Les dessous de la démission de Moustapha Guirassy.

DAKARACTU.COM  Moustapha Guirassy, ministre de la Communication et des Ntic, a rendu son tablier au président de la République. Après de nombreuses couleuvres avalées en guise de démentis ensuite démentis par d’autres, comme dans l’affaire Ségura, ou la gymnastique intellectuelle qu’on lui a demandé d’effectuer lors de la séquence du ticket président – vice-président, il semble que les derniers évènements aient eu raison de son calme et de sa « zen-attitude » légendaire. Parmi ceux-ci, il y a eu le mois dernier, lors de la visite de Madame Viviane Wade à Kédougou, une sorte de cohue organisée à son encontre, durant l’allocution qu’il faisait devant la Première dame. C’est le procédé qui a déjà prospéré lors de l’allocution de Daouda Faye à Kaolack il y a des années et plus récemment à Kolda avec Bécaye Diop. C’est la tactique des adversaires politiques du même camp libéral lorsqu’ils se tirent sans les pattes, que de faire huer un concurrent devant le chef de l’Etat ou sa femme. C’est la première raison qui a énervé Moustapha Guirassy. La deuxième est liée à ce constat qu’il porte sur sa propre mission au sein du gouvernement. Il est officiellement porte-parole du gouvernement et, depuis plusieurs mois, il est constamment court-circuité par Serigne Mbacké Ndiaye, qui se prononce dans les journaux, les radios et télés sur tous les sujets qui touchent à la vie du gouvernement et à ses actes. A tel point que les journalistes ne vont même plus solliciter son propos de porte-parole du gouvernement que Guirassy est officiellement. Cette couleuvre déjà difficile à avaler, il était encore en train de la mastiquer avec douleur mais patience, lorsqu’il apprit par voie de presse que le président de la République avait reçu en audience le 28 décembre Mamadou Hadj Cissé, son adversaire politique et ennemi juré à Kédougou, lequel a ensuite été bombardé président du comité électoral de cette région en vue de l’élection présidentielle. Cette fois-ci, la couleuvre avait du mal à passer, et c’est en plein étranglement qu’il a déposé sa démission auprès du président de la République, qui a envoyé Souleymane Ndéné Ndiaye en pompier pour éteindre l’incendie. Peut-être que ce dernier réussira-t-il à lui éviter l’étouffement en extirpant cette grosse bête que Wade lui demande encore d’avaler. Reviendra-t-il sur sa démission ? Hormis le fait qu’il quitterait le navire en pleine campagne, il fait partie de ceux qui avaient construit leur avenir en montant de brillantes écoles  de commerce. On n’a pas peur pour lui.