence et une vérité qui éclate

 

Pendant deux longues années, l’enfant a gardé le silence. Ce n’est qu’en juin 2022, souffrant de vives douleurs au bas-ventre, qu’elle a été conduite par sa mère chez un gynécologue. Le diagnostic est sans appel : anciennes déchirures hyménéales, signes d’abus sexuels répétés.

 

Sous le choc, la mère, effondrée, porte plainte. Peu avant son décès, elle avait même enregistré une conversation avec le présumé agresseur. On y entend sa voix tremblante :

 

« Pourquoi as-tu violé ma fille qui n’avait que 12 ans ? »

 

Sur la bande, M. Kende aurait reconnu les faits et invoqué « le diable » pour expliquer son acte. Mais la douleur et la honte auront eu raison de N.R. Mboup, décédée quelques mois plus tard, laissant derrière elle une enfant marquée à vie.

 

 

À la barre, un accusé qui se rétracte

 

Hier, devant la Chambre criminelle de Pikine-Guédiawaye, l’accusé a tout nié. Analphabète, il prétend avoir signé les procès-verbaux sans les lire, dénonçant des aveux extorqués sous la menace. Mais le juge lui a rappelé ses déclarations antérieures : il avait reconnu avoir eu des rapports sexuels avec la mineure, allant jusqu’à affirmer qu’elle « le provoquait » et qu’elle était « consentante ».

 

Le procureur, lui, n’a pas mâché ses mots :

 

« Une fillette de 12 ans ne peut consentir à un acte sexuel. Les faits de viol et de pédophilie sont constants, établis par les aveux et par le certificat médical. »

 

Il a requis 10 ans de réclusion criminelle contre l’accusé.

 

 

Une défense en quête d’ombre dans l’évidence

 

Les avocats de la défense, Me Sène et Me Barro, ont plaidé l’acquittement, invoquant un dossier « truffé d’incohérences » et sans preuves matérielles.

 

« Le certificat médical ne prouve pas un viol, et l’enregistrement n’a jamais été versé au dossier », a soutenu Me Sène.

 

Après plus de deux heures d’audience, la Chambre criminelle a mis l’affaire en délibéré au 2 décembre prochain.

Mercredi 5 Novembre 2025
Dakaractu