Lucarne du 4 février 2019 : Des paroles et des candidats


Macky Sall : le candidat à sa réélection se distingue toujours par les bénéfices de la prime au sortant. Ses images sont bien croquées, habillé en blanc encore qui passe peut-être mieux à l’écran que le marron. Les grandes foules des grands jours et la chaleur humaine y sont même si des plans serrés apparaissent. Sans parler, le président sortant met en scène un syncrétisme confessionnel harmonieux : après Touba et Darou, Tivaouane.

El Hadj Sall : du vert sombre et pas assez de lumière, et la présence sombre du bodygard juste derrière en rajoute à la difficulté. Heureusement les couleurs vert clair portées par les militants-adhérents sèment une prairie qu’on croirait sortie de la maison du Parti socialiste de Colobane, à quelque nuance près. Au lieu de perdre du temps précieux à la télé à essayer de mettre en mal le préfet de la localité du meeting, qui ne fait qu’exercer ses charges, il aurait du mieux s’informer sur les causes du malheureux accident mortel de la Sicap Amitié. Non, cela s’est passé en plein jour, non cela n’est pas du au fait que nos routes ne sont pas éclairées, les allées où s’est passé le dramatique accident ne sont pas l’autoroute à péage non éclairée et si facile à critiquer, non cela n’est pas faute à l’insécurité en général. Attendons le rapport scientifique et légal de l’autorité judiciaire en charge de nous édifier. Avant de prétendre gouverner des institutions, il serait pertinent de leur faire confiance. Le Professeur s’est ému de la tragique disparition de 6 de nos compatriotes, comme tous les Sénégalais. Il a du cœur mais se perd dans les causes. Comme tout impétrant, Il s’attaque au système mais au final, on connait la suite...

Idrissa Seck, chez lui à Thiès place de France, l’orange était hissé très haut. Il ne tape pas sur le système, mais sur son ex-frère de PDS qu’il accuse d’attendre juste sa réélection pour mettre le boxon dans le panier de la ménagère et mettre tous les produits à la hausse. Prêchant des convaincus, le Boss montre un à un ses nouveaux alliés et un roi du buzz, Zoss le lutteur, un poulbot de la banlieue.

Ousmane Sonko a sorti le chapeau Monte Cristi ou panama, attribut des chefs de cartels sud-américains. Peut-être ne le sait-il pas, il est tellement jeune ! Flanqué de son faux Panama, les vrais coûtent 1200 euros et sont tressés avec les feuilles les plus fines d’un arbre que l’on ne trouve qu’en Uruguay, il continue de raser gratis, promettant une couverture sociale universelle, sans expliquer comment, promettant de baisser les impôts de 30 à 23% sans en expliquer les conséquences sur le budget de l’Etat. L’homme qui abuse du terme de la rupture fait comme Wade et Idy il y a 40 ans, parcourant les rues de la capitale suivis d’équipées sauvages de badauds et d’enfants, en effet ça aide pour remplir la caméra. Lol. Sauf que le duo Wade-Idy innovait, lui, à cette époque et que lui copie. Le faux Monsieur propre de la présidentielle 2019, qui prétend gagner parce qu’il serait patriote, propriétaire d’un lot de casseroles bruyantes, stigmatise les biens des ministres, grand bien lui fasse. Mais se prononce-t-il seulement sur les siens propres ?

Madické  Niang : L’avocat recourt-il à la fibre confrérique pour combler ses handicaps de départ, sa candidature controversée aux yeux du PDS, son manque d’imagination et de programme. Lui aussi  verse dans les sénégalaiseries et les promesses insensées parce qu’intenables.  On dirait que sa seule ambition se réduit à être le candidat et le président confrériques. Et nous alors, les autres Sénégalais, les différents de vous, on compte pour des prunes ?

Manel Codou Ngoye
Mardi 5 Février 2019




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