Liberté bâillonnée : quatre organisations de défense des droits humains exigent la libération de Maïmouna Ndour Faye et Babacar Fall


L’arrestation des journalistes Maïmouna Ndour Faye, directrice de 7TV, et Babacar Fall, directeur de l’information de RFM, continue de susciter indignation et inquiétude au Sénégal et au-delà. Quatre grandes organisations de défense des droits humains — la RADDHO, la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), ARTICLE 19 Sénégal/Afrique de l’Ouest, et Amnesty International Sénégal — ont publié un communiqué conjoint pour dénoncer « une atteinte grave à la liberté de la presse et au droit à l’information ».
 
Selon le document, les deux journalistes ont été interpellés et placés en garde à vue pour avoir accordé une interview à une personne recherchée par la justice, sans qu’aucun élément ne justifie une telle mesure coercitive.
 
« L’interview diffusée par la RFM ne contient aucun propos susceptible de troubler l’ordre public ou de porter atteinte à la sécurité de l’État », précisent les signataires, rappelant que toutes les informations concernant cette affaire étaient déjà publiques.
 
Les quatre organisations dénoncent également l’irruption des forces de sécurité dans les locaux des médias, la coupure arbitraire des signaux et l’interruption d’émissions en direct, des pratiques qu’elles jugent contraires aux principes démocratiques et aux engagements internationaux du Sénégal en matière de liberté de la presse et d’expression.
 
Face à ce qu’elles perçoivent comme une dérive inquiétante, la RADDHO, la LSDH, ARTICLE 19 et Amnesty appellent les autorités sénégalaises à libérer immédiatement Maïmouna Ndour Faye et Babacar Fall, tout en invitant l’État à privilégier la voie de l’autorégulation en cas de dérive médiatique.
 
« Les pouvoirs du CORED doivent être renforcés pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de régulateur », soulignent les signataires.
 
Par la voix de Alassane Seck (LSDH), Mouhamadou Seck (RADDHO), Alfred Bulakali (ARTICLE 19) et Seydi Gassama (Amnesty International Sénégal), le communiqué réaffirme une même exigence :
 
le respect des libertés fondamentales et la fin des intimidations contre la presse sénégalaise.
Mercredi 29 Octobre 2025
Dakaractu