Lettre ouverte de M. Thierno Lo au Président de la République, Son Excellence Macky Sall

A Monsieur Le Président de La République Son Excellence Monsieur Maky Sall

« Une agriculture développée et bien structurée est une affaire de souveraineté et de dignité nationales » THIERNO LO


Lettre ouverte de M. Thierno Lo au Président de la République, Son Excellence Macky Sall
Je me souviens Monsieur Le Président, de ce journaliste écrivain anglais aux Etats Unis entre l’entre deux guerres dans le Middle West, ces riches plaines lumineuses du centre des Etats Unis qui,

Devant les énormes silos de blé et de maïs , les immenses abattoirs de Chicago, de Kansas city, notre reporter, abasourdi devant tant de ressources alimentaires, ne put s’empêcher de demander à ses interlocuteurs : Qu’allez vous faire de toute cette production ? Invariablement, il lui sera répondu : Nous mangeons ce que nous pouvons, le reste nous le mettons en conserve ». En résumé, c’est là tout le processus du développement d’un pays.

La base c’est l’agriculture qui utilise des capitaux disponibles au départ que sont : la terre, l’eau qui sont des capitaux naturels, le savoir faire, qui est le capital technique (Pexe) en wolof. A partir de là, l’agriculture pourvoie à la satisfaction des besoins primaires et essentiels (nourriture, habillement, logement, éducation ; soins de santé etc.).

Elle a intérêt à en produire le plus possible pour se prémunir contre les aléas : (climats, guerres, prédateurs (criquets, sautereaux, oiseaux, granivores etc.….).

Le surplus épargné, subit une transformation d’ou l’Industrie, avant d’être échangé sur place ou à l’étranger nous sommes dans le commerce .Aucun pays ne s’est développé sans agriculture développée qui induit l’industrie en l’approvisionnant en matières premières et en lui achetant ses produits donnant naissance au commerce et aux services en général, transports assurances et autres.

Une agriculture développée, bien structurée, est une affaire de souveraineté et de dignité nationales Monsieur le Président.

Depuis l’indépendance, nous tendons la main à de grands blonds arrogants, à de petits jaunes policés mais méprisants à notre égard à des enturbannés qui nous considèrent toujours comme des esclaves. .Alors que nous avons plus de terres de meilleure qualité, plus d’eau de meilleure qualité, plus de soleil, plus de bras et au moins autant de savoir faire paysan. Qu’est ce qui fait défaut donc, quels sont les écueils à éviter, les solutions à Proposer ?

De notre point de vue ce qui manque c’est une forte volonté politique, le patriotisme et cela se manifeste par l’égoïsme citadin de nos dirigeants qui ne pensent pas que les paysans ,qui représentent plus de soixante pour cent de notre population ont droit au bien être. Et qu’un programme agricole ne se décline pas au prix d’achat d’une seule variété qu’est l’arachide et aux intrants agricoles.

Les Ecueils à éviter :

Premièrement : la Latifundiarisation : l’Afrique de l’ouest est une partie du continent à avoir échappé, jusqu’à présent à cette malédiction qui réserve la terre cultivable à une minorité qui transforme la grande masse en ouvriers agricoles en métayers, en loueurs de terres. Avec l’agro business qui arrive à grands pas, nous allons, tout droit vers l’installation de latifundia : (immenses propriétés de milliers d’hectares appartenant avec leurs habitants à une seule personne). Et ces messieurs de l’agro business n’ont pour seul horizon que le retour sur investissement ; ni la faim des populations, ni l’intérêt national ne compte pour eux. Pour eux il n’y a que le jatropha, le tournesol et nos cultures maraichères de qualité. Au bout de 10, 15, 20 ans, ils nous laisseront des terres en friche, surexploitées et dégradées.

Nous devons refuser de nous laisser dicter notre politique agricole par l’étranger (bailleurs, agro business, états du Nord) qui veut satisfaire ses propres besoins alimentaires ou énergétiques.

Les solutions préconisées :

Une vaste concertation nationale avec les acteurs du développement, le monde rural, les politiques, les confréries,l’église,les ong,les organisations paysannes, le secteur privé etc.…… ;

Il ne faudra cependant pas réinventer la roue il existe une loi agro sylvo pastorale qu’ ‘il faudra exploiter avec profit.

Quelques pistes :

---Reverdir l’intérieur du pays par la revitalisation des vallées fossiles, en utilisant les millions de mètres cubes d’eau qui vont se déverser dans l’océan, ici il faudra que notre diplomatie pousse notre voisin la Mauritanie à revoir sa position, il nous faudra être ferme à ce sujet.

---Structurer notre développement agricole autour de l’exploitation familiale (petite ou grande) la favoriser en soutien matériel et financier, l’encadrer si besoin en coopératives de production et de commercialisation ; elles sont structurantes et pérennes. Elles doivent être comme le sang dans le corps, pénétrer partout, irriguer toutes les parties du pays.

Loin de nous l’exclusion de l’agro business mais nous ne l’admettrons qu’à nos conditions, à étudier au cas par cas et qu’elle vienne avec ses moyens. Nous devons éviter les cas comme Sen Ethanol sans études d’impact environnemental, sans adhésion des populations poussant les forces de l’ordre à les encadrer comme dans un camp de concentration.

----Produire prioritairement le nécessaire pour satisfaire les besoins alimentaires des populations en céréales et oléagineux, fruits et légumes, viandes, lait, poulets, œufs, poissons et crustacés. Rien ne sera trop noble comme aliments pour nos populations.

---Etudier les avantages comparatifs pour chaque région et encourager les produits les plus adaptés pour chaque terroir : Riz et blé dans la vallée et en Casamance, millet (petit mil) dans les zones sèches ( cayor,baol etc. ;;;),élevage un peu partout ; avantager la pèche artisanale et mettre la pèche industrielle sous conditions( redevances à revoir, préservation de la ressource, quotte part à débarquer au profit de notre industrie poissonnière etc.……).

---Réhabiliter l’arachide qu’une propagande occidentale a dénigrée pendant des décennies au point de nous entrainer à la négliger, voire l’abandonner or, négliger l’arachide au Sénégal, c’est comme négliger le blé en France ou le maïs aux Etats Unis c’est impensable. Pour faciliter la promotion du tournesol et du soja, les occidentaux ont collé à l’arachide une tare (l’aflatoxine) qu’il fallait combattre. La suite a montré que c’était possible et même facile) au lieu de baisser les bras. Il faut d’autant plus réhabiliter l’arachide que nous avons ici un équipement industriel et de qualité (usine à Ziguinchor, Diourbel, Kaolack et Dakar).Les propriétaires qui sont des privés devront mettre le prix qu’il faut pour s’approvisionner en graines et s’adapter au lieu de se livrer au chantage et au chômage.

---Encourager le développement de la culture du coton et restaurer son outil industriel abandonné par le capital étranger (filature, tissage, teinturerie etc. ….).

---Revoir la politique de la filière tomate chancelante en favorisant notre industrie au détriment de l’importation. Comme nous le voyons dans cet exposé et sans être exhaustif, une bonne politique d’autosuffisance alimentaire (le moins d’importation possible) et de sécurité alimentaire (accessibilité géographique et financière au plus grand nombre) n’est possible que sous conditions :

---Une forte volonté pour définir ses propres besoins et priorités de production pour défendre ses positions à l’intérieur, contre toutes sortes de lobby et intérêts contraires à l’intérêt national.

---Un apport financier important pour soutenir cette volonté d’indépendance aussi bien dans la production primaire, que dans la transformation industrielle des spéculations.

C’est là qu’ ‘intervient un instrument de politique et de souveraineté économique que tout Etat responsable et digne de ce nom doit mettre sur pieds : la banque de développement économique et social.

--Ses ressources doivent être substantielles et longues ;

--Son capital détenu par l’Etat ou ses démembrements

--Allocations de subventions

--Des crédits à moyen et long terme avec un différé de remboursement et des taux d’intérêts favorables

--Des prêts concessionnels sans intérêts

--Son domaine d’intervention particulièrement difficile et aléatoire, risqué, est pour cette raison déserté par les banques commerciales. Son objectif n’est donc pas une rentabilité financière immédiate, mais un rendement économique et social.

--La revigoration d’une filière grippée par un maillon manquant ou en désuétude ; reprise de la filière textile par le financement des usines de filature ou de tissage

--Le financement de chambres froides pour le lait, la viande et les légumes

--Financement de petites unités de production fruitières et maraichères etc.…….

--Ses ressources humaines seront constituées d’administratifs et de financiers, certes, mais aussi et principalement de techniciens et d’ingénieurs de l’agriculture, de la pèche et de vétérinaires pour les filières de l’élevage.

La banque de développement est un instrument qui concrétise la volonté d’indépendance économique et politique d’un pays. A ce titre et au moment ou nous en sommes, elle est particulièrement indispensable pour le développement aussi de notre artisanat avec ses 120 corps de métiers et de notre secteur touristique qui, avec sa transversalité qui lui confère un apport important à notre Pib, pourra par la richesse de nos patrimoines culturels, religieux et balnéaires, nous valoir une forte importation de devises et un exode urbain par la création d’emplois multiples au niveau de nos sites dans le reste du pays .

Je vous prie de croire Monsieur Le Président de la République à l’expression de mon entier dévouement et à ma contribution à votre programme yonnu yokouté.

Monsieur Thierno LO

Ancien Ministre Vice Président de la CDB bokk GIS GIS
Jeudi 9 Mai 2013



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21.Posté par thioro le 10/05/2013 00:08
il a raison bonne contribution bravo Lo c'est ça un bon opposant il donne des politiques alternatives

22.Posté par thioro le 10/05/2013 00:09
VERITE toi tu n'as rien compris le débat te dépasse

23.Posté par madiodio le 10/05/2013 00:11
bravo dakaractu bravo de nous avoir servi autre chose que des marches et des insanités respect pour monsieur Lo bravo Niang de Dakarctu et que cheikh yerim sorte de prison nous avions besoin de voir des politiciens proposer du concret bravo BOKK Gis Gis

24.Posté par the girl le 10/05/2013 00:38
Cet homme est très pertinen que c soit dans c debat comme pour ls idées kil developent si wade lui avait doné plus de responsabilité et mettai d home com lui com conseiller il norai pa perdu le pouvoir

25.Posté par fanfan le 10/05/2013 00:40
Bravo Looooo c une tre bone lettr le president dvrai l lir avec atention et dailleur il a bsoin dhome com vs pour developper c pays

26.Posté par Gmak le 10/05/2013 00:42
un home republicain tre coheran dan s kil di k sa soi dan ls debat com ossi sur cette lettre je vous souhaite une bne continuation

27.Posté par padiop2O13 le 10/05/2013 08:40
Il est trop facile d'être dans l'opposition et d'avoir des idées généreuses. Ce qu'on ne dit pas et qu'on feigne de l'ignorer ; toute notre politique économique est dictée et contrôlée par le FMI et la BM , et sous le regard bienveillant des OCCIDENTAUX QUI FONT TOUT POUR NOUS ETOUFFER. Il nous faut des responsables forts et conscients de leur responsabilité pour nous sortir de ce guêpier.

28.Posté par Alex le 10/05/2013 10:34
Merci Thierno Lo, le PDS etait pendant 12 ans au pouvoir, largement le temps d'appliquer au moins quelques mesures citees dans ta letter au President Macky. en plus Macky a ete premier ministre pendant plusieurs annees. Ma conclusion, vous les politiciens vous etes tous des incapables, entre les idees et l'action ou la feuille de route a appliquer, il y a une difference, en Afrique nos politiciens restent des griots et c'est tout. Le bavardage on a a assez, pendant pensons a l'action, au people qui souffre, pas a des politologues prets a se remplir les poches et a devenir les milliardaires du bavardarge.

29.Posté par Alex le 10/05/2013 10:38
Merci Thierno Lo, le PDS etait pendant 12 ans au pouvoir, largement le temps d'appliquer au moins quelques mesures citees dans ta lettre au President Macky. en plus Macky a ete premier ministre pendant plusieurs annees. Ma conclusion, vous les politiciens vous etes tous des incapables, entre les idees et l'action ou la feuille de route a appliquer, il y a une difference, en Afrique nos politiciens restent des griots et c'est tout. Le bavardage, ca suffit, assez de bavardage, pensons a l'action, au people qui souffre, pas a des politologues prets a se remplir les poches et a devenir les milliardaires du bavardarge.

30.Posté par Na Talla le 10/05/2013 11:28
je suis agréablement seduit par la contribution de thierno lo et je partage pour l'essentiel son argumentaire! je penses que le Président Macky Sall, aprés avoir bien décliné sa vision de l'agriculture dans son programme yonu yokkuté, est en train tout simplement de passer a coté du fait (je penses) d'un mauvais casting des personnes en charge de mettre en oeuvre sa vision. Je m'attendais à la nommination d'un technocrate experimenté à la tete d'un grand grand ministere du developpement rural qui couvrirait les sous secteurs de l'agriculture, de l'elevage, de l'hydraulique rurale et l'environnement...............mais force est de constater que non seulement le choix des hommes (les ministres benoit ensuite baldé et les directeurs qu'ils ont nommés) laisse à desirer mais encore je ne sens aucune rupture encore moins une volonté d'aller de l'avant.
Mr lo que je critiquais encore hier pour cette propension a toujours parler de pédés nichés ou ne sait ou au lieu de poser les vrais problemes merite une plus grande attention au regard de cette brillante contribution.

Merci Mr le Ministre et grace arreter de nous rabacher le clapet avec les goordjiguenes car c'est un faux debat! on attend plus de vous et vous venez de nous le demontrer.

Na Talla

31.Posté par hopla le 10/05/2013 16:26
apprendre le francais d'abord. ecrire au presi ensuite

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