
DAKARACTU.COM La Centif est un instrument de contrôle des transferts de fonds mis en place par le gouvernement, et le moins qu’on puisse dire est qu’elle fait bien son boulot, mais que les lièvres qu’elle lève continuent à gambader dans les tiroirs de magistrats auxquels elle a confiés des dossiers pour le moins explosifs. A preuve, deux dossiers font la Une de nos quotidiens ces derniers temps, continuent d’empoisonner le climat de notre République, et ont fait bouger nos magistrats qui ont décidé, contre vents et marées, de les activer. Le premier dossier est celui concernant les troubles relations d’affaires entre la société Myna, appartenant à Pape Aly Guèye, et la Senelec, à travers l’ancien directeur général de cette société nationale qu’est Samuel Sarr, mais aussi les relations de cet homme d’affaires avec Madické Niang depuis le passage de celui-ci au ministère de l’Energie. Des dizaines de milliards ont été soustraits frauduleusement des caisses de la Senelec par Pape Aly Guèye, qu’on retrouve encore cité dans des virements d’argent douteux pour des montants avoisinants les 800 millions à Me Madické Niang. Ce dossier est en train de nager en eaux très troubles entre les divers cabinets du Parquet, et ces patates chaudes empêchent de nombreux dignitaires du régime de dormir. Il n’empêche que le parquet a bien l’intention, malgré toutes sortes de pression, de faire son boulot jusqu’au bout, d’autant que ce ne sont pas les seules affaires qui lui sont transmises par la Centif. Une autre affaire tout aussi scandaleuse est entre les mains de la justice. C’est celle qui concerne Ndèye Khady Diop et Ndèye Maguette Mboup, sœur de Serigne Mboup de CCBM, et qui porte sur 3 milliards de nos francs. Ce scandale financier, très révélateur de nos mœurs libérales actuelles, nous apprend qu’un montant destiné à des financements de groupements féminins d’un montant de 3 milliards avait atterri comme par enchantement sur le compte d’une certaine Ndèye Maguette Mboup, laquelle avait utilisé cette manne inespérée pour s’acheter des bons du Trésor ivoirien par l’intermédiaire de la Banque Atlantique, et payer ses quelques menues dettes de commerce. Ce dossier serait bloqué selon nos sources. Il semble que de hautes autorités ne voient pas d’un bon œil l’ouverture de ces dossiers par le Parquet, mais les magistrats semblent prêts au bras de fer pour aller au bout de leurs investigations. Car, si le pouvoir a la possibilité d’actionner le parquet pour poursuivre quelqu’un, il faut savoir qu’à l’inverse il ne peut pas l’empêcher d’initier une poursuite. Ce qui donne de la force morale et du courage aux magistrats du Parquet qui sont sur le point d’user de leurs pouvoirs de poursuites à l’encontre de biens des hauts fonctionnaires de notre République. Peut-être veulent-ils se mettre à l’heure d’un changement qui se profile inexorablement à l’horizon 2012. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
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