Levée du couvre-feu : Les koldois partagés entre crainte, soulagement, oubli, conformisme…


La levée du couvre-feu partage les koldois entre crainte, oubli ou souci de se conformer par accommodation. Certains sont dans la peur car ils estiment qu’il est trop tôt pour lever le couvre-feu avec les chiffres qui ne cessent d’augmenter. Mais également d’autres se disent habitués au couvre-feu  avec  conformité maintenant et en même  temps soulagés par cette levée. Et il y a ceux qui restent dans l’oubli de la levée du couvre-feu puisqu’ils sont déjà  habitués à cette situation. Cependant nombreux sont ceux qui désapprouvent cette levée du couvre-feu dans le Fouladou, d’après le micro trottoir effectué par Dakaractu/Kolda.

 Oumar Mballo, coiffeur de son état, se réjouit de la levée du couvre-feu : « je suis vraiment soulagé de la levée du couvre-feu car je vais pouvoir travailler davantage. Mais, nous allons le faire dans le respect des mesures barrières. D’ailleurs hier, je suis rentré avant 23 heures car ayant oublié que le couvre-feu était levé. Donc, j’ai été pris au dépourvu par la décision. Désormais, nous pouvons subvenir à nos besoins. Et comme je suis coiffeur de métier je pourrai travailler jusque tard dans la nuit. Et ceci va augmenter mes revenus. Avec le couvre-feu tous nos projets étaient au ralenti même si je comprends qu’il faille combattre ce virus. De toute les façons je suis très content de la nouvelle donne… » 

Un tour au secteur informel des petits métiers comme les détaillants, les cireurs de chaussures, les potières, mais le discours est le même : « soulagé mais il faut rester très vigilant! »

Amdy F. souhaitant garder l’anonymat est très sceptique par rapport à cette nouvelle situation : « je ne suis pas optimiste pour la levée du couvre-feu. Cette situation si on n’y prend garde, risque de propager la maladie déjà avec la reprise du transport public interurbain. Je pense qu’il fallait attendre deux mois encore pour déconfiner et lever le couvre-feu. D’ailleurs, le virus est de retour en Asie et en Europe où des villes sont confinées pour stopper la contamination du virus. En tout cas, je prends toutes mes précautions car le virus est toujours présent. Je constate un certain relâchement de la population par rapport au port du masque, le respect de la distanciation sociale entre autres. »

Dans le même sens, Aminata B., une mère de famille, ne cache pas sa crainte : « je suis trop inquiète pour moi-même et mes enfants. « C’est comme si on avait libéré la covid-19 avec la levée du couvre-feu... »
Mercredi 1 Juillet 2020




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