Les malversations les plus grossières du rapport 2010 de l’Armp

 DAKARACTU.COM  Les auditeurs qui ont été sollicités par l’Armp ont passé au crible 83 structures, qui ont passé 4113 marchés pour un total de 246 milliards de nos francs. L’Armp note certains avancements, mais épingle des récidivistes de l’entorse aux règles établies de passation des marchés publics. Et la reine des entorses s’appelle la surfacturation et sa petite-sœur, le fractionnement de factures. Dans ce registre, quelques perles ont été levées, comme au ministère de l’Education nationale qui a acheté des livres comme «L’aventure ambigüe» à… 25 367 francs l’unité, alors qu’il coûte en réalité 4 100 francs. Ou encore un dictionnaire acheté 47 500 francs alors qu’il ne coûte que 17 500. Dans la série des gags, il est noté des marchés pour le moins fantaisistes attribués à des proches, comme ce marché de cocktail pour un séminaire confié à un… quincailler. L’ancien ministre des Forces armées Bécaye Diop a invoqué le «secret défense» pour passer plus de 7 milliards et 300 millions de marchés de gré à gré. L’ex-patron de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) Baïla Wane a, lui, donné plus de 125 millions à une société de gardiennage, et 42 millions à une société de nettoyage, et tout ceci sans aucun contrat existant. La Lonase a effectué pour plus de 2 milliards de commandes de fournitures de bureaux pour le moins étranges. Comme celle portant sur les bobines servant à l’impression des bulletins des parieurs achetées 8 750 francs l’unité alors qu’elles ne coûtent que 110 francs, pour un gap total de plus d’un milliard. L’Aprosen du Dr Dieng se montre comme la reine de la surfacturation, avec 15 marchés par entente directe pour 374.098.162 francs. La Case des tout-petits de Amy Samaké, elle, se distingue avec toujours les mêmes cinq fournisseurs et prestataires, question de fidélité sans doute.